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Cinquième jour

– Comment ça, c'est quoi le problème ?

– Le jour où tu es venu me voir à l'hôpital, je sortais de mon opération. Le chirurgien avait passé presque 7 heures à me retirer tous les morceaux d'acier dans mon dos. Si tu étais passé plus tôt, tu aurais put me voir, j'étais encore sous anesthésiants. Mais quand tu es arrivé, je commençais à retrouver toute la douleur, et j'ai hurlé de ne voir personne. Ce n'était pas contre toi, c'était juste que je ne pouvais pas faire autre chose qu'avoir mal.

– Donc ce n'était pas de ma faute...

– Pas tout à fait. Mais à l'époque tu prenais tout trop à cœur, et tu l'as mal interprété.

Victor hocha la tête, prenant en compte toutes les informations.

La porte s'ouvrit, laissant passer Minako, visiblement bien saoule.

– Les gars ... vous... Hip... Pouvez rentrer !

Victor remercia la brune, mais Koushi resta assis, les fesses dans la neige. Il fit signe à Minako de s'approcher, puis la tira, pour qu'elle s'assoit à côté de lui. Le contact avec le froid de la neige la fit désaouler d'un coup, elle mit un peu de temps à retrouver ses esprits.

– Tu lui as parlé ?

– En surface oui.

– Tu n'as pas dit la vérité ?

Il fit non de la tête. En réalité, ce qu'il avait dit à Victor était vrai : Koushi avait réellement interdit toute visite pendant qu'il se remettait de son opération, et Victor n'avait plus jamais remit les pieds à l'hôpital, sûrement trop blessé dans son égo. Mais la suite était encore confuse.

– Je me rappelle ce soir-là, quand tu m'as appelé. J'étais vraiment pas bien.

– On peut pas dire que tu sois dans un meilleur état aujourd'hui.

– C'est vrai, mais aujourd'hui, c'est juste que j'ai un peu forcé sur la bouteille.

Quelques années plus tôt, Minako avait appelé Koushi alors qu'il était toujours à l'hôpital. La nouvelle de son accident avait ébranlé tout Kyushu, toute la Russie, mais tout le monde du patinage aussi. Il était destiné à devenir une vraie légende vivante, et il était maintenant réduit à un lit d'hôpital, et un très faible pourcentage de pouvoir un jour remarcher correctement.

Quand elle avait appris que son meilleur élève avait faillit aller dire bonjour au paradis, elle avait entrepris de grosses recherches sur cet soit-disant accident. À ce moment, il y avait beaucoup « d'accident » qui n'en étaient pas vraiment, en Russie.

Mais les recherches de Minako n'avaient rien révélés de ce type, et heureusement. Le conducteur du camion avait juste roulé sur une plaque de verglas.

– L'accident des ballons... Les journalistes ont vraiment tout fait pour que ce soit bien pris par les gens hein.

Le camion transportait des ballons, des centaines de ballons de baudruches. Des centaines de ballons qui avaient empêché les pompiers d'intervenir rapidement. Des centaines de ballons qui avaient précipité la mort de sa mère. Des centaines de ballons commandé par Victor.

CHEVEUX GRIS DE RUSSIE ; hq x yoiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant