Chapitre 18: Dernier voyage en Terre du Milieu

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Les jours passaient, plus ou moins monotones.

Aélis se remettait petit à petit.
Elle passait tout son temps avec Elaïssea, Lidiën et Maríel. Ses amis.

Elle voyait fréquemment Feren avec grand plaisir. Elle appréciait vraiment énormément cet elfe.

Elle avait repris quelques couleurs et ces cernes avaient disparu. En revanche, elle n'avait pas réussi à reprendre le poids qu'elle avait perdu.

Elle ressemblait à tous les autres elfes sylvestres du convoi. Elle se faisait invisible aux yeux de Thranduil.

Elle trouvait son refuge dans ses œuvres de peinture.

À chaque halte, elle prenait ses pinceaux et s'éloignait un peu.

Elle avait peint des paysages saisissants. Des scènes quotidiennes de la vie de camp. Les sourires des petits déjeuners, les courses poursuites des enfants, les concours de tir à l'arc, les entraînements à l'épée, les contes racontés aux cours des repas et les foux rires lors des veillées au coin du feu. Le sourire éclatant de ses amis. Lidiën qui souriait, fier en lui tendant son épée. Maríel qui dansait avec Elaïssea sur un air joué par Feren et Lidiën.

Elle avait peint toutes sortes de situations. Les elfes présents sur ses peintures semblaient si vivants..

***

Thranduil, de son côté, s'était renfermé sur lui-même. Il ne souriait plus et ses yeux étaient devenus sombres et presque sans éclat.

Il essayait de savoir où elle était mais il ne la voyait jamais. Il entendait l'écho de son rire et sentait parfois la présence de son parfum.

Mais à chaque fois.. elle n'était pas là.

Il était si triste. Il regrettait profondément ce qu'il avait fait.

Le soir, il buvait pour oublier et il ne parvenait pas à dormir correctement.

Pourtant, un jour, lors d'une halte, il la vit s'éloigner, un carnet et des pinceaux dans la main et Misty sur les talons.

Il devait la voir. Aller lui parler.

Il la suivit discrètement.

Aélis s'était assise sur le sol, et commença à attraper son carnet.

Un bruit derrière elle la fit sursauter et elle se releva brusquement se retournant.

Lui. Il était là. Il l'avait retrouvée.

Elle sentit son cœur lui faire mal.

Oui.. elle l'aimait mais sa peur était plus grande.

Se redressant, elle tourna les talons et s'enfuit.

Thranduil n'était pas d'accord. Il la rattrapa, la saisissant par les épaules.

Elle frissonna et un éclat de terreur pure passa dans ses yeux.

Thranduil le remarqua.

-Lâchez.. lâchez-moi..

Elle essaya de se dégager mais il la retenait.

Il se pencha vers elle et passa soudainement un de ses bras autour de sa taille avant de la plaquer contre lui.

Elle tenta de s'enfuir, de plus en plus effrayée.

Lui attrapa une mèche de ses cheveux puis fit glisser sa main le long de sa mâchoire pour lui attraper le menton.

Elle posa sur lui un regard absolument terrifié.

Elle se dégagea brusquement et lui dit:

-Ne..ne..ne  vous.. approchez plus de moi..

Thranduil avança vers elle. Un pas. Puis un autre.

Aélis détourna le regard et fuit.

Misty griffa la joue de Thranduil en sautant, feulant plus fort que jamais.

Puis elle s'échappa ainsi, laissant Thranduil seul face à sa dépression.
Il porta la main à sa joue. Elle était rouge. Misty ne l'avait pas loupé.

Il ne comprenait pas ce qu'il lui prenait. Il avait voulu s'excuser mais il s'était laissé emporter par son instinct.

Qu'avait-il fait? Elle.. elle avait peur de lui. Il avait brisé leur lien de confiance déjà si fragile.

Il sentit une unique larme couler sur sa joue.

Il se méprisait. Il n'était qu'un abruti.

Non seulement il n'avait pas réussi à être parfaitement fidèle à sa douce épouse, en posant ses yeux sur cette personne mais en plus, il avait été obligé de tout gâcher.

***

Aélis qui courait percuta quelque chose. Non. Quelqu'un.

-Aélis? Tout va bien? Demanda Feren.

-Oh.. Feren.. il.. m'a retrouvée..

Aélis avait les larmes aux yeux.

-Ne vous en faîtes pas.. je ne le laisserai vous approcher. Il doit comprendre que vous ne souhaitez pas le voir.

-Je.. je lui ai dit.

-De quoi?

-Que je ne voulais plus le voir..

Elle sanglota. Comme cela avait été dur!

Elle étouffa ses pleurs en se rapprochant du capitaine de la garde.

Aélis se colla à Feren et celui-ci l'entoura de ses bras.

Il caressa ses longs cheveux, lui murmurant que tout irait bien.

Aélis se calma peu à peu et remercia Feren d'un sourire.

-Je vais.. rejoindre Elaïssea et Maríel..

-Oui.. allez-y.. faîtes attention..

Feren la regarda partir. Il devait parler à Thranduil. Et maintenant.

Il rejoignit la tente royale et s'annonça.

Thranduil était là, le regard hagard, l'air déchiré.

Feren ne put se résoudre à lui dire tout ce qu'il avait sur le cœur.

-Elle vous l'a demandé. Laissez la tranquille. Ne cherchez plus à la voir.

Feren fut choqué d'entendre un mince sanglot s'échapper des lèvres de son souverain.

-La situation s'arrangera quand vous aurez décidé de vous reprendre. Quand vous serez redevenu Thranduil, roi des elfes sylvestres, celui que j'ai toujours admiré.

Feren sortit laissant à Thranduil l'occasion de méditer ces mots.

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