Mon cerveau ne pouvait s'empêcher de ressasser tous ces souvenirs dans ma tête, c'est comme s'il essayait de faire renaître en moi, l'espace d'un instant ce sentiment de sécurité que je ressentais lorsque j'étais encore qu'une toute petite fille.
Je me réveillai encore une fois à cause d'hurlements de l'autre côté de la pièce à laquelle je me trouvai depuis quelques temps. A vrai dire je ne savais pas depuis combien d'heures ou même de jours j'étais à mon tour portée disparu. Ce dont je savais à l'heure actuelle c'était que je me trouvais dans une pièce, éclairé par le seul trou présent dans le mur, froide, humide, les mains et les pieds attachés à une chaise.
Je ne pus m'empêcher d'imaginer la réaction de mes parents en apprenant que leur deuxième enfant avait été à son tour kidnappé.
Ils devaient se sentir anéanti qu'une telle tragédie s'abatte sur notre famille encore une fois, une dernière fois même puisque après moi il n'y aurait plus aucun enfant à leur voler. Je ne pus m'empêcher d'imaginer la réaction d'Isaac en se rendant compte que je n'étais plus dans la chambre. Et je ne pus m'empêcher d'imaginer la réaction de Brandon et Lucas quand Isaac les a appelés pour leur annoncer ma disparition. Tout cela car je ne savais pas me tenir tranquille et que je cherchais sans cesse à me mettre dans des situations dangereuses.
J'étais persuadée que tout le monde me cherchait de fonte en comble dans tout le pays, se rendaient dans tous les recoins possibles pour me retrouver et qu'ils allaient réussir, parce que ça ne pouvait pas se finir autrement. Parce que je ne peux qu'imaginer Isaac venir me sauver, comme dans les films.
Un bruit de clé dans une serrure me tira de mes rêveries, la porte venait de s'ouvrir. Je n'osais ouvrir mes yeux, je préférais faire semblent de dormir, peut être que de cette façon on me laisserait tranquille. Mais je fus contrainte d'ouvrir mes yeux quand la lumière fut allumée, comme un satané réflexe que j'avais.
- Mais regardez qui est réveillée. Ricana l'homme qui m'avait kidnappé dans l'ascenseur
Il ne portait plus ses vêtements de la veille, il était habillé d'un t-shirt noir et d'un pantalon de jogging. Il portait un sac en plastique dans ses bras qu'il déposa près de moi avant de s'accroupir et de se mettre à ma hauteur pour caresser ma joue de ses doigts répugnants.
-Tu es vraiment mignonne, je dois même avouer que tu es plus belle en vrai qu'en photo.
Devant ma mine de dégoût il se releva et me fis un signe de tête vers le sac en plastique posé à mes pieds.
-Tu trouveras une bouteille d'eau et un sandwich. Je vais te détacher quelques minutes pour que tu puisses manger, quant à moi je vais t'observer, comme un psychopathe ma douce.
Il me détacha les mains et posa le sac en plastique contenant la nourriture sur mes genoux. Quant à elles, mes jambes restèrent ligotées. Il s'éloigna de moi pour s'asseoir contre le mur quelques mètres plus loin et m'observa. Je préférais ne pas toucher au contenu du sac, je n'avais pas faim et même si cela était le cas il aurait été hors de question de manger quoi que ce soit venant de sa part. Je préférais mourir de faim.
- Ça vient d'une station essence.
Comme si cette confidence pouvait ouvrir mon appétit. Face à mon manque de réaction il se leva et se dirigea vers moi. Il prit le sandwich fraîchement enveloppé dans une sorte de cellophane, le déballa et croqua un morceau sous mes yeux.
- Si je mange c'est que tu peux manger toi aussi !
Il me tendit ce qui avait l'air d'être un sandwich au poulet mais je tournais ma tête en signe de refus. A mon plus grand bonheur il n'insista pas. Il remballa la nourriture, la remis dans le sac et me rattacha à la chaise avant de partir.
Point de vue Isaac
Deux heures, cela fait depuis deux satanées heures qu'elle a disparu. Aucun témoin, aucune caméra, rien qui pouvait nous aider ! Après avoir pris ma douche j'ai constaté qu'Abigail n'était pas dans la chambre, je me suis rendu à sa recherche dans tout l'hôtel mais rien, aucune trace d'elle. Seul le réceptionniste l'a vu pour la dernière fois rejoindre l'ascenseur avec un homme d'affaire.
J'ai ensuite contacté Brandon et Lucas pour leur demander de l'aide. Ils sont arrivés en moins de 10 minutes, avec moi ils ont cherché dans tout l'hôtel, toqué à chaque porte et inspecté chaque recoin de ce bâtiment.
- On doit appeler notre père Isaac et lui expliquer la situation.
C'est vrai qu'il avait raison. C'est vrai que mon géniteur avait bien plus de ressources que nous pour la retrouver, je devais mettre mon égo de côté et me résigner à lui demander de l'aide.
- On va devoir lui dire que c'était moi qui étais dans l'hôtel avec elle. Que je suis allé prendre une douche et quand je suis sorti de la salle de bain elle n'y était plus dans la chambre. Proposa Brandon
Je me tournais vers Lucas qui avait l'air d'accepter cette proposition. Face à notre accord Brandon s'éloigna de nous pour passer à coup de fil et annoncer la nouvelle à notre père. Au fond de moi je fus reconnaissant envers Brandon qui allait mettre sa carrière en danger par ma faute.
- On va la retrouver. Essaya de me rassurer Lucas.
- Je n'y crois pas une seule seconde !
- Si déjà tu te montres pessimiste alors que nous sommes encore sur le parking de l'hôtel on est mal barré.
- Je ne suis pas pessimiste, je suis réaliste ! Combien de victimes des mafieux avons-nous retrouvé après qu'elles aient été kidnappées ? Combien Lucas ?
Il ne répondit pas, je pris donc son silence comme une reconnaissance, car en effet seules les victimes que l'on retrouve ne sont plus que des restes de chaires laissés à l'abandon. C'était peut-être cela le destin d'Abigail, finir sa vie criblée de balle et être une sorte de Vendetta pour la mafia.
- Se servir des innocents pour se venger, il n'y a rien de plus écœurant ... Admit Lucas
Des pas se firent entendre derrière nous, je n'eus pas besoin de me retourner pour savoir qu'il s'agissait de Brandon.
- Le dispositif d'enlèvement a été déclenché, une réunion va avoir lieu dans quelques minutes pour réunir tous nos Hommes. Deux hélicoptères sont prêts à décoller, un pour nous rejoindre, l'autre pour fouiller les environs. Selon notre père, ils n'ont pas pu aller bien loin. Quant à moi je suis suspendu pour manque de vigilance. Je te remercie Isaac...
-Je vais assumer, ne t'en fais pas.
Car même si je ne portais pas mon demi-frère dans le cœur, il était hors de question qu'il assume un acte miens.
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My Bodyguard Tome 2
Roman d'amourOn dit toujours "le calme avant la tempête" mais la tempête n'est que le bouillonnement final de tout ce qui a mijoté dans le calme ...