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   Il n'avait pas quitté cette position depuis la nuit dernière. Il était resté assis, les bras reposant de part et d'autres de ses jambes écartées et tête reposant contre le mur. Il était resté comme ça depuis hier avec les yeux grandement ouverts, perdus sur un point invisible. Errant entre le réel et l'abstrait, il ne dicernait plus le vrai du faux. Et ne savait même pas si le bruit perpétuel qu'il entendait était l'œuvre de son imagination ou non.

Cela ressemblait à des coups portés contre sa fenêtre. Des coups qui s'intensifiait à mesure que le temps passait et qui ne semblaient pas s'arrêter. D'ailleurs était-ce vraiment sa fenêtre qu'on cognait ou lui-même dans un énième souvenir ? Il avait la sensation de se faire taper dessus à chacun de ces coups mais d'une autre part, ce bruit lui paraissait si loin qu'il ne savait plus. Tout était embrouillé dans sa tête. Il était complètement plaqué et n'avait pas la force, ni même la volonté de se sortir de cet état de latence dans lequel il était plongé, un peu comme quand il se droguait avant. Naruto déglutit avec difficulté.

Maintenant qu'il y pense, il en avait envie. Non, il en avait besoin. Juste un peu, histoire de se redonner de la force. Bien que nuisible, elle avait aussi ses biens faits. C'était un peu bête sur le coup, de se dire qu'il avait pu lutter contre l'envie et que pour une raison bête, il en avait soudainement besoin. Si Tsunade était là, elle l'aurait sûrement donné un coup sur la tête pour ça. Mais bon, il était faible, il n'avait plus la force de lutter. Et comme le disait Nagato, il était...

La fenêtre s'ouvrît brusquement, laissant s'infiltrer la lumière du jour. Naruto plissa les yeux et sa main fit office de barrière entre lui et les rayons du soleil. Shikamaru déboula dans la pièce et atterrit rudement au sol, tête la première. Il jura entre ses dents et s'assit finalement en tailleur. Sa main reposait sur sa tête qu'il massait doucement tout en maugréant contre lui-même. Son regard percuta celui du blond qui l'observait à peine. Il avait encore l'impression d'être dans un de ses souvenirs et dû scruter le brun un moment avant de se rendre compte qu'il n'était pas entrain de rêver. Shikamaru se trouvait vraiment dans sa chambre.

— Shikamaru, c'est toi ?

— Bien sûr que c'est moi, pauv' con, répondit le brun en s'époussetant les vêtements. Tu peux me dire ce qui te prends ?

Naruto pencha légèrement la tête sur le coté, les sourcils froncés, le questionnant du regard.

— Je cogne depuis tout à l'heure contre ta fenêtre et toi tu restes assis là sans m'ouvrir. J'ai dû forcer l'ouverture tsss. Et maintenant on doit payer la réparation de la fenêtre.

Alors il n'était pas en plein rêve, se dit-il mentalement. Le bruit perpétuel contre sa fenêtre était bien réel...

— Si j'avais su que t'allais bien, je me serais pas déplacer. Jiraya s'est fait un sang d'encre pour rien.

— Jiraya ? Répéta le blond un peu à l'Ouest.

— C'est lui qui m'envoie. Il est passé te voir ce matin mais tu n'as donné aucun signe de vie. Il s'est dit que t'étais peut-être parti un peu plus tôt à Ichiraku aujourd'hui mais tu n'y étais pas quand il s'y est rendu et personne ne t'a vu de la matinée. Alors il m'a demandé de te chercher, ce que j'ai fait. Tout ça pour te trouver enfermer dans ta chambre. T'aurais pu le dire que tu te sentais pas bien. Ç'aurait éviter à ton grand père de s'inquiéter et à moi de perdre mon temps. Geez ! Bientôt mon cours de l'après-midi et j'ai la flemme maintenant.

— Désolé, souffla-t-il, indifférent.

Ses yeux dérivèrent sur l'horloge qui indiquait treize heure et se rendit compte que non seulement il s'était égaré dans l'espace mais il avait perdu la notion du temps.

Les Ombres du passé Où les histoires vivent. Découvrez maintenant