Chapitre 24 : Le drame

803 34 23
                                    

PDV omniscient :

Tout se passe très vite.

Les ambulances arrivent, les pompiers extraient les corps de deux voitures pratiquement coupées en deux. Seul celui de la troisième sort lui-même : le français Giuliano ALESI insiste pour monter avec eux.

Les camions partent d'urgence vers l'hôpital de Stavelot, tandis que les grues sont appelées pour enlever les épaves de la piste.

Leurs sangs ne font qu'un tour.

Esteban s'excuse auprès de Martin et sort précipitamment de la pièce, dévale les escaliers quatre à quatre et sort du bâtiment.

Charles, pétrifié devant des journalistes ébahis, présente ses excuses auprès d'eux, ce qui est pourtant inutile, et part en courant hors de la zone d'entretien.

Pierre a à peine claqué la porte de sa pièce personnelle qu'il se retrouve dehors, s'orientant vers le parking. Il croise ses parents en larmes, lui disant que Nathalie et son autre fils Victhor sont pratiquement arrivés aux urgences. Il le sent très mal. Il court à en perdre haleine vers les garages.

Les trois se retrouvent pourtant à la croisée des chemins, et rien qu'un hochement de tête suffit pour se comprendre mutuellement dans ce moment.

Ils sautent tous les trois dans la voiture d'Esteban, Charles derrière et Pierre sur le siège passager. Ils ont à peine mis leurs ceintures qu'Esteban démarre, Pierre cherchant déjà l'adresse de l'hôpital sur le tableau de bord.

Le GPS ayant évidemment décidé de ne pas fonctionner en mode oral, Pierre guide Esteban de la meilleure manière qu'il peut en essayant vainement de garder son calme et de contenir Charles. Ils se partagent tous trois leurs craintes, mais ils ne peuvent faire autrement.

Ils ont du mal à arriver, ils se prennent tout le trafic et Esteban accélère un peu plus dès qu'il le peut pour rattraper les minutes.

Et pourtant ...

Il est 17h45 lorsqu'ils arrivent enfin aux Urgences, la course de Formule 2 est d'hors-et-déjà annoncée comme annulée.

Esteban se gare à côté de la voiture de Nathalie qu'il a reconnu au loin, et les trois sortent précipitamment de là, Charles manquant d'ailleurs de trébucher par la même occasion.

Lorsqu'ils arrivent à l'étage, ils supplient les assistants de leur donner des nouvelles, de les emmener auprès d'eux, mais on leur demande d'attendre. Au bout d'un moment, ils lâchent l'affaire et s'assoient à contre-coeur sur des chaises du couloir.

Les trois regardent dans le vide, ne disent rien, le silence est déjà assez pesant. Simplement la présence des autres les aide à se sentir soutenus.

Giuliano les rejoint : il n'est pas blessé mais il tremble de partout. Il s'assoit à côté d'Esteban, qui semble au bord de la crise d'angoisse :

« Les gars, ça ne va tellement pas ! Juan-Manuel [CORREA] et Anthoine ont eu l'impact à 61 et 85G ! C'est énorme ! Et ... ils ... ils sont tous les deux inconscients ! » et des larmes commencent à couler sur les joues du plus jeune.

Les trois le regardent avec horreur, et ont énormément de mal à contenir leur impatience et inquiétude qui dépassent de loin leurs limites.

Cela ressemble trop à l'accident de Jules.

Beaucoup trop.

Et ils n'aiment pas ça.

À 18h37, ils s'énervent.

Cela prend du temps, et ils n'en peuvent plus d'attendre.

Mais alors qu'ils se lèvent pour demander des comptes une bonne fois pour toute, ils aperçoivent au bout du couloir Victhor, le frère d'Anthoine, son bras par dessus les épaules de sa mère, suivis de spécialistes. Il y a également les membres des équipes de F2 qui sont présents aussi.

Tout n'est pas perdu...[Formule 1]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant