CHEVEUX GRIS DE RUSSIE ; hq x yoi

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Premier jour en Russie

L'avion venait de se poser, le père de Koushi accompagnait les deux garçons à l'hôtel. Il les laissa s'installer comme il fallait, et disparut dans la nuit enneigée.

– Il va où ?

– Sûrement voir maman. Elle est enterrée ici, et c'est la première fois qu'on revient depuis notre accident.

Daichi se sentit bête tout d'un coup : c'était évident.

– Oh je suis désolé.

– Tu n'as pas à l'être, tu n'as rien fais.

Les deux lycéens continuèrent de ranger leurs affaires. La chambre était assez simple : deux lits, un petit bureau, une porte donnant sur la salle de bain et les toilettes. Ils n'avaient pas besoin de plus, ils n'allaient pas rester trente ans.

Quand tout fut à sa place, Daichi descendit, sur les pas de son ami. Ils arrivèrent dans la grande salle de l'hôtel, qui était fermée pour cette heure tardive.

– Tu as faim ?

– Euh oui un peu. Mais ça peut attendre demain, ne t'inquiète pas !

Koushi lui sourit, et le prit par la main. Ils enfilèrent leurs gros manteaux et rejoignirent une voiture, sur le parking de l'hôtel.

– Bonsoir les garçons !

– Bonsoir Papy !

Daichi fit un signe de tête au vieil homme. Si le conducteur parlait d'un japonais approximatif, Daichi fut surpris de l'aisance avec laquelle Koushi parlait russe. Encore un truc qu'il ne savait pas sur lui... Il s'habituerait bien un jour !

Sur le siège passager, une petite tête blonde apparut.

– Salut les gars !

– Yuri !

Rapidement, le jeune russe expliqua à Daichi : son grand-père n'habitait pas très loin de l'hôtel, et il faisait de délicieuses pâtisseries, les meilleures de la Russie.

La petite voiture fila dans la nuit, à la recherche de merveilleuses brioches. Koushi raconta tout ce qu'il s'était passé depuis qu'il avait quitté la Russie au grand-père de Yuri, dans un russe impeccable. Il avait les yeux qui brillaient, il parlait avec entrain et faisait de grands gestes.

Daichi passa toute la soirée à le regarder. Il avait l'air si vivant, si heureux de revenir ici après tant d'années, c'était vraiment touchant à voir. Et il était content d'être aux premières loges pour ça.