Les professeurs avaient emmené les élèves à se promener un peu à Vérone, sans but précis, juste pour admirer les bâtiments, avant de passer la soirée dans leur hôtel. Vivien appréhendait déjà le fait qu'ils devraient faire des veillées et il ne supportait pas ce genre d'interaction sociale. Heureusement que Roland était présent, il pourrait rester avec lui et éviter les regards des autres professeures qui étaient avec eux, l'encourageant à prendre part aux activités qu'elles avaient préparées. Parce qu'elles n'avaient parlé que de ça. Les veillées. Même à l'âge de leurs élèves, à chaque vacance scolaire, Vivien avait toujours redouté ce mot et feignait qu'il avait mal à la tête pour se retirer seul dans sa chambre. Mais il ne savait pas si cette fois-ci, cela marcherait.
Ils marchaient dans Vérone, observant les grandes maisons colorées dans des tons jaunes et orangées. Les élèves prenaient des photos, Vivien essayait de ne pas faire apparaître sa tête sur leurs clichés. Il se mit au fond de la file indienne, Roland était tout devant. Les mains dans les poches, il déambulait en surveillant du coin de l'œil les adolescents. La température était excellente, les gens paraissaient accueillants, il comprenait pourquoi Roland aimait tant ce pays. Tout y paraissait plus simple, plus joyeux qu'en France. Une odeur de plat Italien qui était en train d'être préparé dans les cuisines à l'arrière d'un restaurant chatouilla les narines de Vivien qui ferma ses paupières un instant. Il aurait tout donné pour être seul avec Roland et manger dans un restaurant en tête avec lui.
Ils se retrouvèrent à la Piazza delle Erbe, une fontaine était disposée en son milieu, elle était entourée d'habitations blanches qui tournaient vers le gris par le temps. Des dizaines de touristes étaient présents, prenant un café sur la place, des photos autour de la fontaine et achetant des bibelots sur les quelques stands qui étaient étendus. Des habitations orangées aux volets verts intriguèrent Vivien, elles ressemblaient beaucoup à ce fantasme Italien. Ce désir de tout plaquer et de venir vivre en Italie, dans un appartement typique et manger des pâtes nuits et jours.
Une tour surplombait la Piazza, couleur brique et blanche.
De retour à l'hôtel, Vivien souffla de plaisir. Il avait mal aux épaules et cette balade avait été trop longue pour lui. Il était presque sept heures du soir, les élèves n'avaient que trente minutes pour aller se doucher avant le dîner. Le professeur d'histoire s'allongea sur son lit, la tête lourde. Il défit les quatre premiers boutons de sa chemise et s'endormit tandis que Roland était aller prendre sa douche.
Ce dernier le réveilla à cause des gouttes qui dégoulinaient de ses cheveux et qui vinrent tomber sur le visage de Vivien endormi. Vivien fronça les sourcils et en ouvrant les yeux, il découvrit le visage rayonnant de Roland qui souriait de toutes ses dents.
"Sérieusement ?!
- Tu vas prendre ta douche maintenant ou après manger ?
- Après, j'ai la flemme, répondit Vivien en essayant de s'asseoir.
- Christine est passée pour nous dire que le repas allait commencer dans..., informa Roland en regardant la montre à son poignet gauche. Cinq minutes, désormais. Allez, lève-toi."
Il attrapa le bras de Vivien pour le relever. Ce dernier n'avait même pas remarqué que le professeur d'italien était à moitié nu, son pantalon à moitié mis. Il déglutit et détourna le regard quand il passa un tee-shirt de Led Zeppelin par-dessus sa tête.
Le dîner n'avait pas été aussi bon que Vivien l'avait souhaité, ça n'avait été que des pâtes bolognaises simples avec du fromage et une glace en dessert. Christine et Manon semblaient complètement émerveillées et n'arrêtaient pas de discuter avec les élèves. Chose que Vivien essayait de ne pas faire, même si Roland avait commencé à parler avec un groupe de garçons par rapport à la prochaine évaluation ou au bac.
La jeune fille aux cheveux bleus qui l'appréciait lui avait lancé pleins de regards pour essayer d'entamer une conversation, mais ce soir-là, il était beaucoup trop fatigué pour parler avec elle de figures historiques importantes oubliées par les gens. Et à son plus grand plaisir, il apprit qu'il n'y aurait pas de veillée.
"Tu n'es pas très bavard, fit remarquer Roland à Vivien en tirant sur sa cigarette, ils étaient sur le balcon de leur chambre, il faisait déjà noir à l'extérieur.
- Je n'avais juste pas envie de parler ce soir, je n'étais pas d'humeur.
- J'en suis sûr que tu as dû sauter de joie quand Madame Lambert nous a avoué qu'elle ne ferait pas de veillée.
- Je suis aussi facile à cerner ? demanda-t-il en levant les sourcils.
- Vivien, je te connais.
- Je sais."
Sur ce, ils se regardèrent fébrilement. Vivien commença à avoir les joues rouges, il voulait tellement embrasser Roland, là, sous les étoiles, en Italie. Lui dire, qu'il l'aimait. Parce que oui, Vivien était amoureux de Roland et il le sentait encore plus quand ils étaient sous cette lune ronde et pleine qui semblait les observer.
nda : Le prochain chapitre sera plus long et mieux construit, je compte l'écrire très rapidement. Sinon, je pense que je vais enlever le fait que Armie Hammer est Roland, parce que j'ai plus trop envie qu'une espèce de cannibale ressemble à mon personnage principal. Mais je ne sais pas vraiment avec qui le remplacer, je vais y réfléchir. Merci d'avoir lu ! Et n'hésitez pas à commenter :)
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Verlaine cherche Rimbaud
RomanceUn siècle après la mort de Verlaine, ce dernier se réincarne en un professeur d'histoire au lycée. Il cherche désespérément l'amour de son ancienne vie qui s'est aussi réincarné dans le corps d'un autre professeur du même établissement. Verlaine che...