6.ADN

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Isaac

Une odeur de renfermé mélangée à celle de la transpiration émanait de cette pièce où je me retrouvais menotté au pied de la table en acier, collée au sol.
Cela faisait deux bonnes heures que l'on m'interrogeait, mais après avoir vu je ne sais combien d'épisodes de la série Murder, j'avais bien appris une seule chose : Ne jamais parler sans la présence de son avocat.

Puisque oui, après avoir été embarqué par la police je n'ai plus eu de nouvelles de la petite Shirley, m'avait-elle abandonnée ? C'était-elle repenti d'avoir promis de m'aider après avoir eu connaissance des charges qui pesaient contre moi ?

-          Monsieur Brown, il y a des traces ADN vous appartenant dans toute la chambre d'hôtel, que faisiez-vous avec votre ancienne cliente ?

Il commençait vraiment à m'énerver à poser constamment la même question, il pensait surement que j'allais craquer, mais la pression qu'il pensait me mettre était loin de faire son effet sur moi, il en fallait plus pour me faire cracher le morceau.

-          Je vous ai dit il y a encore quinze secondes que je ne comptais pas parler sans la présence de mon putain d'avocat ! Il faut que je vous le dise en quelle langue pour que vous le compreniez ?

Avant qu'il ne puisse me répondre, la porte s'ouvrit et une blonde fit irruption dans la pièce, Shirley. Je devais me l'avouer, j'avais confiance en elle, c'était l'une des avocates les plus influentes du pays, un peu la Annalise Keating version blanche et sans son tempérament de feu.

-          Heureusement que vous êtes arrivé, cet inspecteur commence vraiment à me gaver avec ses questions !

Elle se retourna vers l'inspecteur et lui rappela mes droits. L'inspecteur s'excusa et nous autorisa à rester seul quelques minutes tous les deux.

-          Je viens d'avoir connaissance de ton dossier, je n'ai eu que quelques minutes pour le lire, mais en gros ton ADN a été retrouvée sur le lit, sous la douche, dans les poignées de portes et j'en passe. Sur ce point, le juge sera d'accord sur le fait que tu étais présent avec Abigail.
Ensuite, la police pense que le mobile concerne la vengeance. Soit disant puisque tu as été viré, tu aurais kidnappé Abigail, l'aurait fait monter dans la chambre, tu l'aurais violé, ordonné son kidnapping puis tu serais allé prendre une douche avant d'appeler de l'aide. Tu aurais cherché à gagner du temps en ne prévenant pas tout de suite ton père et le FBI.

Cela aurait pu être vrai, ça tenait debout, mais ce n'était pas mon histoire, ce n'était pas ce qui était arrivé et ça me m'étais en rogne. On me faisait passer pour un violeur, une pourriture sans cœur, j'avais tous les défauts du monde mais jamais je n'aurais pu faire cela.

-          Ils ont interrogé le mec de l'accueil ? Parce qu'il leur aurait dit qu'Abigail ne se sentait pas en danger, au contraire elle était contente d'être avec moi ! Alors oui, j'ai enfreins les règles en demandant à Brandon de nous laisser seuls elle et moi, mais ce n'était pas pour lui faire du mal !

Elle plaça sa main au-dessus de la mienne, pour me calmer, mais je ne pus m'empêcher de la retirer, je ne suis pas hypocrite à ce point, son contact me répugne toujours et ce n'est pas le monologue qu'elle m'a fait quelques heures plus tôt qui va me faire changer d'avis.
L'inspecteur refit surface, un gobelet en plastique à la main et me le tendit

My Bodyguard Tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant