chapitre 15

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Cela fait exactement quatre jours que j'ai fait l'amour avec Haiden. Après que les rougeurs et la douleur aient diminué d'intensité, j'ai pu reprendre les cours. Je n'ai pu retourner à l'école que depuis hier, et c'était une expérience étrange. J'ai revu Léo, non pas à l'école, mais à proximité, dans sa voiture. Il attendait à un stop lorsque Karle s'est garé juste devant lui. Karle était descendu de sa voiture et se dirigeait vers l'école. Il m'a expliqué que le proviseur est un vieil ami de la famille et qu'il venait lui rendre visite. Nous avons échangé nos numéros et avons convenu de nous revoir aujourd'hui pendant ma pause.

Je peux enfin marcher tout seul, même si je boite encore un peu. C'était humiliant de devoir compter sur Haiden pour marcher juste après notre étreinte. Je me lève doucement du lit pour ne pas réveiller Haiden et aussi pour minimiser la douleur. Après une douche rapide, je m'habille simplement, optant pour une jupe courte à carreaux noir et rouge assortie d'une veste courte, avec un crop top blanc à fines bretelles et des baskets à grosses semelles blanches.

Je rejoins Karle devant la voiture, comme d'habitude. Après quelques minutes de route, il se gare devant l'école et c'est parti pour deux heures de littérature. Ce cours ne me déplaît pas, loin de là. Aujourd'hui, nous devons tous partager une citation qui nous motive. J'ai l'impression que dans cette école, ils adorent les citations. Chaque semaine, nous devons en donner une dans différents cours et pour divers sujets.

1h55 plus tard

« Rive, ta citation du jour ? » demande le professeur.

Je me lève et commence :

« Un coup de bâton reçu dans le dos, ce n'est qu'une offense. Un coup de bâton reçu par devant est un affront. »

J'adore cette citation, car pour moi, une personne qui m'attaque de face me lance un défi que je me dois de relever.

En sortant de la classe, toujours suivi de mon garde du corps - que j'aime surnommer "bodyguard" - je me place devant le portail de l'école en attendant Léo. Karle n'était pas d'accord que je parle avec Léo et il m'a fait comprendre que si Haiden apprenait que je le voyais, il ne serait pas content non plus. Mais je ne peux pas éviter les gens juste parce que Haiden le veut. Ce ne serait pas raisonnable. Tout le monde me regarde comme d'habitude.

Après cinq minutes, une luxueuse voiture blanche se gare devant la grille. Léo en sort et me fait un câlin. C'est la même voiture que la veille, probablement très chère, mais lui, au moins, ne change pas de voiture chaque jour.

« Chéri, désolé de t'avoir fait attendre », dit-il en se détachant de moi. Nous nous sommes beaucoup rapprochés et cela ne m'étonne pas qu'il m'appelle ainsi, même si cela n'a pas le même effet que lorsque Haiden le fait.

« Non, ne t'inquiète pas Léo, je suis là que depuis cinq minutes », dis-je en lui souriant.

« Hey, mais je ne t'ai pas encore complimenté ! » Il s'écarte un peu et me fait tourner sur moi-même, attirant encore plus l'attention des autres élèves. « Cette jupe te va vraiment bien ! » s'exclame-t-il. Je suis heureux que mon style vestimentaire ne le fasse pas fuir.

« Merci », réponds-je, les joues rouges. Peu de gens me font autant de compliments.

« Sinon, comment vas-tu ? » demande-t-il.

« Je vais bien et toi ? »

« Je vais toujours bien, je suis un sourire ambulant », dit-il en montrant son sourire. Je rigole et réponds :

« Je vois ça. »

« Bon, il fait tellement beau que je suis d'humeur à te raconter des blagues », dit-il pensivement. On pourrait croire que nous sommes plus que des amis en nous voyant parler ainsi. La différence d'âge ne nous empêche pas de discuter librement et longuement.

« Vas-y, je t'écoute. »

« Alors, quelle mamie fait peur aux voleurs ? Bah, mamie traillette ! » éclate-t-il de rire.

Je souris, adossé contre sa voiture. Il continue à me raconter ses blagues pourries pendant encore vingt minutes, mais un bruit attire mon attention. Une autre belle voiture blanche arrive. Je ne sais pas ce que les gens ont avec le blanc aujourd'hui, mais cela ne me déplaît pas.

Haiden sort de la voiture, le visage fermé. Je souris grandement. C'est l'occasion pour moi de les présenter tous les deux.

« Haiden ! »

Il me prend par la taille et m'embrasse passionnément devant tout le monde. Lorsqu'il me lâche enfin, il me regarde dans les yeux avec incompréhension. Je me demande pourquoi il a agi ainsi ; nous n'avions jamais fait cela en public.

« Qui est-ce ? » demande-t-il en fixant Léo, cherchant à déceler le moindre mensonge dans mes paroles.

« C'est un ami. Il s'appelle Léo. Viens, je vais te le présenter. »

Je prends Haiden par le bras et l'entraîne vers Léo. Je remarque que ses poings sont serrés. Je lâche Haiden et m'approche de Léo.

« Léo, qu'est-ce qu'il y a ? Tes jointures sont blanches. »

Mais bizarrement, il fixe Haiden avec un sourire arrogant. Haiden lui lance un regard noir, et lorsque Léo lui fait un clin d'œil, c'est la goutte d'eau qui fait déborder le vase. Haiden lui saute dessus et ils commencent à se battre. Je leur hurle d'arrêter.

« Arrêtez, Haiden, Léo ! »

Nicolas, Karle et les autres garçons interviennent pour les séparer. Ils sont en train de se battre devant mon lycée !

« NON MAIS VOUS ÊTES MALADES ? VOUS VOUS BATTEZ DEVANT MON LYCÉE ! QU'EST-CE QUI NE VA PAS CHEZ VOUS ? »

« Mais c'est... »

« TAISEZ-VOUS MAINTENANT ! JE NE VEUX PAS VOUS ENTENDRE PARCE QUE VOUS N'ÊTES QUE DEUX GROS GAM... » Soudain, je me sens pris de vertige et c'est le trou noir.

Sweet KittenOù les histoires vivent. Découvrez maintenant