Abstinence [ Ereri/Riren]

[20]

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( P.D.V extérieur)

 « Quand je l'ai dit à tous nos potes, j'ai parié 100 balles avec Erwin que tu craquerais en premier. »

Ça fait mal. Si mal. Oh oui ça fait si mal. Qu'il dise sans remords qu'il a parié avec son pote qu'il craquerait en premier. Comment il a osé ? Eren ferme les yeux. C'est si douloureux. Putain. Il ne s'est jamais sentit aussi délaissé.

Il se lève, débraillé. Il contemple celui qu'il aime arborer un sourire satisfait sur les lèvres. Levi s'en fout. Alors il entre dans le salon, il tremble. C'est si douloureux. Son monde s'écroule. Il a parié sur lui. Il l'a traité de chienne. Ça aussi ça fait mal. Comme une batte qui s'abat sur sa tête.

« T'a vraiment cru que j'allais te baiser ? ».

Bien sûr que oui. Bien sûr qu'il y a cru. Il a cru qu'il allait l'aimer, lui faire l'amour, que tout allait rentrer dans l'ordre. Mais non. Levi ne veut pas de lui. C'est ce qu'il se répète.

Sans comprendre, un sanglot passe la barrière de ses lèvres. Il s'en fout de lui. Il ne veut pas de lui. Il lui donne des putain de faux espoirs. Il suffoque. Une main sur la bouche pour empêcher tout sons de retentir dans l'appartement silencieux.

Eren aime Levi, et tout ce que ce dernier trouve à faire c'est de le rejeter alors qu'il lui avoue clairement qu'il en a envie. Alors que c'est son copain bordel ! Il ne s'est jamais sentit aussi humilié.

Il se sent seul tout à coup, sans Levi.

Avec des amis qui savent que ça ne va pas avec Levi mais qui ne l'appellent même pas. Des amis absents pour lui. Il pleure, il se demande pourquoi son copain est comme ça, pourquoi il a tout gâché ? Mais Levi ne répondrait jamais à ce genre de questions et il le sait.

Pourtant, il suffisait d'une seule fois et tout revenait dans l'ordre, comme avant ! Mais non, Levi l'a rejeté. A nouveau les yeux du bruns se remplissent de larmes salées. Des larmes au goût amer, pleines de remords. Tandis qu'il se demande si Levi l'aime et que les pires réponses se glissent dans son esprit comme un ignoble cauchemar. Loin des lamentations et des pleurs soucieux, Levi dort paisiblement sans se rendre compte que doucement, il perd quelqu'un.

( P.D.V Eren )

- Hum.. Eren t'a du courrier.

- Ouais, passe.

Depuis la soirée d'hier, Jean est très gêné, et ne m'adresse pas la parole. Il ne fait plus de blagues et il y a un froid entre nous, ce qui m'agace car Jean est un bon pote, et c'est pas la même chose si je peux pas le faire chier. Je jette un regard à la lettre et la dépose avec deux autre sur le coin de mon bureau. De toute façon, aujourd'hui je n'ai pas la force de lui parler, pas après la fin de soirée catastrophique que j'ai passée. Hier quand j'ai pleuré sur le canapé, j'ai même compris qu'il avait fait exprès de me donner des faux espoirs. Il m'a fait croire que je le chauffais assez pour qu'il annule sa putain de « punition », alors que si ça se trouve il ne ressentait rien en m'embrassant. Il était sûrement plus concentré à gagner son pari de merde.

Je retourne à mon bureau et décide finalement d'ouvrir les deux enveloppes. Mais au moment où j'ouvre la première, on m'interpelle.

- Eren, le patron veut te voir tout de suite ! C'est notre gentille secrétaire qui me prévient. Je souffle, fatigué. Je n'ai pas envie de m'expliquer pour une éventuelle connerie aujourd'hui.

- J'arrive.

Au dernier étage je toque à la porte. Et c'est le patron de l'agence B&C, Mr. Pixis qui m'ouvre la porte, un sourire sur le visage. Tandis que moi j'ai plus de cernes qu'un zombie et mon costume froissé n'arrange pas vraiment mon apparence. A peine installé sur le siège qu'il m'interpelle.

- Et bien Eren, vous m'avez l'air bien neutre pour quelqu'un qui va travailler avec Lancôme.

Je le regarde, sans trop comprendre de quoi il me parle.

- Je vais travailler avec Lancôme ?

- Vous n'avez pas lu la lettre ? Lancôme m'a pourtant contacté...

- Je ne les ais pas encore ouvertes... Je murmure gêné, c'est pas ma faute si j'ai pas la tête à ça... Tout comme Levi n'a pas la tête à me baiser.

- Les ? Vous avez vraiment du succès en ce moment Mr. Yaëger. Enfin, revenons dans le vif du sujet.

- Oui, oui. C'est quoi le vif du sujet ?

- Votre salaire. J'écarquille les yeux, et le stress monte en moi. C'est pas le moment.

- Cela va de soi de vous offrir une augmentation quand on voit vos immenses progrès en seulement trois ans et vos nombreuses collaborations dans nos projets. Je me dois de récompenser mes meilleurs employés si je veux qu'ils restent dans ma boîte, sans parler du gala de Mr.William où vous êtes convié.

J'ouvre la bouche sous le choc. Et la minute d'après, j'ai appris que si Lancôme voulait des affiches, la marque anglaise Burberry aussi. Et que j'ai eu une putain d'augmentation et une hausse de salaire annuelle, tout ça en moins d'un quart d'heure. Pourtant je n'arrive même pas sourire. J'espère au moins que je ne vais pas regretter mon choix.

- He, Jean.

- Ah..Euh..Oui ?

- J'ai refusé d'avoir un bureau au dernier étage.

- Mais pourquoi ? T'es vraiment con ? C'est les meilleures places là-bas ! Il me regarde estomaqué.

- Disons que j'aime bien faire le con avec un mec qui broute de l'herbe.

Il me regarde surpris, puis ses épaules s'affaissent et il sourit. Comme un cheval d'ailleurs.

- Ouais moi aussi et désolé pour hier, j'aurais pas dû forcer.

- T'inquiète, je suis juste pas à l'aise avec ça, mais qui sait ? Peut-être un autre jour ?

Bon je ne pense pas vraiment ce que je dis mais je n'ai pas envie qu'un malaise me dérange au travail.

- En attendant, c'est pas parce que t'a refusé un bureau que j'vais te laisser tranquille.

- T'inquiète l'équidé, j'avais deviné, t'es prévisible comme mec.

C'est sur cette conversation qui m'a un peu remonté le moral que je suis monté dans ma voiture, tout sauf prêt à rejoindre Levi dans l'appartement.

( 1088 mots)

( Un chapitre plus long pour l'attente (la rentrée c'est dur aussi))