Hades Legacy (Trilogie Hadès #3) [VF]

Chapitre un

Chapitre un

Je m'appelle Ellie et je suis la fille de la mort.

Enfin, pas vraiment de la mort. La Mort n'est pas mon père ; ça c'est Thanatos et il n'a pas d'enfants. Ma mère dit toujours que c'est parce qu'il est bizarre et fiche la trouille, mais elle dit cela pour beaucoup de choses - et sur mon père parfois - alors je ne me fie pas vraiment à son jugement.

Mes parents, mes vrais parents, sont les dirigeants des Enfers, Hadès et Evie. Ma mère m'a raconté leur histoire tellement de fois que je pourrais la réciter à l'envers et les yeux fermés ; que mon père qui vit depuis la nuit des temps n'a jamais trouvé le vrai amour jusqu'à rencontrer ma mère et elle était humaine pour les dix neuf premières années de sa vie, qu'elle a fait un arrangement pour sauver son meilleur ami -qu'elle croyait mort, mais qui était en réalité Dionysos déguisé en humain. Puis le reste, elle dit que c'est simplement de l'histoire. Ils ont traversé beaucoup d'adversités et leur relation est passée sous une essoreuse, mais ils s'en sont sortis, plus forts que jamais et ils se sont mariés et vécus heureux depuis.

Eh bien, c'est ce que ma mère raconte en tout cas, mais je suis plutôt certaine qu'elle romantise les histoires pour qu'ils aient l'air plus tumultueux étant donné que la description de leur histoire que mon père me peint présente des différences. J'ai toujours eu tendance à croire mon père au lieu de ma mère pour cela ; je n'ai jamais compris la raison, mais je pense que c'est parce que ma personnalité lui ressemble plus. Elle a toujours vu la vie en grand et c'est la personne la plus brillante et extravertie que je connaisse. Mon père, de l'autre côté, est l'opposé et préfère rester silencieusement dans l'ombre et observer au lieu de se mettre dans la lumière du projecteur contrairement à ma mère qui n'hésite pas une seconde. Je suis comme lui. Peut-être que c'est pour cela qu'ils s'entendent si bien ; ils s'équilibrent parfaitement.

Mais assez parler de mes parents. Je les ai déjà trop décrits, et vous connaissez déjà leur histoire, non ? Malheureusement, c'est ainsi que je suis. Comme mon père, j'observe les gens et je suis capable de défaire les fils de leur personnalité et déchiffrer leur âme juste par l'observation. Je le fais depuis que je suis toute petite ; j'imagine que pour certains c'est flippant, mais c'est pourquoi j'accomplis si bien mon rôle. Et quand je dis mon rôle, c'est mon titre de déesse du suicide ; c'est ce qui me rend importante dans la balance de l'univers.

Le seul inconvénient de cela, c'est que je suis capable de très bien lire mes parents et leurs réactions absolument tout le temps. Pour ma défense, ce n'est pas de ma faute ; je suis coincée aux Enfers depuis que je suis née et les seules personnes avec qui je peux parler sont mes parents et mon seul ami est Dorian. Je ne suis jamais partie à la surface, même pas une fois, car mes parents ne me l'autorisent pas. Je n'ai jamais compris leurs motivations ; tout ce que je sais, c'est qu'à chaque fois que je leur demande si je peux monter et expérimenter la vie, leurs yeux démontrent de la douleur et trépident d'un savoir confidentiel malgré eux et ils refusent ma requête sans même hésiter. Et même si je n'ai aucune idée de la raison pour laquelle ma simple demande cause une réponse si explicite, je me sens toujours coupable pour demander. Même si une grande partie de moi veut voyager à la surface, j'ai arrêté de demander et ils ont cessé de s'inquiéter. Au lieu de cela, je reste en silence et garde mes désires près de mon cœur, où personne n'est capable de découvrir mon vœu de voyager sur terre et vivre une vie normale comme une adolescente.

J'ai toujours assumé que mes parents étaient sur-protecteurs. Mais l'idée qu'ils me protégeaient du sort de mon propre destin ne m'a jamais traversé l'esprit. Pas une seule fois j'ai pensé qu'ils tentaient désespérément de déjouer un avenir dans lequel je commanditerais la guerre civile la plus sombre dans le monde surnaturel qu'on ai jamais vu depuis des siècles ; tentaient de déjouer un avenir qui finirait avec ma mort.