Chapitre 25: Humanité

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Il fit tourner son sabre dans un mouvement de poignet puis s'avança en avant et l'abattit violemment sur le premier soldat qui se ruait vers lui. Le  soldat soutient son coup et ils s'échangèrent quelques violentes frappes avant qu'il ne réussissa à l'éliminer. Il passa alors à un second soldat dont il se débarassa en deux gestes précis. Le jeune homme remarqua que depuis qu'il avait commencé ces missions qu'il avait un niveau sans comparaison avec ceux qu'il affrontait. Et cette avance, cette satisfaction ne faisait que le renforcer. Il se sentit pris d'une hargne et d'un courage sans précédent. Sans sa cape et son casque, il se sentait plus léger. Plus lui-même aussi. Alors qu'il se ramassa sur lui-même derrière un reste de mur en attendant la fin d'une frappe aérienne, il repèra du coin de l'oeil, dans son dos, sur une fenêtre en haut d'un immeuble, la silhouette d'un tireur. Ses chevaliers s'étaient dispersés, parmis la brume et les avenues et semblaient bien se débrouiller. Il sortit, se releva et se mit à marcher en stoppant de son sabre les tirs qui fusaient dans sa direction. Il avança de quelques pas et sauta par-dessus un entassement de débris puis glissa sur un tas de graviers. Et de tomber sur un spectacle innatendu.

Un général, traître de son armée, se tenait dans l'aplanissement du terrain, causé par les tirs successifs avec cinq de ses soldats. Kylo Ren dégagea lentement la poussière de ses épaules, dans un geste appuyé le temps qu'ils prennent conscience de sa présence, complètement surpris. Il se précipita sur eux et les cinq soldats s'effondrèrent rapidement. Il se retrouva alors face au général et un silence bref tomba. Après plusieurs coups sans effet, ils se mirent à tourner lentement face-à-face, tendus et l'atmosphère devint électrique. Le général était vêtu de la même manière que les stormtroopers mais avec en plus de larges épaulettes et une longue cape bleu, qui ondulait à chacun de ses mouvements. Il avait une arme sophistiquée. Kylo Ren se souvenait de lui, de ce général rapidement monté en grade et brillant par sa force musculaire et sa stratégie. Une brute tant dans ses pensées que ses actions.
Il avait même penser qu'ils avaient une ressemblance. Mais ce temps était révolu et l'opposition n'aurait pu être plus complète. Il étira un sourire railleur :
-Surpris? Vous me pensiez mort sans doute
- Vous le serez dans pas longtemps. Mais vous vous défendez mieux qu'à l'époque.
Lui aussi se souvenait. Il croit se remémorer qu'ils se battaient ensemble à l'entraînement.
Kylo Ren lança un solide coup en avant puis compléta sa manoeuvre avec des coups rapides et furtifs.
- Vous croyez ? Il faut dire que je met du coeur à l'ouvrage pour tuer.
Le général répliqua, la voix dure et cassante :
- Vous étiez trop faible pour diriger à bien le Premier Ordre.
Kylo Ren enchaînait maintenant à une vitesse foudroyante les coups de sabre et son adversaire, bien que vif, commençait à faiblir.
Il écarta une mèche de cheveux trempés de sueur et déclara :
- Ce sera votre dernier mot?
Le général baissa brièvement son arme dans un instant d'inattention, surpris par les mots de Kylo Ren. Celui-ci lança son sabre qui exécuta une arabesque avant de revenir se ficher dans la gorge de son ennemi. Kylo Ren resta un moment les yeux dans le vague, épuisé, puis souffla et retira son arme. Il pianota sur son bracelet puis se mit à courir à travers ce qu'il restait d'une immense métropôle. Il pénétra dans un immense et luxueux hall qui devait être celui d'un immeuble d'entreprises. Après cinq mois de conflits, l'immeuble avait perdue de sa superbe. Kylo Ren entama la montée des escaliers et éteignit son sabre, trop voyant dans l'obscurité. Des salles de bureau s'étendaient, immenses, blanches, dépouillés, les fenêtres crevés, dont des rayons de lumière orange et jaune se réverberaient dans les explosions. Il  régnait un silence de tombeau, d'éternité, comme un dédale luxueux. Dans ces grands espaces et silencieux, seuls les rondes de soldats brisaient l'immobilité. Il avance pas à pas, dans les ombres, se fondant mieux que jamais comme un espion. Il élimina un soldat, puis un deuxième en le poussant d'un coup de pieds dans le vide. Il sentit une tension monter progressivement en lui. Il se rendit compte qu'il avait un profond dégoût à tuer ses propres soldats. Kylo Ren accélèra le pas et arriva au sommet de l'immeuble. Un autre général se tenait là. Kylo Ren enleva son manteau et projetta dans le vide par la Force les soldats qui se tenaient près de lui. Le général resta impassible et ne fit aucun signe de défense. Pendant un instant, le silence régna,  ils entendaient seulement le souffle froid et aride du vent et les bruits de la guerre dans la rue. Alors que Kylo Ren esquissait le geste de sortir son sabre, il tendit la main:
- Inutile. Vous n'en aurez pas besoin.
Le général  avait une voix fatigué, comme s'il était un très vieil homme.
Kylo Ren le connaissait aussi. Il rangea lentement son sabre et s'approcha du général, qui retourné, fixait l'horizon. Celui-ci se mit à parler:
- Ici et partout ailleurs, c'est le chaos. Mais l'ordre ne se nourrit-il pas du chaos ? Le monde a besoin d'être diriger, d'être guider et cadrer. L'effondrement est nécessaire.
Kylo Ren se posta à côté de lui et regarda le panorama.
Quand tu était Suprême Leader et même bien avant, nous te regardions et je te regardais avec intérêt. Tu as une grande Force obscure en toi, incontrôlable et peut-être la plus pure d'entre nous. J'ai vu ton évolution et je voit encore une grande progression dans tes compétences de combattant, ton niveau m'impressionne, digne des plus grands sith. Tu avais des idées neuves, une soif de puissance irrésistible. Mais tu restait innocent et naïf. Tu n'a pas vu le pouvoir de l'Etoile Noire, ni de cette jedi. Tu es resté aveugle, et donc, faible, impuissant. Alors même si tu me tue, rien ne changera. Tu n'a pas remarqué que le système fonctionnait sans toi. Abandonne, tu voit bien par toi-même que cette lutte ne te concerne plus. Nous t'avons former, donner les moyens de tes ambitions. Nous te serons clément si tu reviens sous nos ordres.

