Chapitre 10

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On arrive en vue d'un grand immeuble et Neymar dirige la voiture vers le parking sous terrain. Une fois le grand véhicule à sa place, on met pieds à terre. Toujours sans m'adresser un mot, le brésilien marche vers le grand hall immaculé de l'immeuble et je suis obligée de trottiner pour suivre son rythme, tellement il marche vite. On entre dans la cage de l'ascenseur et mon compagnon appuie sur le bouton du cinquième étage.
Je me hasarde enfin à demander :

_ On va chez qui ?
_ Chez moi.

J'ai à peine le temps de me remettre de ma surprise que les portes de l'ascenseur s'ouvrent sur un couloir. J'emboîte le pas à Neymar qui se dirige vers une porte, tape le code de sécurité et ouvre le lourd battant. Il s'efface ensuite pour me laisser passer. De là où je suis, je ne vois pas grand chose à part un couloir tout blanc au sol carrelé.
Me voyant hésiter, Neymar lève les yeux au ciel :

_ Allez entre ! Je ne vais pas te kidnapper, encore moins te violer. Tu as ma parole.

Sur ces mots, il me pousse doucement et referme la porte derrière nous.

_ Tu ne m'as jamais dit que tu avais un appartement en ville, je dis en haussant un sourcil.
_ Certaines choses ne se disent pas.
_ Oh arrête de faire le mystérieux. Pourquoi tu vas au dortoir si tu as un appart ?
_ Peut-être parce que mes deux meilleurs potes sont là-bas ?

Je secoue la tête en souriant et il me guide dans le couloir vers un salon tout illuminé. Le mobilier est simple mais classe et je promène avec curiosité mon regard sur les bibelots disposés sur les meubles.
Neymar me laisse entrer en premier dans le salon et alors que je m'avance vers un des canapés, je m'arrête d'un coup, les yeux écarquillés. Un enfant est assis sur le tapis au milieu de la pièce et est fort occupé à jouer avec des camions rouges et des dinosaures en plastique. A notre entrée, il lève vers nous un regard limpide et sourit directement en voyant Neymar. Ce dernier s'approche et s'accroupit à côté de l'enfant pour lui caresser tendrement la joue. Je reste en retrait devant l'étrange spectacle avant de demander :

_ Tu gardes ton petit cousin ? Ou ton neveu ?

Le brésilien se relève, le petit blond dans les bras et se tourne vers moi. Une lueur brille dans ses yeux, une lueur que je ne saurais interpréter. Doucement, je commence à comprendre sans qu'il n'ait dit un mot mais mon esprit refuse d'accepter ce que je suis en train de voir. C'est Neymar lui-même qui m'apporte la confirmation de mes pensées :

_ Ni l'un ni l'autre. Alice, je te présente Davi Lucca. Mon fils.

Durant quelques secondes, je reste complètement stoïque alors que l'ébahissement me saisit. Je vois sans le voir Neymar bercer l'enfant de près de 2 ans sans me quitter des yeux. Dans son regard, un mélange d'inquiétude et de crainte.

_ C'est une blague ?, je bégaye enfin.
_ Non. C'est bien mon fils.

A cet instant, le petit garçon se tourne vers moi et tend ses petits bras dans ma direction.

_ Tu... Tu veux le prendre ?

La voix du brésilien tremble et il me regarde avec anxiété, comme s'il a peur que je lui crie un non à la figure. Au lieu de ça, je m'approche et prends maladroitement l'enfant contre moi. Aussitôt, le petit s'amuse à tirer sur mes mèches noires mais je m'en fiche, je plante mon regard dans celui de son père.

_ Et... Où est sa mère ?
_ A Sao Paulo.
_ Pourquoi n'est-elle pas ici ?
_ Ce sont mes parents qui gardent Davi quand il vient à Paris pour me voir.
_ Tes parents ?
_ Oui, ils résident ici. Quand je ne peux pas m'occuper de mon fils, ma mère vient le chercher.
_ Mais... Pourquoi sa mère ne vit pas ici avec toi ? Avec Davi ?
_ On est séparés depuis plus d'un an.

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