Chapitre 2 - Le théâtre

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La semaine s'écoula tranquillement, et je pus découvrir peu à peu comment était le quotidien dans ce collège, et notamment dans ma classe. Je peux dire qu'elle ne manquait pas de dynamisme, ce qui ne l'empêchait pas de rassembler beaucoup d'élèves sérieux et travailleurs.

Je passai le week-end à échanger mes premiers messages avec Anne, Delphine et Marguerite, qui m'ajoutèrent à toutes leurs discussions privées sur plein de sites différents.

Le lundi, j'attendais avec impatience la pause du midi, car je me rendrais à mon premier cours de théâtre. J'appréhendais tout de même ce moment, car j'allais être toute seule avec personne que je connaissais, à part Andy. J'espérais qu'il ne me laisserait pas totalement tomber.

Après avoir eu une heure de physique-chimie, une de français et une autre d'anglais, nous allâmes manger au self. Nous mangions des macaronis au fromage avec de la viande de bœuf. J'appris à ce moment-là que Baptiste était végétarien, et que Marguerite essayait de prendre moins de viande pour le suivre. Je me promis de ne jamais mentionner devant lui que mon père travaillait dans un abattoir...

Quand nous eûmes fini, les filles se dirigèrent vers le gymnase tandis que je me rendais dans le bâtiment 4, où avaient lieu les cours de théâtre. Arrivée là, je me stoppai avec effroi. La salle où je devais aller était au deuxième étage, et je ne pouvais pas monter les escaliers. Je sentis une panique monter en moi. Que devais-je faire ? Attendre que quelqu'un passe et lui demander de m'aider ? Non, je n'arriverais jamais à apostropher quelqu'un de la sorte. Je réfléchis un instant, tentant de prendre une décision. De toute façon, si je devais m'embêter tous les lundis à monter au deuxième étage en fauteuil roulant, il valait mieux que je n'en fasse pas. M'apprêtant à faire demi-tour, je ne pus m'empêcher de penser que si je n'arrivais même pas à aller dans la salle, je ne pourrais jamais faire de théâtre. J'avais échoué avant même de commencer le test.

C'est à ce moment-là qu'Andy se manifesta, surgissant dans le bâtiment.

-Sophie, mon amie ! Comment vas-tu aujourd'hui ? me demanda-t-il en chantonnant.

-Hum...bien, répondis-je.

Je me retrouvai coincée et incapable de faire demi-tour.

-Je suis très déçu par ton attitude, je dois dire. On avait dit que si tu faisais du théâtre, on irait aux cours ensemble !

-On n'a jamais dit ça ! m'exclamai-je.

-Je sais bien, dit-il en me faisant un clin d'œil qui me mit encore mal à l'aise, c'était juste pour te donner envie de rester en ma charmante compagnie. Bon, allons-y...ah oui, dit-il en s'arrêtant net devant les escaliers, la salle est au deuxième étage...je vais aller demander à monsieur Villejac si on peut faire théâtre dans une autre salle. Attends-moi là !

Sur ces mots, il grimpa les escaliers quatre à quatre. Je me crispai et me sentis emprisonnée. J'allais devoir me ridiculiser devant tout le club de théâtre parce que je ne pouvais pas monter les marches. Quelle honte... Qu'allait-on dire de moi ?

J'attendis cinq minutes. Un groupe d'une dizaine de personnes arriva, un professeur et Andy à sa tête.

-Bonjour, tu dois être Sophie, c'est cela ? me demanda le professeur en me souriant.

Il parlait fort et de manière extravagante, ce qui se rapprochait plus du comique qu'autre chose.

-Oui, c'est moi, répondis-je d'une petite voix.

J'avais dû faire une drôle de tête en entendant la voix du professeur, car Andy semblait se retenir de rire à côté de lui.

-Nous allons prendre la salle 12. Suivez-moi.

Une année de printempsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant