Chapitre 13 - Une nouvelle rencontre

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Après cela, mon oncle reçut son prix, fut photographié et interviewé par des journalistes, et il remercia ses nombreux supporteurs. Il fallut près d'une heure pour que la foule se dissipe et qu'il puisse finalement rentrer chez lui. Lorsqu'il fut enfin libéré par le dernier journaliste, il se dirigea vers nous, un grand sourire aux lèvres.

-Vous êtes venus, dit-il simplement.

-Bien sûr, dit mon père en lui donnant une accolade. Toutes nos félicitations ! Tu es un champion.

-Merci. J'ai gagné cette coupe pour vous, ajouta-t-il en montrant son prix. J'ai revu Sophie cet automne, mais ça fait une éternité que je ne t'ai plus vue, Amélie. Qu'est-ce que tu as grandi !

-Je suis contente de te revoir, tonton Géraud ! dit ma sœur. Tu nous as manqué !

-Je sais, je serais bien revenu vous voir, mais...

Il soupira, puis se tourna vers Delphine qui se tenait derrière mon fauteuil.

-Je ne crois pas t'avoir déjà vue, tu es...?

-Je m'appelle Delphine, monsieur. Je suis une amie de Sophie. Félicitations pour votre prix !

-Merci beaucoup, répondit-il avec un sourire. Puisque vous avez fait tout ce chemin pour venir me voir, je suis bien obligé de vous inviter à boire un verre chez moi pour fêter ça ! Enfin, si vous avez le temps...

Il jeta un regard interrogateur à son frère, qui hocha la tête.

-Nous devons juste rentrer avant le dîner, répondit-il.

Il y avait dix minutes de marche jusqu'à la maison de notre oncle, mais nous fûmes retardés par le nombre de gens qui lui demandaient son autographe lorsqu'ils le voyaient. Il leur signait en souriant, et on pouvait voir de la fierté et de la joie dans son regard. Une fois chez lui, nous discutâmes longtemps de tout et de rien. Amélie et moi racontâmes notre vie au collège, mon père parla de ses problèmes avec son patron, et notre oncle nous décrivit dans les moindres détails sa course de vélo.

-Je suis étonné que votre mère ait accepté que vous veniez me voir si facilement, dit mon oncle.

-Je ne lui en ai pas parlé, répondit mon père d'un air gêné.

-Mais elle va bien s'apercevoir que vous êtes partis ! Vous feriez mieux de rentrer vite, s'alarma mon oncle. Je ne voudrais pas qu'il y ait de problèmes entre vous à cause de moi.

-Ne t'en fais pas, je lui parlerai en rentrant, coupa mon père. Je gérerai ça après, mais pour l'instant je veux juste profiter de mon petit frère, que je n'ai pas vu depuis longtemps !

Mon oncle hésita un instant, comme s'il voulait poser une question, puis il finit par sourire et commença à nous raconter des blagues. C'était comme au bon vieux temps. Mon père riait et plaisantait comme s'il avait rajeuni de plusieurs années tandis que ma sœur et moi nous esclaffions aux plaisanteries de mon oncle. Le temps passa trop vite, et nous fûmes malheureusement obligés de repartir au bout de quelques heures. J'eus beaucoup de peine à dire au revoir à mon oncle, et Amélie semblait aussi triste que moi. Après m'avoir aidée à m'installer dans la voiture, mon père discuta en privé avec lui quelques minutes. Je ne sais pas ce qu'ils se dirent, mais ils s'échangèrent une accolade avant de se quitter, et je fus persuadée de voir des larmes briller dans leurs yeux.

Après avoir déposé Delphine chez elle, mon père ne dit plus un mot du trajet. Lorsqu'il se gara devant la maison, il coupa le moteur sans pour autant descendre de la voiture. Après un court moment de silence, il nous dit :

-Je vais parler de tout ça avec votre mère. Elle ne sera sûrement pas contente, et on risque de se disputer.

-On sait, dit Amélie sérieusement.

Une année de printempsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant