Une jeune fille courait d'un pas pressé dans les rues de la ville, ses pieds embrassant le bitume mouillé guidaient son corps meurtri par le froid.
Sa poitrine se soulevait d'une vitesse affolante, et son souffle saccadé témoignait de sa frayeur.
Mais de quoi avait-elle peur ?
Elle semblait fuir son ombre, fuir sa personnalité.Et c'était là, la réalité.
Elle se fuyait elle, et fuyait son passé.
Car le temps semblait vouloir la rattraper.Elle n'avait plus rien désormais.
Et c'est lors de cette course effrénée, qu'elle pensait.
Elle pensait à tout ce qu'elle avait laissé.Elle n'avait plus rien,
Plus rien qui l'a retenait.Chacun de ses pas claquant sur le sol faisait remonter en elle ce sentiment de vide qui imprégnait son âme un peu plus chaque jour, et ses yeux reflétaient la douleur qu'elle ressentait.
Mais plus sa destination approchait, et plus elle sentait cette douce sensation de légèreté venir absorber tous ces sentiments qui l'emprisonnait.
Arrivée à destination, elle s'arrêta.
Devant elle se trouvait mille et une lumière que la ville projetait dans le ciel étoilé, faisant pétiller ses yeux d'une ardeur encore inconnue à ce jour.Cette soirée semblait marquer sa dernière vision de la lune, elle qui semblait être la seule à l'accompagner lors de ce dernier voyage.
Puis son regard tomba à ses pieds, pour venir contempler ce vide qu'elle était venu chercher.
Son esprit se vidait lentement, en douceur, tandis que les ondulations de l'eau semblaient l'attirer comme un aimant.
Elle semblait, désormais, être en paix avec elle-même.
Elle semblait même, à ce moment, avoir pardonné son passé, et oublié sa peine.Alors elle fit ce qu'on lui avait toujours dis de faire.
Tourner la page,
Avancer,
Faire un pas en avant.
Elle avait tourné cette fameuse page, pour en venir clore le livre.
Alors elle avança,
Et fit ce pas en avant, fusionnant son corps aux vagues,
Comme deux malheureux amants.
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Inspirations Nocturnes
PoetryDe simples textes, poèmes, histoires sur la mélancolie des jeunes âmes de ce monde.