Mercredi - 5

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-Tu es sure que c'est eux?
-Oui, sure! Je les ai vu cet aprem dans le garage. C'est eux! 
Elle a avalé le reste de son verre d'un trait, et on s'est dirigé vers le parking. J'ai surveillé du coin de l'œil les deux hommes, accoudés au comptoir. On s'est éloigné de la soirée et de la musique, pour arriver dans le parking. La camionnette rouge était bien là. 
On est allé au coffre de notre Mustang, où se trouvait le pied de biche. J'ai hésité un dernier instant, mais je voyais la camionnette, avec ma pochette dedans. La solution à tout, la fin des problèmes, juste là. J'ai pris une grande inspiration. 
-C'est parti. 
 
On a marché vers la camionnette. Ariane tenait le pied de biche le long de son bras. On jetait des regards partout pour voir si d'autres gens pourraient éventuellement nous voir. On était seul. 
On s'est collé à la portière du coffre, et on a échangé un regard déterminé. 
Ariane a placé le bout incurvé de la barre métallique dans l'interstice entre les deux portes, et a commencé à forcer. La porte a bougé un peu, mais ne s'est pas ouverte. 
-Viens m'aider!
J'ai balayé les environs du regard, et je me suis à mes cotés. 
-A trois!
Et on a forcé. J'ai pris appui sur le sol, mon épaule contre celle d'Ariane, et en poussant ensemble, la porte a cédé. En faisant beaucoup trop de bruit. Elle s'est rabattue d'un coup sur la paroi du van, en faisant un grand BANG métallique. 
Ariane et moi sommes restés immobiles, en se regardant dans les yeux, interdits, le souffle coupé. Chaque muscle de mon corps était tendu, mais après une bonne minute, personne n'est venu, alors on s'est détendu un peu. 
-Allez, saute la dedans et retrouve ta pochette! 
J'ai grimpé dans le coffre. Je ne voyais rien, alors j'ai sorti mon téléphone pour éclairer. Il y avait des boites en carton, un grand tableau, une boite à outils, et d'autres objets. J'ai commencé à fouiller, de manière plus ou moins méthodique, poussé un peu par l'adrénaline. J'ai vu Ariane attendre dehors, l'air innocente, en train de faire le guet.
-Alors, tu trouves? 
-Non, non...
Je continuais de fouiller, mais je ne trouvais rien. Allez, allez, reste concentré. Je retournais les cartons remplis de babioles, des montres, des téléphones, des outils, mais pas de pochette. J'ai essayé de tout refaire méthodiquement, sans succès. Au bout de cinq minutes, il fallait se rendre à l'évidence: la pochette n'était pas dans le camion. Dépité, je suis ressorti. 
-Alors? a soufflé Ariane. 
-J'ai rien trouvé! 
-Tu as regardé du coté des sièges? 
-Non, mais... 
Sans attendre de réponses, elle a pris mon téléphone, et a sauté à l'intérieur. 
-Ariane! 
Je l'entendais fouiller, et je scrutais les environs pour voir si personne n'arrivait. J'ai compris qu'elle était devant, qu'elle ouvrait la boite à gants. J'avais envie de lui dire que c'était une trop grande pochette pour être là, mais peu importe. 

Ariane est resté là pendant ce qui semblait être une éternité. Elle est ressortie soudainement. 
-Tu as trouvé? 
-Non. Mais j'ai mieux. Allez viens, on s'éloigne de là avant de se faire choper.  
On a essayé de refermer la porte, mais de toute évidence, le mécanisme était explosé. Il y avat aussi une grosse rayure sur l'autre porte où la barre avait rippé. On est retourné en catimini à notre voiture. J'entendais les propres battements de mon coeur, qui tentaient de redescendre. J'ai soupiré : 
-Bon, c'est fichu. Au moins on aura essayé.
-Oui, elle n'était pas dans la camionnette, mais c'est pas foutu! Ecoute, j'ai regardé le GPS, et j'ai les trajets effectués depuis dimanche, et il y en avait bien un qui partait de Vichy pour aller à coté de la Rochelle! Ca prouve déjà que ce sont bien eux! Et ensuite, ils sont allés au garage. J'ai prix en photo l'endroit exact où ils se sont arretés en premier, ils ont bien du décharger ta pochette là! C'est un endroit un peu paumé, j'ai pas eu le temps de vérifier bien, mais...
-Wow, wow, Ariane! Ca devient trop, là! On a essayé, c'est bon! On a fait ce qu'on a pu!
-Quoi, tu veux abandonner maintenant?
-Abandonner? Tu veux carrément qu'on aille à l'assaut d'un repère de cambrioleur? On va faire quoi, avec nos petits poings? Casser la portière d'une camionette, passe encore, mais là... ON fait comment si on tombe sur un vrai réseau? Des mecs avec des armes?
-Je... Je ne sais pas... Pardon.
J'ai alors remarqué qu'elle avait l'air très fatiguée. Il commençait à se faire tard, et elle avait fait presque quatre heure de route ce matin. Elle s'est assis sur le capot. 
-Bon, ai-je dit. Allez. Ca aura été un super voyage quand même. Et je n'aurai pas de regrets d'avoir essayé. Grâce à toi. 
Elle semblait un peu abattue.
-Je suis désolée.
-T'en fais pas. Allez viens, on va marcher un peu.


Le monde peut bien brûlerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant