Chapitre 30 : Un rôle d'une journée

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Vendredi 27 septembre 2019, Bois-Guillaume, Rouen, 9h30 :

PDV Pierre :

Charles vient de se réveiller doucement contre moi alors que je lui dépose un baiser sur le front. Il sourit, les yeux toujours fermés malgré la faible luminosité, et me resserre dans ses bras pour faire de même.

« J'espère que j'aurai droit à un bon petit-déjeuner après tout l'effort d'hier soir ! » s'exclame Charles d'une voix très endormie.

« Bonjour à toi aussi, petit calamardo ! »alors que je lui ébouriffe les cheveux.

Je reçois un grognement pour toute réponse et il colle son visage sur l'oreiller : et dire que pour une fois, c'est moi qui suis réveillé de bon matin ! J'ajoute :

« C'est de ta faute si tu as voulu prendre le relais hier, je n'ai fait que te suivre ! »

Oui, oui, ça fait quelques jours déjà que ... il a pris la confiance, on va dire ça comme ça !

« Chut, calamar ! Comment tu peux être réveillé maintenant alors qu'on a peu dormi ?! » dit Charles dans l'oreiller.

« Ça peut arriver ! Et ne dis rien parce que tu viens de me demander un petit-déjeuner ! »

« I am a food lover ! On ne peut vivre sans ! Mais on peut attendre quelques minutes, quelques heures ... que tu restes un peu là contre moi ... sans bouger ... pas comme cette nuit ! »

Je soupire d'amusement :

« C'est totalement faux ! Moi en tout cas, je ne fais pas l'étoile de mer affalée sur le matelas ! »

« Tu vas voir ce qu'elle te fait l'étoile de mer ! » pouffe-t-il en se saisissant de son coussin.

« Ah ça se la joue comme ça ?! » et nous entamons une bataille d'oreillers comme de gros gamins.

Bataille où je finis sur lui, plaquant ses mains contre le matelas, pris d'un fou rire incessant dont j'en suis contagieux puisque Charles rit à son tour.

J'entends soudain mon téléphone, sûrement resté dans le salon ... je pense, sonner. Je restes un peu intrigué tout en vérifiant l'heure sur le réveil : à part Helmut, personne n'appelle généralement à cette heure-là.

« Laisse béton Pierre ! Tu répondras plus tard. » lance Charles qui regagne mon attention, mais de toute façon je ne m'apprêtais pas à descendre maintenant.

Cette personne, quiconque qu'elle soit, attendra son moment.

Mais cela ressonne de nouveau dans la minute qui suit, puis une troisième fois, une quatrième fois ...

À la cinquième, je me lève, descends l'escalier quatre à quatre, peste pendant quelques secondes pour trouver mon téléphone disparu et décroche enfin avant que ça m'annonce « appel manqué » :

« Allô ? »

« Salut Pierrot ! Bah alors, occupé à savoir comment faire des vitres ?! »

« Très drôle, Cyrillus ! Moi je dors à cette heure-là. »

Cyril, mon grand frère, soupire à ce surnom avec lequel je le charrie depuis longtemps, bien que je n'ai pas utilisé le pire ! Et le coup des vitres ... eh bien, apparemment, à 5 ans, je me suis assis devant une fenêtre et je me suis posé cette question ... c'est peut-être absurde pour beaucoup.

« Les jeunes en week-end, pas motivés de bouger, hein ?! Ah la la, ça a bien changé ! »

« Mais bien sûr ! Moi je fais du sport tout le temps, je te signale ! Je ne t'ai pas vu à la salle quotidiennement, si je ne dis pas de bêtises ! »

Tout n'est pas perdu...[Formule 1]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant