Chapitre dix-sept

271 13 10
                                    

Chapitre dix-sept

Un peu plus tard, je suis en boule sur le siège sous la fenêtre de Jasmine, je fixe videment la lumière de la lune quand soudainement le bruit d'un caillou frappant la fenêtre m'arrache de mes pensées.

Je sursaute et examine les alentours, tentant d'identifier la cause du bruit. De l'autre côté de la pièce, Jasmine soupire doucement et se retourne en dormant, elle marmonne quelque chose sur des "fichus démons". Je souris, ricanant toute seule; elle dort comme un loir à l'instant même où sa tête touche son coussin. De plus, même si elle était éveillée, je suis certaine qu'elle m'ignorait; après que ma mère soit partie, malgré le fait qu'Alec suppliait pratiquement à genoux pour que je reste et "fête" ma décision de rester, j'étais trop déchirée par l'énigme que ma mère a déposé dans ma tête pour faire correctement la fête. Je suis donc rapidement revenue chez Jasmine avant qu'Eric ou Alex puissent me faire changer d'avis.

Jasmine ne s'attendait pas du tout que j'apparaisse. Alors, avec du recul, je mérite probablement d'être ignorée.

Et me faire frapper.

Disons que pour une humaine, Jasmine frappe extrêmement fort quand on l'agace; surtout si sa meilleure amie lui dit qu'elle ne reviendrait jamais puis réapparait avec un sourire penaud sans qu'elle s'y attendait.

Oubliant le bruit qui est apparu tout à l'heure, je détourne mon attention de la fenêtre et me laisse être submergée par mes pensées. Même si je me sens victorieuse d'avoir convaincu ma mère de me laisser à la surface, ce sentiment a été de courte de durée; il a fallu que quelques secondes pour que l'euphorie se lève et la réalité m'écrase durement. Et maintenant, plus que jamais, je ne peux pas cesser de penser à la prophétie, et à la personne qui me menace.

Mon maître chanteur. Je soupire et regarde inconsciemment mon téléphone qui est posé à côté de moi, sous la couverture à poils longs noire dans laquelle je suis enveloppée. J'ai reçu quelques messages après avoir laissé Eric et Alex à l'Orphelinat - ce qui ne me surprend plus du tout - et même si j'ai intentionnellement éteint mon téléphone après le premier message, les petites lettres innocentes qui rayonnaient sur l'écran me reviennent en tête.

Il y a quelque chose d'enchantant à la pure beauté de dépecer lentement un corps jusqu'à ce qu'il soit nu et complètement exposé, tu ne trouves pas ?

Maman et papa ne peuvent plus t'aider, princesse.

Tic tac.

Je frissonne, remontant la couverture sur mes épaules. Je sais que je ne devrais pas laisser les messages m'affecter. Peu importe qui est ce maître chanteur, il fait exprès pour me faire paniquer et comment il l'a dit, il essaie de me dépecer, mentalement, jusqu'à ce que je craque et fais tout ce qu'il veut de moi; déclarer la guerre civile.

Ce qui est frustrant c'est qu'il réussit. Après chaque message, chaque menace subtile, il réussit à me faire craquer. Et ça ne me rend non seulement furieuse; ça me motive à découvrir qui c'est pour l'arrêter avant de commettre l'irréparable.

Mais comment traquer une personne à travers des messages construits anonymement ?

Un autre bruit déchire le silence, cette fois assez fortement pour que je tombe du siège, prise de peur. Je fronce des sourcils et réoriente mon attention vers la fenêtre, pile au moment où un autre objet atterrit dessus.

Je cille plusieurs fois, mon front se fronce avec confusion. Quelqu'un... lance des cailloux à la fenêtre ?

—Psst, entends-je un doux sifflement venant de l'extérieur. Bambi. En bas, idiote.

Hades Legacy (Trilogie Hadès #3) [VF]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant