Tout n'est pas perdu...[Formule 1]

Chapitre 1 : Fin des qualifs

TW : Brève mention de blessure volontaire et de sang.

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Samedi 29 juin 2019, Circuit Spielberg en Autriche, après les qualifications :

PDV Esteban :

Je sors du stand Mercedes après une grosse partie des qualifs dans le simulateur. J'ai pu voir ensuite les évolutions de Lewis [HAMILTON] et Valtteri [BOTTAS], qui ont respectivement fini 2ème et 4ème. Mais notre quintuple champion du monde va prendre une pénalité pour avoir gêné Kimi [RÄIKKÖNEN] en Q1. Valtteri sera 3ème et Lewis 4ème grâce à la pénalité de Kevin [MAGNUSSEN], donc autant dire l'élaboration de la stratégie de course a pris du temps à être décidé ! Je suis bien content d'en être sorti !

Le circuit est baigné de soleil, il fait toujours très chaud à cette période de l'année. J'aime beaucoup ce week-end là : 71 tours de rapidité totale, où il y a toujours quelque chose d'incroyable qui se produit. Le Red Bull Ring est aussi un circuit typé pour Red Bull (vous l'aurez compris), c'est pour ça que chez Mercedes, on appréhende cette course : la preuve, on a pas eu la pôle !

Entendre les bruits furtifs et sourds qui sortent des Formule 1 me fait toujours autant plaisir, c'est toute ma vie, depuis tout petit !
Mais en même temps, ça me fait mal...

Très mal.

Il est difficile pour moi de voir les autres rouler. Je n'ai plus de baquet, alors que je me suis battu toute ma vie avec mes parents pour tout réussir. J'ai malheureusement pu constater encore une fois que l'argent a un gros intérêt, pour l'aide financière qu'on peut apporter aux équipes avec les sponsors, etc.

Lance [STROLL] est un très bon ami, je sais qu'il n'a rien à voir avec le rachat de l'écurie Force India par son père, mais le voir à ma place...je dois avouer que parfois, ça me dérange un peu.
Puis Sergio [PÉREZ] a un milliardaire mexicain qui le soutient, comment je pouvais rivaliser financièrement parlant ? Je l'ai battu plusieurs fois sur la piste, mais ça n'a pas suffit...

Alors oui, je n'ai plus de baquet et j'ai peur de ne pas en retrouver, même avec la plus grosse écurie du plateau. Quand on est hors-jeu, on peut l'être pour toujours...Mais quelqu'un s'adresse soudain à moi :

« Tu m'as encore fait le frein au garage, toi ! »

Charles arrive devant moi, avec un sourire aux lèvres. Il fait allusion à Spa en 2018. Je mets mes pensées de côté : heureusement qu'il y a des amis ici !

« Mais non, rien à voir ! Je suis juste plus rapide à l'entrée du parking ! Parce que je suis plus expérimenté que toi ! » je lui réponds en rigolant.

« N'importe quoi ! » puis il me demande : « Alors ça va ? »

« On fait aller, j'imagine que tu es content de ta pôle ! »

« Et comment ! J'ai battu Max et les Mercos, on peut pas rêver mieux ! » me dit-il fièrement.

« Ah, mais la triche marche toujours, n'est-ce pas ? » je le taquine, mais c'est purement pour son bien.

« Tu dis ça parce que les Flèches d'Argent (surnom des Mercedes) ne sont pas en première ligne ! Et puis, comment j'aurais pu faire ? » me défia-t-il.

« Vous les Ferrari êtes l'équipe présente depuis 1950, vous auriez très bien pu influencer la F.I.A (Fédération Internationale de l'Automobile) et les commissaires de course ! »

« Bien sûr, bien sûr ! » et nous éclatons de rire après deux/trois blagues douteuses de Charles.

Nous marchons dans le paddock, tout en discutant tranquillement de la vie en général. Le Monégasque se tourne soudain vers moi :