Chapitre 21 - Famille et amis

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Mes grands-parents repartirent le lendemain dans l'après-midi. Mon père proposa qu'on aille à la pêche avec mon oncle. Au début, ma mère sembla réticente, mais elle finit par accepter et nous partîmes tous ensemble dans la voiture de mon père, ses vieilles cannes à pêche qu'il n'avait plus utilisées depuis des années dans le coffre. Nous avions autrefois l'habitude d'aller à la pêche tous les dimanches, au bord d'un petit étang. Mon père nous apprenait à pêcher, à ma sœur et moi, et ma mère s'asseyait au pied d'un arbre pour lire. Cette fois-ci, je m'installai avec ma mère dans l'herbe et je pris plusieurs photos. Ma mère avait emporté un livre, mais elle ne l'ouvrit pas.

-Ça ne te fait pas de peine de ne pas pouvoir pêcher ? me demanda-t-elle.

-Je suis surtout nostalgique. Ce sont de bons souvenirs d'enfance. Mais je suis contente d'être là, répondis-je, choisissant mes mots avec soin pour qu'elle ne s'inquiète pas pour moi.

-J'ai toujours peur que tu sois triste de ne pas pouvoir faire quelque chose, m'avoua-t-elle.

-Je ne t'ai jamais vu pêcher, toi, quand j'y pense, dis-je en essayant de changer de sujet. Tu n'aimes pas ça ?

-J'adorais ça quand j'étais petite, me dit-elle. J'y allais avec mon père. Je me débrouillais plutôt bien. Mais un jour, j'ai attrapé un énorme poisson. Mon père m'encourageait à côté et j'essayais de le sortir toute seule de l'eau. Mais il tirait super fort, et j'ai fini par tomber dans l'eau. Heureusement, mon père a tout de suite plongé pour me récupérer. Mais je ne savais pas nager, à l'époque, et ça m'a traumatisée.

-Tu n'as jamais réessayé de pêcher ?

-Si, bien sûr, avec ton père. Mais j'avais encore peur, et je lâchais toujours la canne à pêche dès que je sentais qu'un poisson tirait un peu trop fort. Ton père a même perdu sa canne à pêche préférée à cause de moi !

-Tu devrais réessayer maintenant !

-Je n'en ai pas trop envie, dit ma mère en riant. J'aime bien vous observer sur le côté. Ça me rappelle des souvenirs d'enfance.

Je n'insistai pas et je regardai ma sœur, qui était en train de sortir un petit poisson de l'eau.

-Je suis très heureuse de voir que tu t'entends bien avec Andy, me dit soudain ma mère.

-Ah, dis-je simplement, un peu surprise par ce changement de conversation.

-Que fait-il pendant les vacances ?

-Il est à Londres jusqu'à mardi avec sa famille, mais sinon il va rester là tout le temps. On a prévu des trucs avec les autres. Delphine voulait qu'on aille faire un pique-nique tous ensemble dans la forêt.

-C'est une très bonne idée. Du moment qu'il y a quelqu'un pour t'accompagner et te ramener, je veux bien que tu y ailles.

Je la remerciai avec un grand sourire. Il y a quelques mois de cela, elle m'aurait dit non catégoriquement. J'étais contente de voir qu'elle était moins inquiète pour moi et qu'elle était plus ouverte à l'idée que je sorte avec des amis.

-Je n'ai pas vu beaucoup de fois tes amies, Delphine, Marguerite et Anne, mais je trouve qu'elles sont gentilles. Je suis heureuse que tu te sois faite des amies sincères.

-Elles sont géniales, dis-je aussitôt. Ce sont les meilleures amies que j'ai jamais eues. Elles m'ont acceptée telle que je suis et elles sont toujours là pour moi.

-Et je suis sûre que tu es aussi toujours là pour elle.

-J'essaye...mais elles ont chacune des problèmes auxquelles je ne peux pas faire grand-chose.

Une année de printempsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant