Chapitre I

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—« Mulema mwam » regarde ce que je t'ai apporté.

— Qu'est-ce que c'est? Demanda t-elle curieuse en déposant sur le petit lit de leur cuisine en terre battue, le miroir dans lequel elle contemplait une énième fois sa beauté.

—J'ai trouvé quelques goyaves sur la route, le temps que le repas soit prêt tu peux les manger. Elles m'ont l'air sucrées. Dit son interlocuteur en sortant d'un petit tissu rouge les fameuses goyaves.

Lorsqu'il lui présenta sa trouvaille, le sourire de la jeune femme claire de peau disparu aussitôt et elle fronça ses sourcils qu'elle prenait toujours soin d'épiler  à la lame. Son regard était menaçant, presque haineux et elle se leva pour s'avancer vers son compagnon.

— Des goyaves? Mais tu es sérieux? Cria t-elle. Tu veux que je fasses quoi avec des goyaves?   Les vrais hommes rapportent des bijoux, du chocolat ou même du gibier vu que tu reviens de la forêt. Mais toi non. Tu es encore plus stupide que ce que je ne pensais. Dégage de là avec ces bêtises.

Elle frappa les dites goyaves qui étaient toujours dans la main de son compagnon et ces dernières s'écrasèrent aussitôt touchées le sol devant la mine déçue de ce dernier.




                            *********

Seattle, État de Washington, lundi,sept heures cinquante minutes.

Richard Bell

— Monsieur nous sommes arrivés .

Le chauffeur venait de se garer devant l'entrée de service de la Simulcom Bell'Technologies.
Il jeta un coup d'œil discret par le rétroviseur à son patron assis à l'arrière mais ce dernier dont le coude était posé sur la portière ne semblait pas l'entendre. Il se contentait de regarder à travers la fenêtre mais on aurait dit qu'il était bien loin dans ses pensées.

— Monsieur ? S'aventurât il encore à dire afin de le ramener, ce qui sembla fonctionner puisque ce dernier leva les yeux en direction du rétroviseur.

— Oui Franck, vous disiez?

—Je disais que nous sommes arrivés Monsieur.

A ce moment Richard se rendit compte de là où ils étaient et il posa la question:

—Pourquoi sommes nous devant la porte de service ?

—Parce que devant nous avons laissé un tas  de paparazzi, pardonnez mon indiscrétion mais êtes-vous sûre que tout va bien? Vous aviez l'air totalement absorbé par quelque chose, est ce cette histoire de journalistes?

Ce dernier sourit, il reconnaissait bien là le jeune homme noir avec ses questions. Il s'excusait toujours d'être indiscret mais il posait toujours des questions. Richard d'ailleurs n'y voyait plus aucun inconvénient avec le temps. c'était un bon chauffeur ainsi que son homme de main qui d'ailleurs était d'une bonne oreille.

— Non Franck, j'étais plutôt distrait par un mauvais souvenir rien de bien grave.

— Très bien Monsieur. Dois-je venir vous chercher pour le déjeuner ?

Richard prit du temps pour réfléchir et déclina l'offre de Franck avant de sortir du véhicule pour entrer dans l'immeuble entièrement vitré.
Il monta deux par deux les quelques marches qui séparaient la porte par laquelle il était entré et la porte qui menait au rez-de-chaussée  où se trouvaient le hall d'entrée ainsi que l'accueil.

Lorsque les quelques employés présents dans le vaste hall le virent, ils lui adressaient des salutations et des sourires aux quels il ne répondait que d'un hochement de tête avant de se diriger dans son ascenseur privé.

Muléma mwamOù les histoires vivent. Découvrez maintenant