Sweet Kitten

chapitre 9

Haiden conduisait sans regarder Rive. Il était visiblement énervé, et Rive ne savait pas comment le calmer. Les raisons de sa crise de colère étaient inexplicables ; il avait changé d'humeur tout d'un coup. Ils arrivèrent chez eux et Haiden sortit de la voiture en claquant la portière. Rive fit de même.

« Haiden, attends ! Qu'est-ce qui se passe ? » demanda Rive en le suivant dans la maison. Seul Haiden pouvait lui donner des réponses.

« Rive, tu me demandes ce qui se passe ? » s'emporta Haiden, comme si la réponse était évidente.

Haiden le fit entrer dans la maison et le plaqua contre la porte, puis il pressa brusquement ses lèvres contre les siennes. Il l'embrassa à pleine bouche. Rive répondit maladroitement à ce baiser sauvage et possessif. Après plusieurs secondes, ils s'écartèrent, à bout de souffle. Rive n'en revenait pas des sensations qui le submergeaient. C'était nouveau, on aurait dit qu'il avait des fourmis dans le ventre. La sensation des lèvres d'Haiden sur les siennes lui manquait déjà, même s'il sentait encore leur présence.

« Tu es à moi, à moi, tu comprends ? » dit Haiden en le fixant dans les yeux. Il voulait non seulement convaincre Rive de cela, mais aussi se convaincre lui-même. L'embrasser n'avait pas calmé le désir qu'il éprouvait pour lui ; cela avait plutôt attisé la flamme en lui et éveillé celle qui sommeillait en Rive. Il avait envie d'aller plus loin, mais il se fit violence.

« Haiden, calme-toi. Ce sont juste des amis. Rien ne se passera avec eux, je te le promets, Haiden », dit Rive sans vraiment comprendre lui-même ce qu'il disait. Les quelques mots sortis de la bouche d'Haiden l'avaient poussé à croire que ses nouveaux amis étaient la cause de sa colère. Haiden était jaloux et le montrait bien. Rive était heureux qu'Haiden ne lui ait pas parlé devant les élèves de son école et ses amis ; sinon, sa réputation aurait été ruinée. Il caressa lentement la joue d'Haiden pour qu'il le regarde dans les yeux. Son père lui avait appris que lors d'une conversation sérieuse, le contact visuel était très important.

« Je te fais confiance, à toi, pas à eux, tu comprends ? » argumenta Haiden d'une voix plus calme, mais peu confiante. Il se calmait, et cela fit sourire Rive.

« Mais ils n'ont pas d'arrière-pensées avec moi, Haiden », expliqua Rive en passant sa main dans ses cheveux dans une caresse légère et souple. Haiden devait comprendre qu'il traînerait avec eux désormais et qu'il ne devait pas s'énerver pour rien.

« Tu es tellement naïf que ça en est troublant. Viens, on va manger et je te ramène à l'école », conclut finalement Haiden en s'éloignant du plus jeune. Rive toucha ses lèvres quelques secondes, puis le rejoignit dans la salle à manger.

Ils mangèrent dans la joie et la bonne humeur, mais toute bonne chose a une fin et Rive devait retourner à l'école. Il se leva et remonta dans la voiture avec Haiden. Ce dernier se gara devant le portail et les gens étaient toujours aussi curieux. Les vitres étaient remontées, donc Rive n'était pas gêné qu'ils ne le regardent pas. Haiden l'embrassa encore une fois. Ce baiser dura plus longtemps ; il était sensuel, tendre, désireux. Rive avait du mal à suivre le rythme imposé par Haiden, mais il devait se l'avouer : il aimait vraiment quand Haiden faisait cela. Il voulait continuer d'expérimenter cette nouvelle sensation, mais le temps leur manquait.

« Travaille bien, chaton », murmura Haiden une dernière fois.

Rive lui répondit, puis sortit rapidement, rejoint par Karle. Rive le regarda partir puis entra dans l'établissement. Les gens continuaient de le regarder ; certains garçons se mordaient les lèvres et d'autres ne faisaient que le fixer. La cloche sonna et les cours reprirent. Rive remarqua enfin les garçons qui pourraient bientôt constituer son groupe d'amis. Derek vint s'asseoir à côté de lui et lui demanda si tout allait bien. Rive lui répondit et continua de suivre son cours. La journée se termina assez rapidement et le soir, il s'endormit le sourire aux lèvres. La journée avait été riche en émotions. Les événements s'étaient succédé à une vitesse fulgurante. Il ne s'attendait pas à ce que son premier jour d'école se passe ainsi, mais pour lui, c'était déjà assez. Il s'était passé plus de choses qu'il n'avait espéré.