Le Labyrinthe.

L'arrivée.

Chapitre 1.

Le sol tremblait. Elle se réveilla subitement, en alerte, le ventre retourné. Les rouages résonnaient et l'huile empestaient. Les poulies se fracassaient contre le mur. Tout était noir. Où était-elle ? L'ascenseur allait de plus en plus vite et se balançait, comme son cœur. Elle fut prise d'une vive nausée, accompagné d'un mal de tête. L'odeur de poussière et d'huile chaude n'arrangeait rien. Allongée, elle essaya de se relever pour sortir de là. Elle ne le vit pas à cause de la noirceur mais, la cage était petite, elle tapa sa tête violemment contre le plafond de ferraille et se retrouva presque inconsciente.
Tout d'un coup, le mouvement s'arrêta, brusquement. Des rayons de lumière vinrent transpercer la cage de ferrailles. Elle arrivera un peu à voir ce qu'il y avait autour d'elle : à part un sac, rien du tout. Des bruits de portes grinçants résonnèrent au-dessus d'elle et la lumière se fut plus abondante. Perdue, aveuglée par la lumière, elle vit des formes s'approcher d'elle. Elle n'entendait presque rien. Elle sentit une main lui attraper le bras et l'extirper de la boite. Elle se retrouva allongée par terre, dans l'herbe. Ses sens revinrent un à un : l'odeur de l'herbe, le textile rêche sous ses mains, les bruits de garçons parlant à côté d'elle.. Que disaient-ils ? Encore un peu dans le coma, elle essaya d'entendre ce qu'il se passait autour d'elle.
-C'est... une fille ? Dit l'un abasourdit.
-Non sans rire Newt ! Sale plonk va. Blagua un autre.
-Une fille ? Chuchota un garçon.
-Elle a pas l'air consciente... constata un plus loin
-Elle est plutôt jolie !
-T'as gueule tocard. Bon appelez les medjacks pour qu'on en sache plus sur son état.
Le dernier parla posément avec beaucoup d'autorité, ça devait être le chef.
Quelques secondes plus tard, elle sentit une tête se poser sur son cœur, on essayait visiblement de déterminer si elle était encore en vie.

-Son cœur bat toujours !
-Bon amener là à l'infirmerie. Déclara le chef.
Cependant, ils n'eurent pas le temps de la toucher qu'elle ouvrit subitement les yeux. Elle les aperçut enfin, ils étaient une quarantaine, voire une cinquante en cercle autour d'elle. Tous des garçons entre 12 et 18 à peu près. Elle sentit une vague de panique monter en elle. Elle ne se souvenait plus de rien, elle ne savait pas où elle était ni qui ils étaient. Elle se leva précipitamment, en envoyant valser le garçon qui lui soutenait la tête quand elle était allongée par terre. Il était blond, grand et mince, une tête un peu enfantine, mais il avait l'air d'avoir 16 ou 17 ans. Elle regarda autour d'elle, tous ces yeux rivés sur elle lui faisaient peur. Son cœur s'emballait de plus en plus, elle sentait qu'elle allait vomir ou s'évanouir, il fallait fuir, et vite. Elle fonça dans le tas en écartant ceux qui bloquait son passage avec ses coudes et détalant à toute vitesse. Elle sentit des mains essayant de la retenir.
-Laissez la partir. Ordonna le chef.
-T'es sûr Alby ? Demanda un des garçons
-Oui, elle finira bien par revenir, à moins qu'elle préfère aller se promener dans le labyrinthe.
Mais elle était déjà loin. Elle regardait autour d'elle, l'endroit était un grand carré, bordé par d'immense mur plein de lierre tombant depuis les hauteurs. Il y avait une ferme et d'autres petites maisons de bois ou en béton un peu partout. Elle entra dans la première qu'elle vit et referma vite à clé derrière elle. C'était une salle de bain visiblement, il y avait plusieurs lavabos, des toilettes et des douches. L'état du lieu n'était pas des meilleurs, il n'était pas très propre et un peu attaqué par la végétation. Elle se laissa tomber contre un mur de carrelage blanc. Après sa fuite, son souffle était cours, ses tempes tapaient forts, et l'envie de vomir était toujours là. Elle prit sa tête entre ses mains et commença à pleurer, sa mémoire ne voulait pas revenir et dehors une bande de garçons l'attendaient. Voulaient-ils la tuer ? Elle en était sûre, et il ne faudrait pas bien longtemps avant qu'ils viennent la chercher.

Toujours autour de la cage, les garçons étaient sans voix.

-Ça va Newt ? Demanda le chef au blond qui venait de recevoir un coup de coude de la fille.
-ça va Alby, mais c'est plutôt elle qui m'inquiète, si on va pas la calmer et lui dire où elle est, elle va péter un plomb ça c'est sûr.
-T'as raison. Bon, est-ce qu'un tocard serait assez délicat pour se charger de ça ?
-Moi ! Dit un garçon qui se trouvait à la droite d'Alby.
Il était plutôt fort, le visage un peu renfrogné et sérieux, pas très attirant.
-Toi Gally ? Tu rigoles mec, tu vas lui faire peur. S'exclama un des garçons.
-Répètes un peu pour voir Minho ? Viens ici tocard !
Minho s'avança. C'était un asiatique, des cheveux noirs se dressaient en épis sur sa tête. Il était grand et svelte. Il ne semblait absolument pas impressionné malgré l'allure imposante de Gally. De l'air chaud semblait sortir de ses narines, Gally ressemblait vraiment à une bête en rage.
-Alors Minho, tu t'es pris un mur du labyrinthe en pleine face ? Ca te réussit pas d'être coureur !
-Et toi de te faire caresser par un griffeur ça te réussis pas plus ! Dit-il avec un rire provocateur.
Alors que Gally se jeta sur Minho, Newt s'interposa.
-Ca va pas les tocards ? Encore un peu plus et vous allez tous les deux vous retrouvez au gnouf !
Les deux garçons se reculèrent en signe de capitulation. Alby les rejoignit
-Minho, tu vas y aller. Déclara-t'il posément.
-Moi ?
-Tu vois d'autres tocards qui s'appellent Minho ici ?
-Relax Alby. Et pourquoi moi ?
-Parce que t'es déjà rentré du labyrinthe et que t'as plus grand choses d'autres à faire, alors que les autres tocards ils sont du pain sur la planche. Allez dépêche-toi.
Minho ne rajouta rien de plus, cela ne servait à rien de discuter avec Alby, il n'était pas très patient.
Tous les autres garçons paraissaient inquiets. « Alby ça veut dire quoi ça ? » «Pourquoi une fille ? » « Les créateurs se foutent de nous ou quoi ? ».