Sweet Kitten

chapitre 8

« Oui, je m'appelle Rive. Et vous êtes tous amis ? » demandai-je en les regardant à tour de rôle. Je les détaillais tous avec beaucoup d'attention ; il était assez évident qu'ils avaient un statut élevé dans cette école. Les gens nous regardaient bizarrement, comme d'habitude, mais cette fois-ci avec beaucoup d'insistance. Je pense qu'ils trouvent étrange que ce soit avec moi qu'ils soient venus s'asseoir.

« Oui, on fait partie de l'équipe de foot du lycée », dit Derek, la bouche pleine. Comment peuvent-ils manger ça ? Même mon père sait mieux cuisiner. Si ce sont des sportifs, j'en déduis qu'ils sont probablement très connus ici, ce qui explique les regards. Mais je fais semblant de ne pas m'intéresser à leur popularité, alors que je meurs d'envie de leur demander qui est le capitaine. Cependant, je pense déjà connaître la réponse.

« D'accord », dis-je en repoussant mon plateau.

« Tu ne manges pas ? » demanda Derek.

« Je... » J'allais répondre quand une sonnerie m'interrompit.

Je me retourne vers Karle, qui me tend mon téléphone. Je le prends et un large sourire se dessine sur mon visage en voyant le nom d'Haiden s'afficher.

*Conversation téléphonique*

**Rive** : « Allô Haiden », dis-je, content de pouvoir lui parler car je n'en ai pas eu l'occasion ce matin.

**Haiden** : « Oui, petit cœur, comment s'est passée ta matinée ? »

**Rive** : « Bien, et la tienne ? »

**Haiden** : « Bien aussi, mais c'est un peu bizarre sans toi. On va dire que je me suis habitué à ta présence, chaton. »

Je rougis et souris.

**Rive** : « D'accord, Haiden. »

**Haiden** : « Tu manges ? C'est ta pause là, je pense. »

**Rive** : « Oui, je suis au réfectoire, mais la nourriture est vraiment infecte. Je ne peux pas avaler ça. »

Il rit puis reprend.

**Haiden** : « OK, si tu veux, je te ramène de la nourriture personnellement et on pourra manger ensemble. Je sais que tu as faim. J'espère que vous avez la permission de sortir de l'école pendant la pause. »

**Rive** : « Tu ferais ça ? Et oui, je pense qu'on peut sortir. J'ai vu que le portail était ouvert, donc j'en déduis que nous pouvons. »

**Haiden** : « Oui, j'arrive dans trente minutes. »

Dit-il avant de raccrocher. Je donne mon téléphone à Karle et remarque que tout le monde me regarde. Je me sens gêné, mais je ne le montre pas. Je me tourne vers Derek pour répondre à sa question.

« Je n'aime pas la nourriture, mais tu peux la prendre si tu veux », dis-je avec un sourire. « Karle, la pause est bien d'une heure et demie aujourd'hui, non ? »

Karle hoche la tête. « Oui, monsieur, elle est d'une heure et demie. Vous n'avez pas à vous en faire. » Il prend vraiment son rôle au sérieux. Je suis vraiment heureux qu'il soit là et qu'il s'inquiète pour moi.

Je me lève avec mon plateau pour aller le lui donner. Je les vois tous se mordre la lèvre en regardant mon corps. Je ne sais pas pourquoi, c'est assez bizarre, mais je ne leur demande pas la cause de leurs réactions. Je donne mon plateau à Karle et reviens m'asseoir. Ils reprennent enfin conscience et changent de sujet.

« Tu es en terminale S avec nous, tu n'as pas dû nous remarquer ce matin », me dit Jackson en mangeant. Je n'ai pas fait attention à ceux qui étaient dans la classe ; je me suis juste assis et j'ai suivi les cours calmement.

« Vraiment ? On est dans la même classe ? » demandai-je, surpris. C'est sûrement là-bas qu'ils m'ont remarqué.

« Oui, d'ailleurs on a EPS demain », dit Bryan avec un regard suspect et un sourire énigmatique. Je ne sais pas pourquoi il me le dit, parce que c'est évident que j'ai mon emploi du temps, mais l'EPS semble vraiment les intéresser. Ils sont sûrement bons en sport, donc c'est normal.

« Ça vous dit d'aller dehors ? On a encore 1h30 », dit Michael comme si l'on ne savait pas combien de temps il nous restait.

Tout le monde accepte, même moi. Nous nous levons, Karle débarrasse mon plateau et nous sortons. Nous nous asseyons sur un banc près du portail. Je suis vraiment pressé de voir Haiden. Nous parlons de tout et de rien. Allan est vraiment drôle, mais je ne comprends pas certaines de ses blagues. Les garçons me racontent les sorties qu'ils ont faites et qui se sont mal terminées ou qui ont été mémorables. Puis j'entends le ronronnement d'une voiture qui se gare. Je me retourne et vois Haiden sortir d'une belle voiture. Je ne sais pas si son but est de me faire encore plus remarquer ou s'il ne l'a pas fait exprès et qu'il en a juste l'habitude. Je penche pour la première option, car c'est ce qui lui correspond le mieux.

Je me lève et cours vers Haiden. Je saute sur lui ; il m'attrape par les hanches et me fait tourner. Je passe mes mains autour de son cou et le serre contre moi. À ce moment précis, j'oublie tous les regards et les chuchotements curieux des autres. Il me pose enfin et me lâche. Je suis vraiment heureux de le voir. Pourtant, on s'est quittés ce matin et je ne le connais que depuis quelques jours, mais je ressens un besoin inévitable de toujours rester près de lui. Je ne sais pas si c'est normal de ressentir ça.

« Je ne t'ai pas trop fait attendre, princesse ? » me demande-t-il. Il est tellement beau. Mon cœur bat vite quand il est près de moi. J'espère que je ne suis pas malade, ce serait dommage. Je pense que papa me gronderait beaucoup.

« Non, j'étais avec des amis. » Il regarde dans leur direction et son visage se ferme. Je ne comprends pas ce qu'il lui arrive. Je regarde mes amis et remarque qu'ils nous regardent aussi. Haiden me prend par le bras et m'entraîne de l'autre côté de la voiture, côté passager, je dirais.

« Rive, monte dans la voiture. » Il m'ouvre la portière et me fait entrer. Karle va chercher l'autre voiture pendant que Haiden démarre. Il a toujours le visage fermé et je ne sais pas où on va. Il a l'air énervé, mais je ne sais pas pour quelle raison. Je me suis pourtant bien comporté. Je cherche dans ma tête ce que j'ai bien pu faire pour le mettre en colère, mais je ne trouve pas.