Le général tourna sa tête vers Kylo Ren, qui regardait droit devant lui, le visage grave et impassible. Il soupira. Les stormtroopers ne vieillissaient pas en principe mais lui se sentait, empreint de sa longue expérience, vieux et fatigué. Mais le plan de l'Etoile Noire avait enfin marché et il était heureux d'y participer, de le toucher du bout des doigts. Mais il avait retrouvé Kylo Ren et il ne pouvait pas le laisser vivant à présent.  Il observa lentement le visage du jeune homme, qui se tenait, fier et élancé à ses côtés. Ses yeux ne reflétaient aucune émotion mais sa peau blanche était parcourue de frissons. C'était impressionnant comme il pouvait être à la fois être autant calme et exprimer tant de nervosité extérieure. Kylo Ren articula:
- Vous êtes le dernier général vivant de cette zone. Alors apprenez deux choses à mon sujet, que vous n'avez pas vu, puisque vous semblez si bien m'observez. Les mots ne me font plus rien...
Il se tourna brusquement vers lui et lui infligea plusieurs coups dans son ventre et dans sa tête. Alors qu'il chancellait, un coup de pied le fit tomber à terre. Il le plaqua contre le sol et traîna sa tête au-dessus du vide. Le général étouffa sous sa carapace  des gémissements de douleur.
- ... et je n'écoute pas ce qu'on me dit de faire.
D'un coup de sabre tranchant, il lui enfonça dans la cuisse. Un hurlement perça l'air froid. Le général sussura, tremblant.
- Puisque les mots ne suffisent plus, une action sera peut-être plus éclairante.

Il appuya sur un boîtier et des explosions soufflèrent à des points précis dans toute la ville.
- C'était des caches où s'abritaient des familles. Les derniers habitants.
Kylo Ren retint une minute son souffle, les mains tremblantes, impuissant puis laissa s'échapper un hurlement de désespoir. Il tomba à genoux et laissa rouler son sabre, éteint. Il murmura:
- Alors, quoi, j'aurai du vous écouter, ou vous tuer? Revenir sous votre domination? C'est que vous auriez voulu. Ou bien que je rompe votre discours?
Une fureur rouge emplit ses yeux, faisant flamber son visage d'une lueure maléfique. Il se leva, alluma son sabre et vint se placer au-dessus du général, près du vide.
- Vous êtes faible, Kylo Ren. Vous tenez à la vie des autres même s'ils n'ont que de la haine pour vous. Vous avez des failles, vous n'êtes plus invincible.
- Faux. Contre vous, je le suis encore puisque c'est moi à présent qui ait droit de vie ou de mort sur vous. J'ai une part d'humanité cependant, une part que vous ne pourrez jamais voir parce que personne ne vous a appris la faiblesse.
Sa respiration s'accélèra, ses mains tremblaient autour de son arme, il était envahit par la fureur. Puis il se calma progressivement et son souffle redevient plus calme. Au bout d'un long moment, il articula difficilement:
- Je pensais vous trancher la tête mais je crois que ce ne sera pas nécessaire.
Il enfonça son sabre dans son autre cuisse.
- Personne ne vous repèrera avant un très long moment. Avec votre blessure ouverte, vous ne tiendrez pas très longtemps.
Il recula du corps du général et regarda la vue.
- J'espère que vous aurez le loisir de contemplez les tombeaux silencieux des gens que vous venez de tuer et de méditer sur votre propre mort à venir.

Il s'éloigna, rangea son sabre dans une poche, tête baissé et redescendit dans l'obscurité. Dehors, le ciel, qu'il pouvait apercevoir durant sa descente  par les fenêtres, s'était éclairci d'une lumière jaune pâle. Des larmes coulaient sur son visage. Une tristesse profonde l'envahit, une réflexion aussi sur ses propres émotions. Il n'y avait rien que le désespoir à cette instant précis sur Terre. Il posa un bras sur un mur, une fois arrivé dans la rue et se tenait la tête penchée, le souffle court.  Il pensait à Rey, son amour, et espérait qu'il serait le seul à voir autant d'horreur. Il aurait tant voulu être là, l'entourer de son corps entier, faire muraille, ne voulant pas que sa naïveté se brise. Ses pensées travaillaient à toute vitesse et il commençait à comprendre son engagement. Dehors, il observa la misère et les dégâts. Les bombes et les explosions avaient cessés. Un semblant de calme s'empara des lieux.

 Un semblant de calme s'empara des lieux

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Quelque part entre les ombres...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant