* Terminé *
Mitch est ce genre d'individu respecté par de nombreux élèves, de par sa taille imposante. Cependant, il ne cesse de songer à une existence meilleure, loin de la vie puérile et vide qu'il mène.
Pour combler ce manque dû à ses songes trop...
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I'm gonna take my rider by my side
Traveling River Side Blue – Led Zeppelin
Jacksonville (FL) USA – Août 1999 (3 mois plus tard)
Aucun de mes propos ne se montrait en cohésion avec mon état intérieur qui lui, était sens dessus dessous. Devant Troy, je prétextais que le départ de Joe ne m'attristait pour le moins du monde. Son absence à la remise des diplômes nous avait prouvé que le guitariste nous avait tourné le dos de manière définitive.
Or, la réalité était tout autre. À chaque jour qui s'écoulait, cette même inquiétude m'ayant habité le jour où sa décision soudaine fut prise, se faisait plus dense.
Pour couronner le tout, notre ami ne nous donnait plus aucun signe de vie. Une attitude me donnant cette illusion que ce travail signait un nouveau chapitre de sa vie, que Troy et moi étions des protagonistes désormais dépourvu d'intérêt. Il nous avait jeté aux oubliettes, comme ma mère me l'avait assuré à de nombreuses reprises. Il me fallait admettre qu'elle avait eu raison sur ce point.
La logique voulait que l'on agisse de la même manière que Joe. Or, le guitariste représentait ce petit frère que je n'avais jamais eu, sur qui je me devais de veiller. Avec le batteur, je partageai la même inquiétude. Mais à la différence de l'Italien, je ne laissais rien paraître en apparence.
— Comment ça va avec Michael ?
— Comme au premier jour, répondit le batteur, un sourire satisfait accroché à ses lèvres.
Le batteur entretenait une relation avec ce type rencontré dans un bar, deux ans auparavant. Les deux semblaient filer le parfait amour, paraissaient si heureux. Je les enviais tellement au point de souhaiter retrouver ces mêmes sensations aussi excises que douces.
Bifurquant dans la ruelle nous ramenant dans nos quartiers, Troy posa sa main sur mon bras.
— Mitch, regarde là-bas, lança-t-il, pointant un point précis devant nous.
Je plissai les yeux afin d'examiner de manière plus attentive l'individu qui me rappelait quelqu'un.
— On dirait Joe, mais...
Un détail me frappa, remit en question la certitude que je m'étais faite.
— Qu'est-ce qu'il a foutu à ses cheveux ?
Sa longue chevelure châtain et épaisse, que j'avais connue depuis toujours avait disparu. À la place, se trouvaient de fines dreadlocks.
— Mais c'est bien Joe, conclus-je d'une voix marquée par le mécontentement.
Mes pas prenaient une allure de plus en plus furieuse, avec une cadence qui s'accéléra. Du coin de l'œil, je perçus Troy qui me talonnait au même rythme.
