Hades Legacy (Trilogie Hadès #3) [VF]

Chapitre deux

Chapitre deux

Plus tard, Dorian me retrouve allongée sur mon lit sur le dos, fixant le plafond en utilisant mon pouvoir sans réfléchir. Il apparaît et disparaît entre mes doigts comme une petite boule de fumée gris froncé, s'entortillant et se démêlant en différentes petites formes menaçantes, changeant constamment. Pendant une seconde, c'est une sphère ordinaire ; la prochaine une flèche noire et brillante ; et la suivante un grand gribouillis comme si j'avais griffonné avec un grand stylo noir. Je fronce des sourcils et claque des doigts, tentant d'adoucir le griffonnage en une forme moins offensante, mais rien ne se produit excepter que la couleur s'assombrit et continue de fluctuer spasmodiquement comme pour me narguer. De la colère bat dans mes veines ; c'est encore un bien gros rappel que mon père a raison et j'en suis furieuse.

—Bordel princesse, je t'ai pas vu froncer des sourcils ainsi depuis que j'ai sans faire exprès balancé ton livre dans la cheminée. Devrais-je me préparer à être jeté à travers la chambre ?

Le son de sa voix brise ma concentration comme un couteau le ferait dans le beurre et la fumée noire se dissipe brusquement. Je soupire de frustration, me levant sur mes coudes pour épier Dorian.

—Tu toques jamais ?

—Non, hausse-t-il des épaules en se penchant contre l'encadrement de la porte. C'est trop poli et j'ai une réputation à entretenir.

Je ne réponds pas, m'affalant sur le dessus-de-lit avec un soupire à peine audible.

J'entends des pas et quelques secondes après, le visage de Dorian apparaît au milieu de ma vue. Il me scrute quelques secondes avec drame.

—Qu'est-ce que t'as ? Pourquoi t'es comme ça ?

—Rien.

—Je te crois, plisse-t-il des yeux. Qu'est-ce qui va pas tête de pâques ?

Je lui fais un regard noir.

—Ça baigne, sac à pain ? tente-t-il de nouveau.

Je me rends invisible pour lui montrer mon mécontentement.

Il sait exactement où je suis et pince mon nez si fortement que je retire l'invisibilité. Je frotte mon nez et lui cris dessus, offensée.

—C'est quoi le problème, femme des cavernes ?

—Dorian. Arrête.

—Qu'est-ce qui se prépare, rockstar ?

—Qu'est-ce que t'es, une encyclopédie qui rime ? essaié-je de garde une expression neutre, mais je peux déjà sentir un rire irrépressible monter en moi à ses tentatives idiotes de me remonter le moral.

—Quoi de neuf, tête d'œuf ?

—Arrête !

—J'arrêterais pas jusqu'à ce que tu me dises ce qui t'embêtes, rétorque-t-il et ses yeux bleus brillent d'impunité. C'est quoi l'histoire, p'tite-

—D'accord, c'est bon ! mets-je ma main sur sa bouche et le fusille du regard. Je vais te le dire, tant que tu arrêts avec ces rimes ridicules.

Il hoche de la tête, cillant d'un air contrit et quand je retire ma main, il y a un sourire triomphant qui dans sur son visage. Je roule des yeux, se traînant vers moi pour s'asseoir sur mon lit près de moi.

—Je te déteste.

—Non du tout. Tu m'aimes, répond-il trop sûr de lui en bombant le torse.

Il s'adosse sur le lit à baldaquin et se penche contre un des poteaux en liant ses mains derrière sa tête et agite ses sourcils de manière subjective.