juin 2019
tous ces souvenirs qui défilent devant mes yeux disparaissent à la vue de la brune qui accompagne ivy.
un retour à la réalité si brutal que je me demande si tout ce qu'on a vécu a vraiment existé.
— nek ?
— quoi ?
— j'parle avec ivan, j'lui dit de passer ? il demande.
on se regarde, longtemps. j'sais pas si j'suis soulagé ou complètement dévasté.
— j'sais pas, m'en tape.
je m'y attendais, au fond. j'ai juste profondément espéré un autre dénouement.
— salut les gars. souffle ivy en s'approchant.
elle enlace doum's puis s'avance vers moi. on s'échange un regard entendu, entre gêne et joie de nous revoir.
sa pote reste en retrait jusqu'à ce qu'elle soit introduite.
— j'vous présente anazia.
on se salue d'un signe de tête, c'est timide.
mam's fait le mec sociable mais moi j'ai pas la tête à ça.
le faux espoir m'a noué l'estomac. j'ai qu'une envie c'est de rentrer chez moi.
— on y va ? propose-t-elle ensuite.
et on la suit, sans un mot pour ma part jusqu'à l'appart où ça festoie. on entend le boucan depuis la rue, j'sais pas combien on est mais encore une fois je constate qu'ils sont plus deter' que moi.
doumama et ivy sont devant et discutent, sa copine tente de rester proche mais il n'y a pas assez de place sur le trottoir pour trois. elle est donc légèrement en retrait et je la suis de près.
elle a la peau halé, les cheveux courts, bien lisses et un putain de cul.
ivy ne connaît que des douceurs, y'a qu'à voir celle qui a marqué mon coeur...
j'étais paré à passer ma première soirée à paname sous de meilleurs hospices mais là c'est mort.
j'ai le blues.
le spleen.
et cet appart bondé rempli de gens et qui pue le shit me fout la gerbe. j'arrive même pas à faire semblant devant mes gars.
— wesh, t'es pâle gamin, t'as quoi ? demande deen quand on débarque.
— j'suis décalé, laisse.
il fait la moue et désigne son verre en main.
— tu veux un petit remontant ?
je décline gentiment et me pose là où je trouve de la place.
encore une fois l'appart est grandiose, un bail de cliché haussmannien qui fait mouiller les go d'insta.
le lieu est dar, les meufs aussi mais j'sais pas...
j'ai l'impression de ne plus correspondre à ce genre de réssoi.
— même pas tu calcules sale bâtard.
2zer prend place à mes côtés en mode vener, j'souris.
— laisse moi faire la star.
— tu dis quoi ? il demande. c'est bon de te voir.
je fixe le parquet, pensif.
— moi aussi j'suis grave saucé de voir la miff, je réponds.
il reste sur sa faim mais n'insiste pas.
— dès que t'es chaud faut qu'on parle biz, ok ? j'ai pleins de choses à te dire.
— ça marche mon kho.
on parle de tout et rien et il se tire. moi j'observe les gens, les meufs, j'ai l'impression de la voir partout, pire encore j'ose encore espérer qu'elle sera là.
tout en sachant qu'il ne se passera rien si on se voit. peut-être un regard, rien de plus. comme si on ne se connaissais pas et qu'on ne s'était jamais connus.
je me demande où elle est à l'heure actuelle, ce qu'elle fait... ça m'obsède. j'pensais avoir réussi à faire l'impasse sur le passé mais tout me ressurgit à la gueule depuis que j'ai atterri et que j'suis revenu ici.
dans mes pensées, je tombe sur deux paires d'yeux qui me scrutaient déjà. et son regard dévie quand on se croise. ça me fais rire.
anazia... askip.
est-ce qu'ivy est encore en contact avec kamiya ?
est-ce qu'elle l'a finalement remplacée avec elle ? sa réplique 2.0 ?
j'ai trop de questions sans réponses qui me bousillent les neurones, heureusement que doum's est là pour me changer les idées. il m'emmène dehors, sur l'immense terrasse qui doit faire le tour entier du propriétaire. le ciel est violet orangé et on voit grave bien la tour eiffel.
— tu veux kékro ? il propose en me tendant son spliff.
— nan.
— ah oui c'est vrai, j'avais zappé.
silence. je soupire.
— ken, viens on passe une bonne soirée s'te plaît.
— j'suis bien, là. je réponds accoudé à la rambarde.
il m'avait manqué ce paysage, mine de rien.
— c'est marqué sur ta gueule que t'es saoulé, si tu veux on rentre, tranquille. on s'fait un fifa et on dort.
— ça s'fait ap pour les gens...
il tire une vraie taffe de croque mort et rétorque.
— comme tu veux.
c'est ouf la sensation qui me submerge. j'suis à la fois heureux et déprimé. j'ai l'impression que mon coeur s'est vidé entièrement pour que je ne puisse pas ressentir la douleur, et pourtant c'était bien la seule chose qui m'animait, avant.
ça pue sa mère.
— si t'as besoin tu m'dis. dit-il en rentrant.
j'hoche la tête et le laisse s'en aller. j'peux pas le mettre dans mes histoires, le pauvre. il a déjà d'autres soucis à gérer.
j'ai ce sentiment de merde d'être retourné à la case départ et ça me pète les couilles mais violent.
j'sais pas si c'était une bonne idée de revenir, finalement.
🥀
retour au présent, c'est pas jojo pour tout le monde, décidement.
pas de kamiya en vue les fratés mais où peut-elle bien être ?
