My Bodyguard Tome 2

8. La caution

Isaac

Je retournai dans la cellule où se trouvaient trois autres hommes, un arrêté pour possession de drogue, un autre pour homicide volontaire et un accusé de vol. Le dernier s'appelait Devon, il venait d'être papa il y a quelques jours, c'est ce que j'ai entendu, il ne voulait pas que les policiers appellent sa femme pour venir le chercher car elle devait s'occuper de leurs fils à la place. Il était assis contre le mur bétonné et froid de notre cellule, il n'avait rien d'un délinquant, il ressemblait juste à un jeune père n'ayant pas les moyens de subvenir aux besoins de sa famille et qui, dans un moment de faiblesse a succombé au vol dans une épicerie.

Quand Lexie a eu sa première chimiothérapie, pendant deux semaines elle ne voulait s'alimenter que de sucrerie, tous les vrais plats la dégoutaient, elle ne mangeait que des chocolats, des pâtes de fruits et des bonbons, ses préférés étaient les Skittles.

Un soir, ma mère est partie travailler et Lexie refusait de s'alimenter, ce n'était pas un caprice, mais elle n'avait envie de rien, tout lui donnait envie de vomir. Je me suis souvenu qu'elle aimait les salades de fruits avant de tomber malade, alors j'ai cherché dans toute la maison un peu d'argent pour aller lui acheter des fruits et confectionner moi-même la salade, mais il n'y avait nul part de l'argent, juste un billet d'un dollar dans un tiroir. On n'avait pas d'argent, le prêt immobilier souscrit et les traitements de ma sœur nous avaient menés à la ruine. Ma mère avait deux boulots, mais ce n'était pas assez et puis quant à moi, le peu d'argent que je me faisais en vendant de la drogue je le dépensait dans mes cigarettes.

Mais c'est avec ce billet en poche que je me suis rendu dans une petite supérette pas loin de chez nous. Je mettais dirigé vers le rayon des fruits et il y avait un stand de salades de fruits exotiques tenu par un Brésilien, j'ai pensé que ça pouvait faire plaisir à ma sœur, mais ça coûtait 6$ et je n'avais pas la somme sur moi. Quand le Brésilien c'était retourné, j'ai pris le gobelet en plastique et je l'ai mis dans mon sac à dos, puis je suis ressorti tranquillement. C'était la première fois que je volais quelque chose. Je savais ce que c'était d'avoir besoin de quelque chose mais de ne pas avoir les moyens, je comprenais ce que ressentait Devon. Du désespoir.

Je m'assis près de lui, il semblait étonné par ma soudaine approche, il pensait certainement que je voulais le provoquer.

- J'ai entendu dire que tu es devenu père récemment, je voulais te féliciter.

Il y avait beaucoup mieux en terme d'approche, j'étais plus douée pour parler aux filles qu'au gars, je n'y pouvais rien. Il me sourit et me tendis sa main pour se présenter.

- T'es là pour quelle raison toi ?

- On m'accuse de kidnapping sur une fille.

- Et c'est le cas ?

- Du tout, elle a été kidnappée, mais pas par moi, sauf que tout semble m'incriminer. Et toi, tu es là pour quoi ?

Il frotta ses mains sur son visage et ses yeux devinrent soudainement rouges, il n'avait définitivement rien d'un criminel, quelque chose se serra dans ma poitrine, une rancœur envers notre société qui n'était pas présente pour aider les jeunes parents comme lui.

- J'ai volé un paquet de couches et du lait en poudre pour mon fils. La maman est étudiante et moi j'ai perdu mon boulot avant sa naissance. J'essaye de trouver un nouveau Job, mais personne ne veut de moi, j'ai un handicap à la main gauche, m'empêchant de bouger correctement et de porter des charges trop lourdes, c'est qui est un inconvénient pour un gars comme moi qui n'a pas de diplômes et qui ne peut faire que des petits boulots manuels.