4.Shirley Brown

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Encore une fois ce fut un échec, le client de l'hôtel nous a seulement dit qu'il avait vu une fourgonnette grise garée quelques minutes avant l'enlèvement sur le parking. Il n'a ni vu la plaque d'immatriculation, ni les hommes qui étaient à bord, ni même Abigail. Juste cette fichue fourgonnette grise et on ne savait même pas s'il s'agissait vraiment de ce véhicule qui avait été utilisé pour le kidnapping.

Je commençais vraiment à m'énerver, les heures défilaient et nous n'avions absolument rien, aucune piste, aucun indice à part ce cheveu blond retrouvé sur son bracelet, on attendait encore les résultats du test ADN pour savoir à qui il appartenait.

J'inspectais encore et encore ce fichu parking, tandis que l'équipe d'investigation était en train d'analyser notre chambre, à la recherche d'un indice. J'entendis des pas venir en ma direction, des talons aiguilles et seule Shirley en portait, les autres femmes qui enquêtant n'en portaient pas. Elle s'approcha de moi, son parfum ambré qui me donnait la nausée me confirmait bien qu'il s'agissait  d'elle, je n'avais pas besoin de me retourner pour le savoir.

- Je sais que tu ne me portes pas dans ton cœur et la raison est toute à fait justifiée, mais je souhaiterais que tu saches que je suis de tout cœur avec toi et qu'on va la retrouver.

Je me décidais enfin à me retourner, elle était toujours la même. Cela faisait au moins cinq ans que je ne l'avais pas vu, mais elle n'avait pas changé. 

Shirley était toujours tirée par quatre épingles, toujours aussi fine, les cheveux longs et ondulés, colorés en blond. Elle était différente de ma mère, il fallait avouer qu'elle était plus élégante et plus raffinée que ma mère élevée dans une ferme, par des paysans. Shirley elle, était née dans une famille plutôt aisée, elle était très cultivée, ce qui lui a valu de devenir l'une des avocates les plus puissantes de notre pays.

- Je tiens aussi à te présenter mes condoléances pour ta sœur. Elle ne méritait pas de souffrir comme elle a souffert.

Comme tous les avocats, Shirley avait des ennemis, beaucoup d'ennemis. La plupart des gens désirant sa mort étaient des meurtriers derrière les barreaux qui engageaient des tueurs à gage pour l'éliminer.  Pour se protéger, elle avait fait appel à l'agence de mon père pour pouvoir disposer de plusieurs gardes du corps. Et c'est là que leur histoire a commencé. Shirley venant régulièrement au bureau de mon père et elle y restait de plus en plus tard.

Ma mère au début ne s'etait pas méfiée, puis elle a commencé à ouvrir les yeux quand un jour en faisant la lessive, une trace de rouge à lèvre de couleur rouge était présente sur le col de la chemise de mon père, alors qu'elle n'en portait jamais.

Je me souviens qu'elle avait inspecté la voiture de mon père et y avait trouvé plusieurs longs cheveux blonds sur les sièges. Elle avait demandé des explications à mon père, il avait avoué avoir eu une courte aventure avec Shirley et qu'il avait rompu avec elle. Ma mère lui a pardonné, aimante comme elle l'était. Mais en vérité, il n'avait jamais mis un terme à sa relation avec Shirley, il continuait toujours à la fréquenter, de manière plus discrète.

Il venait parfois me récupérer après les cours, en voiture, et à l'intérieur un parfum féminin ambré était présent, celui de Shirley. J'étais petit à l'époque, mais assez intelligent pour savoir qu'il racontait des mensonges à ma mère. Et puis un jour, ma mère a recommencé à avoir des doutes, alors elle avait fouillé sur son portable et avait découvert plusieurs photos de Shirley ainsi que des photos d'un petit garçon qui était loin d'être moi. C'est là où elle a découvert que mon père et Shirley avaient un enfant ensemble et qu'ils continuaient à se fréquenter.

- Non, elle ne méritait pas de souffrir, mais vous en revanche oui !

Elle ne semblait pas vexée, elle s'était préparée à entendre ce genre de réponse je présumais. Elle était celle qui avait brisé nos vies et je ne comptais pas être gentil avec elle. 

- Je voulais également t'annoncer que des cheveux bruns ont été retrouvés sur le lit d'Abigail. Nous savons tous les deux qu'il s'agit de tes cheveux à toi et comme tu as été renvoyé, le FBI va te suspecter dans sa disparition. Tu auras besoin d'un avocat et ton père vient de m'engager pour te défendre.


Abigail

Cela ne faisait que 48 heures que j'avais été enlevée, pourtant j'avais l'impression que ça faisait déjà des semaines. J'avais eu le droit à quitter la cave froide et humide où je me trouvais, pour pouvoir rejoindre une véritable chambre deux étages plus hauts. Une de mes mains était menottée à la tête du lit, mais c'était bien plus confortable que la chaise en bois, mes bras et mes jambes ligotés.

- Tu veux prendre une douche ?

C'était peut-être bizarre, mais j'étais contente d'avoir été enlevé par eux, Dieu sait ce que m'aurait fait subir les mexicains. Ici au moins, même si je n'étais pas libre de mes mouvements je n'avais subi aucune violence.

- Je veux bien, s'il te plait.

Evan m'invita à le suivre jusqu'à la salle de bain. A l'intérieur, des serviettes, un gel douche, un shampoing, un rasoir ainsi que des vêtements propres se trouvaient sur une chaise.

- J'ai fait quelques courses, j'espère que ça te convient.

Et bien-sûr que ça me convenait ! Il avait acheté un gel douche à la vanille, un shampoing de marque qui avait dû lui coûter une petite fortune. Les vêtements n'étaient pas à ma taille, le t-shirt et le jogging étaient larges, mais ça faisait l'affaire, je rêvais de me débarrasser de mes vêtements pleins de terre qui ne sentaient vraiment pas la rose.

- Pour le rasoir, je ne savais pas si tu souhaitais t'épiler ou pas.

Il semblait gêner, moi au contraire j'éprouvais l'envie de rigoler, je ne sais pour quelle raison, peut-être à cause de son embarras.

- Tu n'as pas peur que je me blesse ou que je te blesse avec la lame ?

En vérité je n'étais pas d'humeur suicidaire et je ne voulais encore moins m'attirer d'ennui en faisant quelque chose de bête, comme blesser Evan ou un autre des membres.

- Je te fais confiance, alors ne me déçoit pas.

Il me fit un clin d'œil avant de m'annoncer que j'avais seulement 10 minutes pour me doucher. Pour ne perdre de temps je pénétrais dans la douche rapidement, l'eau chaude détendait mes muscles endoloris, un petit moment de bien-être, bien mieux que les séances de massage que m'offrait Lana, ma meilleure amie.

Une fois mon corps et mes cheveux propres, je m'habillais avec mes nouveaux vêtements et enroulais une serviette dans mes cheveux, puis je sortis pour rejoindre Evan qui devait surement m'attendre dans la chambre. Mais je surpris une conversation en passant dans le couloir :

- Alvarez nous offre le prix demandé, on va pouvoir la livrer à lui ! 


My Bodyguard Tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant