Sweet Kitten

chapitre 7

### Chapitre 7 : Une Nouvelle Aventure

Je regarde à travers la vitre teintée alors que Karle se gare devant l'école. Il y a plein d'élèves dans la cour et devant le portail, et ils sont tous en train de regarder la voiture. Ça me stresse. J'appuie accidentellement sur le bouton qui permet de baisser la vitre, puis je me rends vite compte de mon geste et la remonte rapidement avant qu'elle ne s'abaisse trop. J'entends Karle rigoler.

« Ce n'est pas drôle, Karle », dis-je boudeur. Cependant, ce geste me détend d'un seul coup, puis je soupire. À la télévision, il y avait toujours certains élèves gentils et d'autres méchants, et il y avait toujours des problèmes. Je crains de ne pas faire long feu. Les autres garçons ont un style vestimentaire différent du mien, et je redoute que cela puisse les éloigner de moi. Pour ma première sortie lucide en dehors du labo, je ne l'imaginais pas du tout comme ça.

« Pas la peine de stresser, Rive. Je suis là, et devant ces gens, je devrais t'appeler monsieur, donc ne t'étonne pas quand je le ferai. Maintenant, il est temps de sortir avant que tu ne sois en retard pour ton premier jour », dit-il en venant m'ouvrir la portière.

Les élèves regardent toujours dans ma direction. C'est la première fois que j'ai autant de regards braqués sur moi. Je n'ai connu que le regard de mon père et maintenant ceux de Haiden, Logan et Karle. Je sors et marche en direction de l'établissement, Karle juste derrière moi avec ses lunettes de soleil, ce qui me rassure. Tout le monde me regarde, je suis gêné, mais je ne le montre pas. Cela pourrait être interprété comme un signe de faiblesse, et c'est exactement ce que je veux éviter. Je ne voudrais pas baisser les bras ici et me faire remarquer, même si je pense que c'est déjà fait. Je ne suis pas passé inaperçu. Karle me dit qu'on doit d'abord aller voir le proviseur au lieu d'aller à la vie scolaire. Je le suis. Nous arrivons devant une porte. Il toque, puis m'ouvre la porte et me fait entrer. C'est un grand bureau avec des étagères garnies de nombreux documents derrière le proviseur, une simple table de bureau posée au centre, face à la porte. Un homme d'un âge similaire à celui de Samir est assis derrière. Je m'assois et croise les jambes tandis que Karle reste debout à ma droite.

« Ah, bonjour messieurs. Vous devez être le garde du corps et le nouvel élève », nous dit-il avec un mince sourire. Karle et moi gardons un visage impassible et neutre.

« Oui, c'est bien ça », répondit Karle. C'est seulement maintenant que je remarque qu'il tient mon téléphone et mon sac. Je remercie Haiden mentalement de lui avoir confié cette tâche, même si c'était plutôt l'inverse, vu que c'est Karle qui s'occupe de moi et pas l'inverse.

« D'accord, voici ton emploi du temps. Venez, suivez-moi, je vais vous emmener à votre classe », dit le proviseur en se levant.

Nous marchons le long d'un couloir, montons les escaliers et arrivons devant une porte avec le numéro 205 écrit dessus. Je suppose que c'est ma salle de classe. Il toque, puis entre. Nous le suivons.

« Bonjour à tous. Je vous présente Rive, votre nouveau camarade de classe. Il sera avec nous jusqu'à la fin de l'année, alors recevez-le bien », dit-il avant de sortir. Le professeur me dit d'aller m'asseoir, ce que je fais. Il n'y a personne à côté de moi, et c'est mieux comme ça. Karle me donne mon sac, mais je lui demande de garder mon téléphone. Il me dit qu'il m'attendra devant la salle de classe, puis sort.

C'est seulement quand il sort que je remarque les regards et les chuchotements des élèves. Le professeur reprend son cours sans plus tarder.

******

C'est la pause déjeuner, et elle dure deux heures. Je sors de la classe. Karle prend mon sac et m'emmène dans une grande salle pour manger. Il y a beaucoup de tables rondes avec cinq chaises autour d'elles, de toutes les couleurs. Il me prend un plateau et me conduit à une table. Il dépose le plateau et se met derrière moi.

« Vous devriez manger, monsieur », sa voix grave résonne dans toute la salle, amplifiant les chuchotements. Ces gens ne sont vraiment pas discrets. Soit ils ne savent pas l'être, soit ils font tout pour ne pas l'être du tout. Le contenu de mon plateau n'est pas du tout appétissant, pourtant je sais que Karle a pris ce qui semblait le plus acceptable.

« Oui, Karle, ne t'en fais pas », lui répondis-je doucement.

Il sait que je ne suis pas bien et fait tout pour que je me détende un peu. Je saisis ma fourchette en plastique et commence à manger. Cette nourriture est infecte, je ne peux pas en prendre plus, mais j'ai vraiment faim. Soudain, la porte s'ouvre et tout le monde se tait. Je relève la tête et vois un groupe de plusieurs garçons en train de parler et de rire comme si de rien n'était. Ils sont plutôt grands et baraqués pour des lycéens. Ils prennent leurs plateaux et se dirigent vers moi, mais je ne sens aucun danger, donc je n'ai pas peur. Karle se place devant la table et leur parle d'une voix dure et ferme.

« Veuillez choisir une autre table, messieurs. » Ils me regardent puis regardent Karle. Ce dernier se positionne devant moi, empêchant les garçons de me voir. Il croise les bras sur son torse et les fixe à travers ses lunettes teintées.

« Nous ne voulons pas lui faire de mal », dit l'un des garçons, mais Karle n'a pas l'air de vouloir bouger. Son visage est fermé. Ils sont tous beaux, je dois l'admettre, mais ce n'est pas le moment de penser à ça. Reprends-toi, Rive.

« Karle, laisse-les passer, ça va », dis-je en voyant leurs jeux de regards s'éterniser.

Il se décale et les laisse passer. Ils s'installent à ma table, et la tension retombe un peu. Le même garçon me regarde et me sourit.

« Bonjour, je m'appelle Nicolas, et voici Allan, Bryan, Derek, Charles, Michael et Jackson. » Ils me saluent tous avec un grand sourire. Je leur réponds en souriant à mon tour. « Et toi, tu dois être le nouveau ? »

Je hoche la tête. « Oui, je suis Rive. Enchanté de faire votre connaissance. »

Nicolas prend la parole. « Ne t'inquiète pas, Rive. On a tous remarqué ton style unique, mais ici, chacun a sa place. Si tu as besoin de quoi que ce soit, n'hésite pas à nous demander. »

Je me sens un peu rassuré par ses paroles. « Merci, Nicolas. Ça fait du bien d'entendre ça. »

Nous continuons à discuter pendant que nous mangeons. Malgré la nourriture médiocre, la compagnie de ces garçons rend l'expérience plus agréable. Ils sont tous très sympathiques et semblent sincèrement intéressés par moi. Karle reste à l'écart, surveillant discrètement, mais je sais qu'il est là pour me protéger.

La cloche sonne, signalant la fin de la pause. Je me lève avec les autres et nous retournons en classe. Karle me suit de près. Je me sens un peu plus confiant pour affronter le reste de la journée, sachant que je ne suis pas seul.