Chapitre huit

430 35 44
                                    

Chapitre huit

Pendant les trois jours qui suivent, malgré mon intense chagrin, Spencer ne me laisse pas quitter la maison. Son excuse est qu'il ne souhaite pas que je sorte si tôt après avoir failli mourir et il veut découvrir qui m'a agressé, mais nous savons qu'il ment. Il essaie de me protéger en - involontairement - prenant le même chemin que mes parents et croit que me garder enfermer dans la maison me protégerait de la personne qui tente de me blesser. Ceci n'a aucun sens pour moi ; si la personne veut vraiment me blesser, me garder internée dans la maison ne l'arrêterait pas, surtout si c'est un être surnaturel et le fait qu'Eric a réussi à rentrer dans la maison le jour de mon agression prouve mon argument. Selon moi, sortir de la maison tous les matins avec Jasmine et partir à l'université comme prévu est plus logique ; au moins, je serais constamment entouré de personnes et la probabilité que quelqu'un m'attaque est basse. Mais je ne le dis pas à Spencer et ne défie jamais ses décisions ouvertement car je suis terrifiée qu'il raconte tout à mes parents.

Alors au lieu de cela, je passe la plupart du temps à regarder par la fenêtre de Jasmine, alternant entre lecture dans sa chambre et l'écoute des voix dans ma tête. Je ne sais pas ce qui est plus intéressant à faire ; les livres, qui sont pleins de mondes fascinants sont contraires à tout ce que j'ai lu dans aux Enfers ou les plusieurs voix différentes qui s'accumulent lentement dans ma tête au fur et à mesure du temps qui se passe à la surface. Je ne sais pas ce que c'est, mais pour une raison étrange c'est comme si mon terrain fantasmatique s'élargit chaque minute pendant lesquelles je suis sur terre et tout à coup je peux atteindre des milliers de personnes de plus comparé aux Enfers.  Malgré mes efforts, j'ai vraiment négligé mon travail depuis que je suis à la surface et être confinée dans ma maison m'a donné l'opportunité d'aider de nombreuses personnes seules et apeurés sans m'inquiéter d'autres aspects importants à la surface. J'ai été plusieurs fois surchargés par les voix jusqu'à ce que Jasmine revienne de l'université tard la nuit et me sort de ma stupeur dans laquelle je suis bloquée pendant tout une journée;

Mais le petit soulagement d'aider les gens est mitigé et je me languis du temps perdu à rester ici. Je suis ici que depuis deux autres semaines et il y a tant à voir, tellement de tâches à accomplir sont sur ma liste des choses à faire ; mais je suis encore assise sur la même chaise à observer la même vue. C'est de la folie.

C'est durant un de ces moments que je suis me plains intérieurement de mon malheur qu'Eric décide soudainement d'intervenir. Mais cette fois, heureusement, je suis pas aussi surprise.

—Lève-toi diablesse. On sort, annonce-t-il fortement en apparaissant dans l'embrasure de la chambre.

Quand je ne réponds pas, il me lance ma chaussure en me faisant sortir de ma torpeur. Je sursaute et le dévisage avec choc. 

—Je voulais m'assurer que t'étais encore vivante, hausse-t-il des épaules.

—Pourquoi ? Je suis clairement pas morte ; ce serait simple de le dire.

—T'as raison. J'ai menti. Je voulais une excuse pour te lancer quelque chose, répond-il sincèrement et je la regarde. Oh détend-toi Bambi. T'as aucun humour.

—Mon sens de l'humour n'inclue pas lancer des chaussures sur des gens.

—Comme je l'ai dit. Pas d'humour, sourit-il et je roule des yeux. Ok bien, tu m'as eu, j'ai menti. Je suis là pour t'enlever.

—Tu le fais mal dans ce cas ; corrige-moi si je me trompe, mais je suis assez certaine que le kidnappeur ne doit pas informer le kidnappé qu'ils vont l'enlever, expliqué-je et cette fois il me lance un regard noir, mes lèvres se courbent en un petit sourire. Pourquoi tu m'enlèves ?

Hades Legacy (Trilogie Hadès #3) [VF]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant