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Un jeune garçon marchait calmement à travers la forêt embrumée. Le soleil avait donné sa place à la lune qui s'était hissée près du zénith, éclairant la Terre de sa belle lumière argentée et faisant de la forêt un endroit magique. L'endroit parfait pour sa rencontre fantastique. Il marchait en évitant les ronces proéminentes qui dessinaient le sol vers un coin reculé de la forêt, en observant lors de son passage les arbres autour de lui. Tous semblaient basiques, normaux à première vue. Tout du moins, aux yeux des autres personnes. Mais lui, il les avait toujours trouvé fascinants. La façon dont leurs racines les relient à la terre, leurs troncs qui s'étendent toujours plus haut dans le ciel, et leurs feuillage qui abritent milles espèces de créatures trouvant chacune une place dans ces habitats si singuliers. Il avait d'ailleurs trouvé un intérêt particulier pour les feuilles de ces êtres majestueux, qui subissaient autant que lui l'épreuve du temps, naissant, grandissant et mourant à leurs tours. Alors pour lui, ces escapades au sein de cet environnement merveilleux à cette heure de l'obscurité ne ravivait en lui que cette flamme qui animait la passion de son être, ainsi qu'un sentiment exaltant en pensant à l'objet de ces promenades enivrées. Les minutes semblaient être des heures pour lui, alors qu'il arrivait doucement à sa destination, une certaine appréhension circulant en lui, à la fois soucieux et remplis de bonheur. Il se posa lentement sur le sol, évitant tout bruit afin de ne pas perturber l'équilibre de la nature, puis ferma les yeux et se laissa porter par cette atmosphère apaisante, qui semblait bercer la forêt de son aura protectrice. Les heures passèrent, mais le garçon n'ouvra pas une seule fois ses paupières. Il semblait attendre quelque chose, ou quelqu'un, un air serein dessiné sur son visage pâle. Puis un bruit survint à ses oreilles, lui provoquant des millions de frissons parcourant son échine. Il perçut à travers les douces brises du vent venant caresser ses cheveux, le léger bruit de pas s'approchant calmement de lui. Le garçon sentait l'appréhension et l'excitation quitter son corps tout à coup, pour faire apparaître en lui ce sentiment si particulier qu'il était venu chercher cette nuit, et comme toutes les autres nuits depuis maintenant quelques semaines. Il était comblé, apaisé. Une douce fourrure vint frôler la paume de sa main droite qui était tourné vers le ciel, et un museau se posa au creux de celle-ci, comme attendant un signe de la part de son propriétaire. Un sourire se dessina sur les lèvres rosées de l'adolescent et il bougea lentement sa main pour ne pas effrayer son ami nocturne, pour venir la poser délicatement sur la tête de celui-ci, effectuant de douces caresses satisfaisant grandement la créature. Après avoir reçu cette attention affectueuse, elle vint se placer face à lui. Puis il ouvrit ses yeux pour la première fois depuis des heures, pour laisser rencontrer ses iris bleutées avec le regard rougeâtre de la créature lui faisant face. La rencontre de leurs orbes liées semblait avoir arrêté le temps autour d'eux. Plus rien n'existait. L'air était en suspension, le bruit du vent ne soulevait plus les feuilles, et l'aura apaisante de la forêt n'était qu'un décor à la connexion de ces deux êtres majestueux. Un homme et une créature de la forêt. Un adolescent fragile et rêveur, et une espèce merveilleuse semblable à un loup. Ils se tenaient l'un face à l'autre, les yeux fixés dans ceux de leurs homologues. Séparés de part la différence de leurs mondes, les deux êtres étaient pourtant semblables l'un à l'autre. De longs cheveux bouclés noirs comme la nuit pour une fourrure de la même couleur, ainsi que des regards aussi profonds que l'obscurité. Seuls la couleur de leurs iris différaient. C'était comme s'ils étaient destinés à se rencontrer, même séparés par la réalité. Car la seule présence de l'autre était suffisante à l'apaisement de leurs deux cœurs malmenés. Seuls, ils étaient comme vides, destinés à errer dans ce monde sans réelle destiné. Mais lorsque leurs regards se rencontraient, c'est là qu'ils se sentaient vraiment à leurs places. Rien ne laissait à penser que ces deux âmes se rencontreraient un jour, ou qu'elles se lieraient d'amitié. Et pourtant, il avait suffit d'un appel à l'aide, murmuré faiblement de la part de l'adolescent lors d'une nuit agité, Il avait suffit d'une escapade nocturne pour calmer les esprits de cette âme en peine apeurée, et il avait suffit à ses iris bleutées de rencontrer les rougeâtres de cette créature de l'obscurité, pour lier ces deux êtres pour l'éternité. Un homme et un Loup, Deux âmes écorchées, Dans deux différentes réalités. Un enfant et son ami, Deux cœurs s'étant trouvés, Dans le même monde qu'ils se sont créé.
