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La jeune princesse se réveillait petit à petit sous la douce lumière du soleil matinal, ses paupières s'ouvrant délicatement pour montrer ses jolies iris ambrées. Un sourire vint recouvrir ses fines lèvres rosées en repensant à la soirée précédente en présence d'un invité particulier, qu'elle semblait chérir tout particulièrement. Elle tourna la tête vers le côté, pensant y retrouver le corps endormi de son amant. Hélas, la froideur des draps témoignaient du départ prématuré de celui-ci. Une moue désappointée vint remplacer son doux sourire sur son visage, lui laissant un goût amer et désagréable. La vision de la place vacante à ses côtés amenait un sentiment d'inconfort à son être, un sentiment qu'elle voulait voir disparaître le plus tôt possible. Où était-il ? Elle se demandait même si la soirée de la veille n'était pas le pur fruit de son imagination, mais les souvenirs et les marques violacées présentes sur son cou ne témoignaient que trop bien du désir et de la passion qui unissait ces deux adolescents en quête d'amour et de sentiments. Alors si la princesse ne regrettait en rien cet acte charnel partagé avec celui dont elle était éperdument amoureuse, plusieurs sentiments s'entremêlaient et perturbaient grandement la jeune fille perdue et complètement désorientée. Parce qu'au fond elle savait. Elle connaissait la raison du départ précipité de son amant, elle savait d'où venait ce sentiment si désagréable qui régnait dans sa poitrine depuis maintenant de nombreux mois. Car elle savait que, peu importe la force de leur amour, ces deux âmes avides de passion et de sentiments n'étaient pas destinés et ne le seraient jamais. Elle savait qu'une fille issue de la royauté ne pouvait en aucun cas tomber d'amour pour un garçon issu de la basse société. Et c'était là le cliché de toute romance qu'elle avait pu lire dans les livres auparavant, où deux êtres qui n'étaient pas destinés finissaient par tomber amoureux, brisant toutes sortes de lois et d'interdictions allant à l'encontre de leur désir. A l'inverse des livres, elle ne pouvait pas braver le danger ni toutes les règles qu'ont lui imposaient depuis qu'elle était enfant. Alors elle luttait et luttait de toutes ses misérables forces pour ne pas céder à cette attraction qui semblait relier leurs deux corps épris l'un de l'autre, en vain. Car le désir et l'avidité de leurs cœurs finissaient toujours par avoir raison d'eux, brisant leurs cœurs en continu à cause du tragique destin qui les attendraient s'ils finissaient par être surpris par quelqu'un. Et pourtant, même en connaissant le danger de leur relation, cela ne les empêchaient pas de se retrouver, et de vivre leur amour interdit à l'abris des regards et de toute curiosité. Mais, au fond, ils savaient. Ils savaient que ce n'était qu'une question de temps avant que la vie ne décide de malencontreusement les séparer, car là était le risque de s'éprendre d'une princesse, pour un fils de roturier. La main de la jeune fille ne sera jamais sienne, et ces deux âmes éprises ne seront jamais comblées. Puisque deux corps habités par une passion telle que celle qu'ils vivaient ne pouvaient pas trouver bonheur ailleurs qu'avec celui de l'être aimé.
