Chapitre 15 - Le secret d'Andy

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Deux semaines passèrent sans incident. Anne avait commencé son programme de révisions avec Marguerite, qui semblait prendre confiance en elle. Elle travaillait avec application et à un rythme régulier, et cela se ressentait dans ses notes et dans son humeur. Parfois, Delphine et moi participions à leurs « soirées révisions ». Même Baptiste et Andy se joignirent à nous un soir. Lorsque nous ne comprenions pas quelque chose, Anne nous l'expliquait, et lorsque nous avions du mal à faire un exercice, elle nous aidait. Un soir où nous étions toutes les quatre à réviser les mathématiques, Delphine lui fit remarquer :

-Tu expliques super bien Anne, beaucoup mieux que M. Girataud ! Tu es faite pour l'enseignement.

Anne sourit d'un air gêné et commença à jouer avec son crayon.

-En fait, je pense de plus en plus à en faire mon métier. C'est vrai que j'adore aider les autres à comprendre quelque chose, et l'enseignement m'a toujours tentée.

-Tu devrais faire ça alors, dis-je. Si ça te plaît et que tu y es douée, tu n'as aucune raison de ne pas te lancer là-dedans !

-C'est vrai. Ça me rassure un peu de me dire que je sais ce que je veux faire après le lycée, avoua Anne.

-Je comprends, dit Delphine.

-Et vous, vous avez déjà une idée du métier que vous voudrez faire ?

-Pas du tout, dit Marguerite en écarquillant les yeux. Pour l'instant, ça me paraît beaucoup trop loin !

-Je ne sais pas trop non plus, dit Delphine. J'ai des idées d'études comme ça, mais rien ne me tente en particulier.

-Moi aussi, répondis-je.

-On verra bien de toute façon, ajouta Delphine. On n'a même pas passé le brevet !

Quelques jours plus tard, notre professeur de latin nous annonça qu'on allait à nouveau devoir faire des exposés, sur des mythes grecs cette fois. Lorsqu'elle nous annonça qu'il fallait se mettre par deux, Andy, qui était assis juste devant moi, se retourna immédiatement avec un grand sourire.

-On se met ensemble ?

-D'accord, dis-je sans pouvoir m'empêcher de sourire aussi.

Je crus voir Delphine me regarder avec un sourire moqueur, mais au moment où je me tournai vers elle, Anne l'appelait par lui proposer de se mettre avec elle.

Notre professeur afficha au tableau les différents sujets d'exposé.

-Lequel te plairait ? me demanda Andy.

-Je ne sais pas, dis-je. Et toi ?

-J'aime bien le mythe d'Antigone. J'ai lu la pièce de Jean Anouilh, c'est très intéressant. On aura plein de choses à dire dessus.

-Ça me va alors ! Tu me prêteras la pièce ?

-D'accord, je te l'apporte dès demain, me dit-il avant de lever la main pour dire notre choix à notre professeur.

De leur côté, Marguerite et Baptiste choisirent le mythe d'Orphée, et Anne et Delphine prirent le mythe d'Œdipe.


Le samedi 20 mars, le premier jour du printemps, des nuages planaient dans le ciel. Je n'oublierai jamais ce jour. Il ne pleuvait pas, mais je sentais que ça allait venir.

En début d'après-midi, je reçus un message d'Andy qui me proposait qu'on se rejoigne à la médiathèque pour commencer notre exposé. J'acceptai, en me disant que nous serions à l'abri de la pluie de toute façon. Ma mère me demanda de l'appeler pour qu'elle vienne me chercher si jamais il commençait à pleuvoir sur le chemin. Mon père et elle avaient invité des gens le soir-même, pour la première fois depuis une éternité.

Une année de printempsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant