Chapitre 10 - Un échange de cadeaux

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Une douce musique résonnait dans toute la maison lorsque je m'éveillai. Comme chaque année, mes parents avaient remis le CD des musiques de Noël pour nous réveiller, ma sœur et moi, au matin du 25 décembre. Un sourire naquit sur mes lèvres à l'entente de ces chansons pleines de souvenirs. Comme tous les ans, j'avais eu du mal à m'endormir, trop prise dans l'ambiance magique de Noël. J'étais pourtant épuisée suite au lourd repas que nous avions pris pour le réveillon, mais je n'avais trouvé le sommeil que bien tard. Je sortis quand même de mon lit sans attendre, comme si toute ma fatigue s'évaporait en ce jour. Je m'habillai avant de jeter un regard sur mon téléphone pour y lire un message d'Anne qui me souhaitait un joyeux Noël. Les autres ne devaient pas encore être réveillés. J'envoyai donc un message à Marguerite, Delphine et Anne, mais aussi à Baptiste et Andy pour leur transmettre mes vœux.

Une fois prête, je rejoignis mes parents et ma sœur qui prenaient leur petit-déjeuner. Je m'attablai avec eux tout en jetant un coup d'œil à notre sapin sous lequel j'avais déposé mes cadeaux pour ma famille cette nuit. Mais depuis mon passage, d'autres paquets y avaient été laissés.

Quand nous eûmes fini de manger, nous nous installâmes près du sapin et nous prîmes chacun un paquet qui était à notre nom. Ma mère reçut une nouvelle cafetière de mon père, des boucles d'oreilles de ma sœur et un livre de ma part. Mon père eut de nouvelles chemises de ma mère, un film de ma sœur et le pull que je lui offrais. Mes parents offrirent un nouveau téléphone à Amélie, tandis que je lui donnai le fameux CD de son groupe favori. Quant à moi, ma mère m'offrit du parfum et ma sœur deux t-shirts. Je fus surprise lorsque je déballai le cadeau de mon père, en découvrant un grand cadre dans lequel on pouvait mettre plusieurs photos, ainsi qu'un album photo.

-Pour que tu puisses avoir des photos de ce que tu aimes près de toi, m'expliqua-t-il avec un sourire.

Je le remerciai tout en me demandant quelles photos je pourrais mettre dedans. Je n'en prenais presque jamais, même si j'avais un appareil photo de très bonne qualité que mes parents m'avaient offert pour mon anniversaire de douze ans. Je ne m'en servais que pendant les vacances, et encore, nous partions que très rarement.

Nous nous rendîmes l'après-midi chez mes grands-parents qui habitaient à presque trois heures de chez nous. Nous allions y rester quelques jours avant de rentrer pour le nouvel an. Je reçus un message d'Anne sur la route, qui m'annonçait qu'elle ne pourrait finalement pas nous inviter car ses cousins venaient chez elle.

Bien que déçue, j'étais un peu rassurée de ne pas à avoir à affronter cette soirée où je me serais sentie mal à l'aise. Il aurait fallu que je rencontre les parents d'Anne, que je m'habille pour une soirée, que j'offre mes cadeaux à mes amis et que j'en reçoive...non, ça aurait été bien trop dur pour moi d'être au centre des regards ne serait-ce que quelques minutes en une soirée. Je retrouverais les filles au Café des Éclairs et on échangerait nos cadeaux entre nous. Je n'aurais pas à subir le regard d'Andy, ni à m'inquiéter pour Anne à cause de Baptiste.

Au fond de moi, je me sentais lâche de rester dans le confort de ma situation actuelle, où j'avais des amies avec qui je faisais des sorties de temps en temps et ça s'arrêtait là. Je savais que si j'y mettais un peu plus du mien, je pourrais vivre plus de choses, tenter des expériences dont je rêvais depuis toujours. Parfois, j'avais l'impression que je m'empêchais de vivre, de peur de souffrir.

Lorsque j'avais redemandé à ma mère si je pouvais accepter l'invitation de Marguerite, bien déterminée à la persuader, elle s'était fâchée contre moi, et je n'avais pas osé entrer dans un plus grand conflit avec elle. Tout d'abord car je savais qu'elle ne reviendrait pas sur sa décision, que c'était une cause perdue, et aussi car moi-même je n'avais pas suffisamment envie d'y aller pour protester. Enfin, si, j'avais très envie d'y aller, mais il y avait ma peur habituelle qui me suivait partout, cette timidité qui m'obligeait à me frotter aux murs de la réalité. Et je ne nous sentais pas de taille, mon envie d'y aller et moi, à l'affronter.

Une année de printempsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant