PdV de Bing
C'est une sensation nouvelle de la tenir dans mes bras, et elle est tout sauf désagréable. Je lui avais déjà pardonné depuis longtemps pour la dernière fois, et je me sentais même coupable à force d'y réfléchir. Je suis content qu'elle s'excuse, quand même. Elle m'a un peu blessé en étant si brutale.Ses cheveux sentent bon la lavande. Ça doit être son shampooing.
Je n'ose pas imaginer ce qu'elle a ressenti en voyant que je n'étais pas là hier. Alors je lui explique que ma sœur, Lovella, est née. C'est moche un bébé qui vient de naître, c'est tout fripé et on dirait qu'il fait la tête tout le temps. Mais je l'aime bien, et papa l'adore. Il est revenu et il a dû annuler quelques concerts pour pouvoir être là à la naissance. Ma belle-mère, Elle, est contente, même si le bébé a eu un peu de retard, une semaine je crois.
Comme j'ai huit ans maintenant, j'ai le droit de jouer sur certaines des guitares de papa. C'est un peu compliqué, parce que ce n'est pas comme jouer sur une guitare sèche. Papa veut aussi que je me mette à chanter, mais je n'ai pas une belle voix, pas comme lui.
Je ne peux pas m'empêcher d'espérer, pour Leo. Je voudrais qu'elle m'aime, mais je ne sais pas comment faire, et je ne peux pas demander de l'aide à papa parce qu'il me harcèlerait après pour savoir qui c'est que j'aime. Je ne peux pas demander d'aide à Elle parce qu'elle s'en fiche, elle changerait de sujet sans rien répondre. En dehors des caméras et de l'illusion d'une famille parfaite qu'elle doit maintenir, elle s'en fiche de moi. Ça m'arrange bien, n'empêche, vu que ça m'évite d'avoir à la supporter. Je n'aime définitivement pas la nouvelle femme de papa. Je préfère ma mère, mais je ne la vois pas très souvent. J'aime beaucoup mon grand frère, celui que ma maman a eu avec un autre monsieur, mais je ne le vois pas souvent non plus. Il est ado, alors il fait sa vie, il ne s'occupe pas de moi.
En classe, je n'arrive pas à détacher mon regard de Leo. Elle est drôlement belle. Elle tourne vers moi ses yeux bleus, et sourit légèrement. Je me demande comment elle fait pour être toujours aussi jolie. Ça devrait être interdit, d'être si beau !
L'espoir, c'est vraiment quelque chose de fourbe. Je sais que c'est peine perdue avec elle, mais j'espère quand même qu'elle voudra bien un jour être mon amoureuse. Ça me ferait trop trop trop plaisir.
Tout en elle respire la joie et le bonheur, pourtant elle a dit que son père était mort. Je ne sais pas comment je ferais si mon papa mourait. Mais elle m'a demandé de ne pas en parler avec elle, alors je me tais.
Elle sourit chaque fois qu'elle me regarde. J'aime son sourire, j'aime les fossettes qu'il creuse dans ses joues. J'aime son regard, j'aime sa douceur, j'aime son écriture peu soignée. Elle écrit toujours à toute vitesse sans s'appliquer, tout en minuscules et sans ponctuation, comme si elle ne voulait pas s'encombrer l'esprit avec des contraintes en plus.
J'aime son air impatient le temps que je finisse d'écrire ce que je veux dire. J'aime son petit rire adorable quand elle m'entend parler français. Je sais qu'elle adore mon accent, mais moi, je voudrais le faire disparaître. Je n'aime pas savoir que je ne suis pas excellent partout. Je n'aime pas décevoir les gens, parce que quand ça arrive, je me déçois moi-même. C'est un peu difficile à expliquer. Je suis le fils de Matthew Bellamy, je dois absolument être à la hauteur de ce rang.
J'ai changé d'école en novembre parce que là-bas, les gens me détestaient. Ils me voyaient comme un extraterrestre venu d'un autre monde, du monde des personnes connues. Ils croyaient que je n'avais aucun problème dans la vie. J'ai ri jaune quand j'ai entendu ça pour la première fois. Mais je ne leur ai pas parlé de mes problèmes, parce qu'ils s'en fichaient.
Je suis content d'avoir changé d'école, j'ai pu rencontrer Leo, comme ça.
Je l'aime.
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Beurk, l'amour
RomansaIl est arrivé en cours d'année, personne ne sait vraiment pourquoi. Il avait la tête baissée, alors on ne voyait presque rien de son visage, ses cheveux recouvraient tout. Il était avec son père, et quand elle a vu ce monsieur, la maîtresse a dû se...