chapitre 4

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Chapitre 4

Mais c'est quoi cet accoutrement, putain ! Hier soir au dîner, j'ai failli perdre la tête quand Logan ne faisait que le reluquer en l'appelant "beauté" à tout bout de champ, et lui ne s'est même pas rendu compte que Logan le draguait ouvertement. Je suis plutôt possessif, et si ce n'était pas mon cousin, j'allais lui faire regretter le jour de sa naissance... Toute la soirée, ils n'ont fait que discuter. Le courant est bien passé entre eux, plus que je ne m'y attendais même. Logan lui montrait beaucoup d'intérêt, et ça me fendait un peu le cœur de me dire qu'en une soirée, il avait beaucoup plus parlé avec Logan qu'avec moi.

En ce moment, je suis dans mon bureau. Je n'ai pas encore vu Rive depuis ce matin. Je ne sais pas ce qu'il fait ni s'il s'est réveillé. Pour l'instant, je préfère garder mes distances. J'ai pris conscience de mon attirance pour Rive et de l'ampleur que cela peut prendre, mais je ne peux m'empêcher de ressentir cette attirance sexuelle quand je suis près de lui... Aujourd'hui, je reçois certains membres de mon gang pour un briefing sur les activités et les revenus. Les réunions n'ont jamais été mon fort, mais il faut bien en faire pour mettre les choses en ordre et faire le point. Les réunions sont toujours ennuyeuses et encombrantes, surtout quand tu as deux entreprises à diriger.

Aujourd'hui, j'enchaîne réunion sur réunion. En ce moment, je suis dans le salon en pleine réunion avec cinq collaborateurs étrangers. Je ne veux pas sortir de la maison. J'aurais bien pu la faire au quartier général, mais je ne veux pas laisser Rive seul ici. Je lui ai demandé de ne pas sortir sauf en cas d'urgence. Mes collaborateurs ont ramené leurs gardes, chose normale. Nous avons occupé le rez-de-chaussée, et Rive est au deuxième étage. Je regarde les dernières commandes d'armes quand je le vois descendre en poussant quelqu'un qui tombe lourdement au sol. Rive est vêtu d'un short, un jeans bleu délavé et déchiré. Je suis heureux que le short ne soit pas court, mais cette fois-ci, il est beaucoup trop serré. Je regrette d'avoir dit à Karle de prendre toutes les affaires dans sa chambre. J'aurais dû les vérifier moi-même avant qu'il ne les prenne. Heureusement, mes associés sont plus occupés à observer l'homme allongé par terre que mon beau Rive.

Puis, c'est à mon tour de reporter mon attention sur lui. Je suis d'abord désorienté puis en colère en le voyant accompagné d'un homme que je ne reconnais pas. Il est descendu de l'étage, ça veut dire que c'est l'homme qui est allé le trouver.

« Lequel d'entre vous l'a envoyé fouiner ici ? » dit-il, le regard sombre, en s'adressant à mes associés. C'était la première fois que je le voyais arborer ce genre d'expression, mais son père m'avait prévenu de ces changements de personnalité. Je m'étais préparé, mais le voir en face me déroute complètement.

Sans montrer mon étonnement, je reste assis, les jambes croisées, et les regarde s'interroger du regard. Ils semblaient se sonder entre eux, mais ils étaient assez calmes, ce qui démontrait leur confiance en eux. Jusqu'à ce que le plus courageux parle.

« Aucun d'entre nous. » Ça ne pouvait pas être lui, son regard reflétait une confiance absolue en ses associés. Avant de me proposer ce marché, ils avaient d'abord travaillé ensemble, donc ils se connaissent plus ou moins. J'ai du mal à déterminer qui ment. Ils ont tous l'air sereins, aucun ne présente les signes d'un coupable. Je me calai mieux dans mon fauteuil et reportai mon attention sur l'homme que Rive avait emmené. C'était un homme d'à peu près trente ans, il avait l'air assez débraillé.

Sans un mot de plus, Rive retourne le garçon sur le dos et lui brise le bras. J'affiche un sourire carnassier et un regard noir en voyant la scène qui se passe devant moi. Je dois ressembler à un vrai psychopathe vu le visage blême de mes associés. Voir mon homme se comporter de la sorte fait monter mon estime à son égard. Je ne l'aurais jamais imaginé être capable de faire ça. Le point positif dans la situation, c'est que si un jour ces hommes ont l'idée de me rouler, ils se rappelleraient de cette scène et ça les dissuaderait.

« Qui t'a envoyé et pourquoi es-tu là ? Tu ferais mieux de parler rapidement, je n'ai ni patience ni pitié. » dit-il comme s'il voulait lui donner une dernière chance. Je ne suis pas le seul à l'avoir compris, vu que l'homme décide enfin de parler.

« Je... je... harrrg!!! J'ai été envoyé par un homme qui se fait appeler L.S. s'il vous plaît, je n'en sais pas plus... » dit-il en se tenant l'épaule, son visage n'exprimant que de la pure douleur. Son épaule avait dû se déboîter à cause du choc.

« Que fais-tu ici ? Que veut-il ? » lui demanda Rive en prenant dangereusement son autre bras. Il s'en saisit puis plaça son pied juste au-dessus de son épaule. La position qu'il avait prise montrait à quel point il pouvait être précis dans ses gestes et qu'ils étaient très bien calculés. L'homme était sur le point de faire une crise cardiaque en appréhendant la douleur à venir. Le spectacle était fascinant, mais je ne pense pas que mes associés soient du même avis que moi.

« Laisse-le souffler, Rive, je vais m'en charger. » dis-je en faisant un signe de tête à Karle pour qu'il se charge de notre invité. Ma voix était pleine de remords, je regrettais vraiment de mettre fin à la scène qui se jouait devant moi. Je regarde Rive le lâcher puis s'en aller comme si de rien n'était. Son père m'avait prévenu de son agressivité en cas de danger, mais je ne m'attendais pas à ça. Je regarde mes associés, toujours sous le choc, et je reprends la parole en me levant.

« Messieurs, comme vous avez pu le remarquer, j'ai des choses à faire. Nous reprendrons cette réunion prochainement. Je vous tiendrai au courant pour le prochain rendez-vous. » dis-je en employant une voix professionnelle. Je ne voulais pas qu'ils remarquent mon empressement. Ce L.S. commence à devenir un problème, d'abord avec mon scientifique et maintenant dans ma maison. Mais je dois avouer que sans lui, je n'aurais pas fait la rencontre de Rive.

Je ne leur laisse pas le temps de répondre que je rejoins le sous-sol où se trouvent Karle et l'idiot qui n'a pas mesuré le danger en s'introduisant chez moi de cette manière. Il a dû être prévenu que c'était une mission suicide. La question qui se pose, c'est qu'est-ce qu'il est venu chercher ? Est-ce Rive qu'il est venu chercher ?

« À nous deux. » lui dis-je en retirant ma veste. Je m'assois sur une chaise et le fixe, Karle à mes côtés.

Sweet KittenOù les histoires vivent. Découvrez maintenant