Chapitre 5 : Souvenir

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Le professeur leva les yeux vers moi. A en juger par son regard, il n'avait pas apprécié ce que j'avais dit.

- Qu'avez vous dit ? Me cracha-t-il.

- S'il vous plait professeur, apprenez moi le sortilège du patronus.

Je sentais qu'il voulait prendre la parole, mais je fus plus rapide.

- On ne l'apprend pas en cours, et j'ai entendu dire que les détraqueurs s'étaient enfuis, et qu'ils rôdent toujours aux alentours de Poudlard. Je veux pouvoir me défendre si j'en croise un. Qui plus est, ce n'est pas la première fois que je me retrouve en danger, et apprendre le sortilège du patronus m'aiderait à me sortir de situations dangereuses, comme celle avec les détraqueurs par exemple. Je sais que c'est de ma faute, car dans les deux situations c'est moi toute seule qui me suis mise en danger. Mais dans aucune des deux je n'ai su m'en sortir sans votre aide. Et je ne veux plus être vulnérable. Encore moins lorsque la menace rôde autour de Poudlard. Alors je vous le demandes, s'il vous plaît, apprenez moi ce sort.

Le professeur posa de nouveau sa plume et me regarda dans les yeux.

- Pourquoi ne pas demander à un autre professeur de vous enseigné cela ?

- Comme je vous l'ai dit, nous n'apprenons pas ce sort en cours. Les autres professeurs refuseront de me l'enseigner.

- Et pourquoi pensez-vous que moi j'accepterais de vous apprendre ce sort ?

- Parce que vous m'avez vu. C'est vous qui m'avez sauvé. Vous avez vu dans quel état j'étais après l'attaque. Alors je fais appel à votre com-

Mes mots restèrent bloqués dans ma gorge. Le regard du professeur m'avait fait comprendre que je n'avais plutôt pas intérêt à dire ce mot. Compassion. Pourquoi ne voulez-vous pas l'entendre professeur ? Pourquoi vouloir à tout prix paraître froid envers tout le monde ? Ce n'est pas une honte d'avoir de la compassion. Alors pourquoi ce mot vous insupporte-t-il autant ? Quoi qu'il en soit, si je voulais qu'il m'aide à apprendre ce sort, il valait mieux ne pas le contrarié.

- Écoutez, vous avez tout les droits de refuser. Et je vous comprendrais. Mais j'ai besoin de sentir que je peux m'en sortir par moi-même, sans attendre l'aide des autres. Je veux être capable de me défendre, lorsque je suis dans une situation compliquée.

Je remarqua une lueur de tristesse dans son regard, qui disparut en une fraction de seconde. Je pense que ce que je lui avait dit l'avait fait se remémorer un souvenir. Était ce quand j'ai dis que je voulais savoir me défendre sans attendre d'aide de la part des autres ? A-t-il vécu une situation similaire ? A-t-il eu besoin que quelqu'un vienne le sauver, lorsque lui en était incapable ? Pendant un seconde, j'avais ressenti sa tristesse. Mais je pense que je n'en avais eu qu'un aperçu. Je ne saurai pas l'expliquer mais je sentais qu'il cachait quelque chose. Quelque chose qui l'avait profondément blessé. Et qui avait changé sa vie.

J'aurais pu utiliser ça contre lui. Utiliser la douleur que j'avais perçu dans son regard, pour continuer à parler de ça, et le forcer à m'aider. Mais je n'en avais pas envie. Je n'avais pas envie de l'utiliser, de faire ressurgir en lui un souvenir douloureux, pour avoir ce que je voulais.

Je voulus dire quelque chose, mais plus rien ne sortait de ma bouche. Et lui non plus ne disait rien. Je ne sais pas si il avait remarqué que j'avais vu le rapide changement dans ses yeux, mais en tout cas il ne laissait plus rien paraître. Les minutes passaient et les battements de mon cœur accéléraient. Est ce qu'il savait que j'avais compris qu'il cachait un souvenir douloureux ? Est ce qu'il attendait de voir si j'allais en parler ou pas ? Si c'était le cas, il pouvait attendre encore longtemps, car comme je l'ai dit, il n'est pas question que j'utilise ça contre lui.

Chloé Snyder (--Severus Rogue--) : TOME 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant