Chapitre 32 : Typhon au Japon

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Nb : Bonjour à tous ! Désolée pour l'attente, mais je me rachète avec deux chapitres au lieu d'un ! Je les publie en même temps, ils sont importants tous les deux ! Sur ce, bonne lecture !

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Samedi 12 octobre 2019, Suzuka au Japon, 10h :

PDV Max :

De :

Ce n'est pas parce que le typhon vous empêche de rouler aujourd'hui qu'il y a à paresser. Tu dois avoir un bon résultat demain pour conserver ta troisième place au championnat.

Ne me déçois pas.

Je relis ce message à tonalité extrêmement sympathique, les yeux ronds. Si j'avais su qu'il serait au Japon ... il avait pourtant une exclusion partielle du paddock !

Oui, partielle Max, pas entière ! Je pense soudain, répondant ainsi à ma propre question.

Je soupire, assis sur mon lit et contemplant le paysage de ma fenêtre, malmené par le typhon dehors. Demain, ça va être chargé avec les qualifications le matin et la course l'après-midi. J'espère pouvoir ramener un bon résultat à l'équipe et à Honda, qui nous donne des moteurs ultra-performants : ça serait bien de marquer le coup dans leur Grand-Prix national.

Pourtant, je m'affaisse un peu plus contre le coussin de mon lit, me sentant un peu plus en sécurité.

Putain, mais pourquoi ça me travaille autant ?

Je ne comprends pas pourquoi j'ai toujours l'impression de ressentir son emprise. Je me sens étouffé rien que par ses mots, une partie de moi m'empêche de rester serein.

En même temps, je pense à moi, aux événements récents ... à Daniel. Et j'ai peur. Des réactions, des regards. Malgré ma réputation du je m'en foutisme. Les mots me percent comme une lame acérée, ils restent profondément ancrés en boucle dans mon esprit.

C'est même pire que les coups.

Les marques sur mon corps, petit ou maintenant, ne m'ont finalement jamais fait autant de mal que les paroles. Quoique je ne m'en rends compte seulement depuis quelques temps.

J'ai ce souvenir de mon père qui me tabasse et m'engueule après m'être déguisé avec des costumes de ma petite sœur, Victoria, plus jeune de 3 ans. « Tu retires tout de suite ces vêtements de fille ! Tu ne peux pas faire ça ! » m'avait-il crié en me giflant avec force, alors qu'on s'amusait ensemble. J'avais 7 ans. Et c'était un des rares moments où je pouvais la voir. Pour ma carrière, je vivais avec mon père, et Vicky était restée chez ma mère. Je me souviens de son regard effrayé, elle qui s'était collée contre le mur sans savoir quoi faire. Elle avait pleuré, et mon père a justifié son geste par « ma bêtise », et que c'était de ma faute si je l'avais mis dans cet état.

« N'agis pas comme toutes ces petites pédales qu'on commence à autoriser dans notre société. »

Une phrase qui m'était restée, gravée dans mon esprit. Bien qu'à l'époque, je ne l'avais pas forcément compris.

En grandissant, j'ai très vite compris que quelque chose coinçait lorsque j'étais avec une fille. J'ai pu faire certes de merveilleuses rencontres, comme avec Dilara, mon ancienne petite amie que je considère maintenant comme une meilleure amie ; mais je me voyais aussi attiré par des personnes de la gente masculine. À laisser traîner quelques regards par-ci, par-là, ni vu ni connu. Mais j'avais la phrase qui me revenait en tête. Malgré mes fantasmes.

Malgré un certain bonheur.

Mon bien-être.

Et pourtant, j'aimerais essayer, et même seulement essayer s'il le faut, avec Daniel. Parce que j'ai compris le sens des touchettes dissimulées, des attentions cachées, de la tension pas seulement due à la colère ... j'aimerais tellement.

Tout n'est pas perdu...[Formule 1]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant