** 18 **

14.1K 1.1K 36
                                    

J'ai mal. Mes blessures guérissent lentement. Ma cage est pleine de sang. Celui qu'on appel Karsh est impitoyable. Il parle peu mais agit en conséquence.

Un homme vient me voir Tobias me semble-t-il. Il me regarde avec compassion mais ne fait rien pour m'aider. Bordel mais j'y suis pour rien dans tout ça, je dois encore souffrir par sa faute...

Ma bête gémit à ces pensées, pourquoi doit-elle toujours pendre sa défense? Tobias me regarde plus longtemps que prévu alors que je crache du sang. Il regarde autour de lui apeuré, sort de la pièce pour revenir avec se qui ressemble à un verre d'eau.

Il me le tend en me suppliant du regard de ne pas faire du bruit. D'une main tremblante, je prends ce qu'il me donne sans jamais le quitter des yeux et bois goulûment. Il reprend le verre en vitesse et le cache alors qu'on entend quelqu'un arriver.

... Oh non, pas encore.

Un géant entre sans me regarder, il apporte avec lui une sorte de long fouet. Je comprends tout de suite que c'est pour moi. Il jette un regard au jeune homme puis à moi.

- Nous partons quelques minutes. Garde un œil sur elle et au moindre signe de révolte, tu l'enfourche!

Tobias se contente de sourire pour répondre alors que l'autre batard éclate de rire puis s'en va. Je me redresse avec peine sans quitter l'homme devant moi des yeux. Les trois trous dans mon ventre ne semble pas vouloir guérir, je suis trop épuisée pour ça,

Je tente alors d'amadouer ce type, ou plutôt lui faire pitié, ça suffira.

- J'ai pas merité tout ça... dis-je en prenant une toute petite voix. Il grogne faiblement en regardant mon corps ensanglanté.

- Je sais... Souffle t-il contre tout attente. J'en écarquille les yeux pour m'emporter légèrement.

- Alors pourquoi je suis là? Si vous voulez vous en prendre à Nash, faites-le! Je m'en fiche! Je ne voulais pas de lui de toute façon! Tentais-je.

- Tu allais chez lui il me semble. N'essaye pas de me rouler! Grogne t-il en s'approchant. Mais où est passé sa compation de tout à l'heure?

- J'allais ramener la petite! Elle m'a suivie alors que je suis rentrée chez moi pour recommencer ma vie! Je ne pouvais pas la laisser rentrer toute seule après ce que vous avez fait.

Il me fixe un moment, cherchant sans doute une failles à mes propos. Je dois à tout prix me trouver un allier. Si j'arrive à sortir, je pourrais tenter de fuir malgré mes blessures. Ma bête prendra le relai, je me suis bien faite avoir en reprenant forme humaine.

- Je t'ai surveillé pendant des années. Mon père voulait te garder à l'oeil. Je sais que tu ne voulais pas de Nash!

- Ton père...

- Ne fait pas l'idiote, je sais que tu es très fûtée. Brash et son père sont frères, Nash et moi sommes cousin. Mais il n'a pas hésité à nous bannir sous prétexte que mon père a perdu la tête. Et ce salopard a droit à une femelle comme toi! Hurle t-il. Je me recule au fond de ma cage. Ce type est plus effrayant que je croyais.

- Mais je ne veux pas de Nash, je n'ai pas voulu le marquer...

Tobias s'approche lentement, sans jamais me quitter des yeux. Son expression est assez troublante, on dirait qu'il a de la peine pour moi mais autre chose d'effrayant me pousse à reculer pour être aussi loin que possible de lui.

Il tend la main et me touche le pied. J'avoue ne pas avoir assez de place pour m'éloigner alors je le fixe, le défiant du regard. Tobias sourit, et je crois que mon coeur a arrêter de battre durant deux secondes.

- Accepte ma marque, je deviendrais ton compagnon officiel, tu me marqueras aussi et je crois que ce sera la pire des revanches pour ce Batard. Sa seule et unique moitié qui en choisit un autre.

