3.Break my broken heart

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De la pluie, je crois que j'entends de la pluie. Ce phénomène naturel qui avait pour habitude de fortement m'agacer, m'apaisait aujourd'hui. 

Quand j'étais petite, quand Ricardo était encore présent dans nos vies, lui et moi aimions jouer sous la pluie, sauter dans les flaques d'eau, on aimait l'odeur de la pluie sur le sol goudronné et on aimait également écouter le bruit qu'elle faisait. Mais depuis qu'il a disparu, j'ai alimenté une haine envers elle.

A une période de ma vie, dans la plupart de mes rêves il pleuvait, le ciel se recouvrait de gris et des gouttes tombaient sur moi. Je restais souvent immobile, laissant l'eau couler sur moi.

J'ai ensuite cherché la signification de ces rêves dans différents bouquins. Quand on rêve de pluie, cela peut symboliser les larmes, une tristesse profonde. Certains livres disent que cela annonce le renouveau ou bien encore qu'on aura du succès dans nos projets. Dans mon cas, ce n'était que la deuxième suggestion, une profonde tristesse.

Je fus arrachée de mes pensées quand la porte s'ouvrir sur un homme âgé d'une quarantaine d'années, à la peau, aux yeux et aux cheveux clairs, seul un énorme tatouage sur son cou faisait contraste. Il était loin du physique d'un homme d'Amérique du sud, au contraire, il semblait être plutôt Européen.

- Tu nous as donné beaucoup de travail pour te trouver

Dit l'homme, dont l'accent me confortait dans mes suppositions, il n'était pas Mexicain ! Il s'avança vers moi et dégagea une mèche de cheveux qui se trouvait devant mes yeux, j'eus un minable mouvement de recul, il ricana.

- Tu dois t'ennuyer ici, tu peux penser que je mens, mais ça me peine de te voir comme ça. Mais que veux-tu, il fallait que l'on t'attrape bien avant Alvarez !

Alvarez ? Ce n'était pas la première fois que j'entendais ce nom, à vrai dire mes parents l'évoquait assez souvent sans me donner plus de précision sur l'identité du titulaire de ce nom.

- Qui est Alvarez ?

Je lui demandais. Il semblait surprit de m'entendre lui adresser la parole.

- Sérieusement, tu ne sais pas qui est Domingo Alvarez ?

Il pensait que je me moquais de lui, mais j'étais bien sérieuse, je ne savais pas qui était cette personne, même si maintenant je pensais le savoir.

- Ma jolie, Alvarez est le chef de la mafia Mexicaine. Tes parents étaient sous ses ordres avant de s'enfuir, maintenant il te recherche et ...

Mais l'homme fut coupé quand Evan vint le chercher, prétextant un appel urgent. L'homme dit quelque chose à Evan, dans une langue que je ne connais guère puis disparu. Evan prit le relais, referma la porte et vint s'asseoir contre le mur, son téléphone à la main. Pendant quelques minutes il ne m'adressa aucun regard, concentré à pianoter sur objet.

- Vous n'êtes donc pas Mexicains ?

Je rompis le silence. Si ce n'est pas avec l'homme que j'aurai mes réponses, c'est peut-être avec Evan.

Il rangea son téléphone dans sa poche et daigna enfin de me regarder.

- Non, nous sommes Russes ! Je pensais que tu l'avais deviné parce que niveau physique on est un peu loin des latinos

Il se mit à rire et je ne sais pourquoi mais je rigolais aussi, c'était peut-être dû à la fatigue ou à l'angoisse. Maintenant que je savais qu'ils n'étaient pas membre de la mafia, je me demandais ce qu'ils voulaient de moi. Me protéger ? Je ne pense pas ! Me livrer à Alvarez contre une belle somme d'argent ? Certainement !

- Tu veux écouter de la musique ? Je peux en mettre un peu pendant que je suis sur mon téléphone

Il sembla gêné de sa proposition, la dernière chose qui m'ait traversé l'esprit était d'écouter de la musique. Il se leva, se mit derrière moi et sans m'y attendre il me détacha les poignets, je ne pus m'empêcher de les frotter pour calmer la sensation de tiraillement.

- Tu dois en avoir marre d'être attaché ! Je vais demander à ce qu'on te mette dans une autre pièce pour que ça t'évites d'être ligoté toute la journée.

Tellement gentil, ce gars est tellement doux, je ne comprenais pas la raison pour laquelle il faisait partie de ce genre d'organisation.

- Maintenant que tu es un peu plus à l'aise, choisi une chanson ! Je veux voir quel est ton style de musique

- Je n'ai pas de style de musique en particulier, j'écoute un peu de tout. Mais il y a une chanson que j'aime particulièrement depuis quelques jours, c'est Break my broken heart de Winona Oak.

- Le titre annonce la couleur !

Il ne put s'empêcher de se moquer. Il prit son téléphone et pianota ce que je devinais être le titre de la chanson puisque les premières notes retentirent quelques secondes après. Les paroles traduisaient mon état d'esprit ainsi que la relation que j'avais avec Isaac. Je me demandais ce qu'il faisait et où il était. S'il me cherchait ou bien s'il avait été viré par ma faute. Rien qu'à l'idée d'imaginer que je ne le verrais plus jamais me brisait le cœur, surtout après lui avoir dit que j'avais des sentiments pour lui.

- Eh bah ! Ta musique me fait penser à du Lana Del Rey ...

- Tu connais Lana Del Rey ? C'est mon artiste préférée !

- Elle est grave mélancolique parfois. Tu m'excuseras mais je préfère Drake

Après quelques minutes passées avec moi, il fut obligé de me laisser à nouveau seule dans cette immense pièce vide et froide, mais il ne m'attacha pas les poignets. De toute façon mes pieds étaient attachés avec une chaîne et un cadenas, aucune possibilité de m'en défaire.

Isaac

Elle n'était pas là ! Il n'y avait personne dans cette usine et plus les heures passent, plus les chances de la retrouver en vie s'amenuisaient. Le cheveu trouvé sur le bracelet d'Abigail n'a rien donné, l'ADN révélé etait inconnu de la base donnée.

- Putain Lexie, aide-nous !

Je devenais désespérant, voilà que maintenant je me retrouvais à demander de l'aide à ma sœur décédée.

- Isaac, on a du nouveau ! Un des clients de l'hôtel a peut-être des informations à nous donner ! 

My Bodyguard Tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant