« J'ai dit à ma mère et à mon beau-père que j'étais amoureuse de toi. »
Il insiste depuis peu pour qu'on se parle en français, que je ne me fatigue pas à tout traduire. J'ai protesté parce que j'aimais bien quand on s'apprenait mutuellement notre langue, mais au fond, ça m'arrange bien, parce que mon niveau d'anglais est encore très bas et il me faut un peu de temps pour former mes phrases. Je lui ai demandé de discuter à l'oral, c'est plus simple, mais il a refusé catégoriquement. Je sais que c'est parce qu'il a honte de son accent, même si je le trouve juste adorable.
« Ils ont dit quoi ? »
« Que tu étais le fils d'un chanteur célèbre... »
Je sais qu'il n'aime pas qu'on le désigne par son père, alors ce qu'il répond ne me surprend pas vraiment :
« Tu leur diras, s'il te plaît, que je ne suis pas le fils de mon père, mais moi, Bing Bellamy, qu'il y a une grande différence pour moi entre les deux, et que je déteste qu'on se trompe. »
Je lui presse doucement les doigts pour dire que je le ferai.
Je sais qu'il a très hâte de voir son père, ce n'est plus que dans cinq jours. Son excitation se voit comme le nez au milieu de la figure : il est incapable de rester concentré plus de trente secondes, ce qui énerve la maîtresse mais comme d'habitude elle ne lui dit rien ; parfois, il m'écrase la main dans la sienne sans s'en rendre compte, comme un tic nerveux, et, surtout, son regard bouge tout le temps, il ne peut pas s'arrêter de bondir d'un objet à l'autre toutes les secondes ; sauf sur moi. Moi, il peut me regarder pendant des heures sans jamais changer d'occupation.
« Tu es jolie », m'avait-il dit un jour. J'avais rougi, et je lui avais dit que lui aussi. Mais ce qui serait plus exact pour le décrire, c'est "mignon". Parce que, même si je l'aime très fort, je ne peux pas dire qu'il est spécialement beau. Par contre, je trouve que c'est le garçon le plus mignon de la Terre, personne ne lui enlèvera ça.
Je sens ses lèvres sur ma joue, et vire aussitôt au cramoisi. Il m'observe, un peu fier. Alors je prends mon courage à deux mains, et je fais ce qui me trotte dans la tête depuis un bout de temps. Je tire doucement sur sa main pour qu'il se tourne vers moi, je me rapproche, et, vite, je pose ma bouche sur la sienne, smack, avant de m'écarter à nouveau.
Je n'ai même pas le temps d'apprécier cette sensation qu'elle est déjà finie. Mais ce dont je suis sûre, c'est qu'elle était plus agréable que tout ce que j'ai pu connaître jusqu'ici. Une vague de chaleur me parcourt tout le corps, je me mets à sourire, de plus en plus largement. Je ne peux plus m'arrêter, je vois qu'il sourit aussi, alors mes lèvres s'étirent encore plus.
- I love you, Leo, dit-il.
J'aime tant entendre sa voix. Je l'aime tant, lui tout entier, du haut de son crâne au bout de ses pieds, j'aime ses qualités et ses défauts, j'aime tout ce qu'il fait. Je l'aime à en perdre la tête, je ferais absolument tout pour lui. Je sens cet amour brûler dans mon cœur, et les mots « je t'aime » paraissent si faibles à côté de ce que je ressens ! On dit qu'on aime le chocolat, qu'on aime se balader en forêt ; c'est une aberration d'utiliser le même mot pour quelque chose qui est infiniment plus fort.
- Je ne t'aime pas, Bing, réponds-je à voix basse, c'est beaucoup plus que ça.
Je ne l'ai pas laissé prendre un air abattu entre les deux parties de ma phrase. Je glisse une main sur sa joue, toujours aussi douce, et, prise du même élan spontané que tout à l'heure, je l'embrasse, mais pour de vrai cette fois, pour avoir le temps de le sentir passer. Je sens sa langue effleurer la mienne, et contrairement à ce que j'aurais pu penser plus tôt, ça n'a rien de dégoûtant ou désagréable. Je comprends enfin ce que signifie le « feu d'artifice dans le ventre » dans les livres quand les gens s'embrassent. C'est impossible à décrire autrement, il faut le vivre pour connaître ça.
Lorsqu'il s'écarte de moi, je lis dans ses yeux toute la surprise et l'amour qui est en lui, et j'ai la preuve qu'il m'aime autant que je l'aime. Il a aimé aussi, alors on recommence, sans rien se dire, on se comprend sans parler depuis longtemps de toute façon, ce n'est pas nouveau.
Je souris, sans jamais m'arrêter. Il a un goût de cerise, j'ai envie de l'embrasser à en perdre haleine, et mourir asphyxiée s'il le faut, mais je ne veux pas que ça cesse. C'est la meilleure chose que j'aie jamais ressentie, et de loin. Mais, essoufflé, il finit par se détacher de moi pour se remettre à respirer. Je me rends compte que mes mains se sont emmêlées dans ses longs cheveux, et que les siennes se sont enroulées autour de mon cou pour se rapprocher de moi. J'ai l'impression de vivre la scène d'un film, mais avec mille fois plus d'émotions. Tout se bouscule, se mélange, s'intensifie, en moi. C'est incroyable. Je n'ai même plus les mots pour décrire ça. C'est juste... au-delà des mots. Ça ne s'exprime pas par des phrases, c'est la chose sans doute la plus intime et personnelle, que personne ne pourra jamais nous prendre, la chose que personne n'anéantira jamais totalement car elle brûlera toujours au fond de nos cœur, la chose que personne n'arrivera jamais à contrôler. Et c'est si beau de ressentir ça.
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Finished. Je l'avais dit, que la fin serait décevante.J'ai beaucoup aimé écrire cette histoire parce que franchement Bing est l'enfant le plus mignon du monde, et puis... Muse, aussi.
(Là actuellement il fait 35 degrés chez moi et ma petite Sweety a décidé que c'était le meilleur moment pour me faire un câlin, mais elle est trop mignonne du coup je vais pas la virer...
...non mais sérieux comment elle fait pour être si adorable tour le temps ?) (ouii je suis gaga)
J'espère que vous avez aimé lire mon histoire même si ce n'était pas très intéressant. Je me souviens de quand je trouvais les bisous dégueus... :')
J'ai essayé d'exprimer du mieux que je pouvais l'amour un peu hésitant entre les enfants, et je ne sais pas du tout si j'ai réussi, donc dites-le moi ^^
xoxo
Cordialement,
moi.
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Beurk, l'amour
RomanceIl est arrivé en cours d'année, personne ne sait vraiment pourquoi. Il avait la tête baissée, alors on ne voyait presque rien de son visage, ses cheveux recouvraient tout. Il était avec son père, et quand elle a vu ce monsieur, la maîtresse a dû se...