Une magicienne dans la Compagnie

PARTIE II: Chapitre 10 : Beorn

Longtemps, ils marchèrent, à travers bois, récifs montagneux.

Ce jour-là était sombre. Le soleil ne passait qu'à travers quelques trou dans la couverture de nuages.

La compagnie était en contrebas d'une montagne. Ils attendaient, cachés, leur Hobbit, partit en éclaireur. Ils attendirent bien une heure. Et lorsqu'il revint, on ne l'entendit même pas, alors pourtant qu'il courait, tant son pas était léger. Thorin se retourna.

« La horde est proche ? demanda-t-il.

-Trop proche, deux lieues pas plus. Répondit Bilbon, haletant. Mais ce n'est pas le pire.

-Ils nous ont repéré ? demanda Elanor.

-Pas encore. Mais ça viendra. Nous avons un autre problème.

-Ils vous ont vu ? ...Ils vous ont vu. Dit Gandalf.

-Non, c'n'est pas ça.

-Ah que vous avais-je dit ? dit joyeusement le magicien. Discret comme une souris, l'étoffe d'un cambrioleur. »

Tous se mirent alors à joyeusement discuter. Mais Bilbon haussa le ton, et tout le monde se retourna vers le Hobbit.

« J'essaye de vous dire qu'il y a autre chose là-haut.

-A quoi cela ressemblait-il ? demanda Elanor.

-Comme un ours ? dit à son tour Gandalf.

-Oui, oui mais beaucoup plus gros. »

Le Magicien Gris se retourna vers le soleil.

« Il y a une maison, pas loin d'ici, où nous pourrions trouver refuge.

-Est-ce un ami ou un ennemi ? questionna Thorin.

-Ni l'un, ni l'autre. Il nous aidera, ou, il nous tuera.

-Quel choix avons-nous...

-Aucuns. »

Un rugissement puissant indiqua que la bête se rapprochait. Ils se mirent tous à courir ; leurs vies en dépendaient.

Ils traversèrent une plaine verdoyante, puis des bois sombres.

Les rugissements de wargs leur donnaient froid dans le dos. Ils s'arrêtèrent, pour essayer de jauger la distance de leurs ennemis, mais Gandalf n'attendit pas et leur montra la voie. Sortant de la petite forêt, ils virent une maison, entourée de haies.

Gandalf les précipita. Jamais personne n'avait vu Bombur courir aussi rapidement. Ils traversèrent le porche d'entrée. Ils entendaient l'ours se rapprocher derrière eux.

Fili et Bofur tentèrent d'enfoncer la porte, car elle devait être verrouillée. Mais cela ne semblait pas marcher. Elanor arrivant après, quelque peu essoufflée, sortit sa baguette.

« Laisser moi passer... Allohomora ! »

La porte s'ouvrit d'un coup et les nains faillirent basculer. Ils poussèrent la porte pour la refermer, mais la gueule de l'animal les en empêchait. Ils mirent toutes leurs forces, et réussirent à verrouiller la porte. Ori se retourna vers Gandalf.

« Qu'est-ce que c'est ? demanda-t-il.

-Ça, c'est notre hôte. Il s'appelle Beorn, et c'est un changeur de peaux. Parfois c'est un énorme ours brun, parfois c'est un homme grand et fort. L'ours est imprévisible, mais l'homme peut entendre raison. »

Pendant que le Magicien expliquait qui était leur hôte, les nains visitèrent rapidement.

La nuit tomba. Après avoir bien mangé, les nains partirent installer leurs matelas. Elanor s'accouda à la fenêtre, et observait les étoiles. Même par une nuit et un voyage aussi mouvementé, elle trouvait toujours un peu de temps pour les admirer.