Je le dévisage. Il est dingue ce type? Me voilà piégé, soit je tente de l'amadouer en acceptant et dés que je sors, je prend la fuite. Mais il pourrait me rattrapper et me forcer à lui obéir et ça en sera finit de ma moitié, il ne voudra plus de moi.

Soit, je ris comme j'ai envie de le faire et je l'envois se faire foutre pour ne plus avoir cinq mais six agresseurs et je crois que Tobias ne se gênera pas pour bien me faire regretter mon choix.

- Mais, je ne te connais pas? Comment peux-tu vouloir passer ta vie avec un femme dont tu ignores tout?

- Je te connais Marisha! Je t'ai observé durant des années. Je t'ai regardé avec ce type à la frontière de ton ancien territoire, tu le laissais te toucher et moi j'enrageais dans mon coin! Choisis moi, tu ne le regretteras jamais!

Dire que je suis bouche bée est un doux euphémisme. Je suis dans un sacré merdier. Je fais l'erreur de lui sourire faiblement par nervosité, Tobias me sourit en retour. Il approche de ma cage et ouvre la petite porte. je le regarde faire, attendant l'instant où je pourrais le bousculer pout sortir et laisser ma bête se déchainer.

Tobias me saisit une cheville, puis l'autre, il regarde chaque expression de mon visage pour deviner mes pensées. La douleur cuisante dans mon ventre se réveille lorsqu'il tire sur mes jambes pour m'attirer vers lui. Oh non.

Le t-shirt ensanglanté est dans un piteux état et ne cache pratiquement rien de mon corps.

C'est ma chance. Maintenant ou jamais. Je peux le faire... Pardonne moi Nash...

Je me redresse lentement, faisant attention de ne pas me blesser plus qu'il ne faut. Tobias semble satisfait, surtout lorsque je relève la mains pour lui caresser la joue.

- Tu as raison. Il souffrira beaucoup plus en me sachant avec toi. soufflais-je en approchant les lèvres de sa joue pour le caresser. Il mérite de souffrir pour ce qu'il a fait au mien mais aussi à vous tous.

- Oui...

Je dois me dépêcher, il faut que je me sauve avant que les autres ne reviennent. Il faudra que je cours en dehors du Sentier qu'ils ont creusés et hurler aussi fort que je peux pour alerter les miens. Je courrais alors aussi loin que je le pourrais en laissant ma louve sortir.

Je passe mes mains sur son torse pour aller en dessus de son t-shirt, Tobias ferme les yeux pour savourer le contact de mes mains sur sa peau nue. Mes lèvres lui grignotent sa mâchoire, descendant à son cou.

Ma bête est dégoutée mais je dois la charmer. Les mâles, tous les mêmes. Je descends ma main dans son jeans alors que l'autre je joue avec son téton. Lorsqu'il grogne de plaisir, je saisis son sexe pour lui faire perdre la tête. Allez, je peux le faire...

Cela ne me prend que quelques secondes. Je sors mes griffes, les enfoncent dans sa poitrine pour tirer vers le bas alors que de l'autre main je fais l'inverse. Son petit joujou en a pris un coup.

Lorsqu'il hurle de tout son être, je le repousse de toutes mes forces sachant qu'il a alerté les siens, et j'ai dans l'espoir que les miens entendront également.

Je me jette sur mes pieds, une douleur cuisante m'arrache un sanglot mais je n'attends pas. Je cours aussi vite que les blessures me le permettent. Le tunnel est plus long que j'espérais mais je ne m'arrête en aucun cas.

Une odeur nauséabonde se propage. Ils doivent certainement couvrir leur trou avec cette puanteur pour ne pas se faire repérer. Il n'y a plus beaucoup de lumière, il doit faire nuit dehors mais l'odeur de la nature se propage lentement. Je ne suis pas loin. Je vois la sortie.

À peine ai-je mis le pied dehors que je hurle à la lune, un cri puissant qui vient du profond de mon être. Je reprends mon souffle et m'apprête à recommencer mais un coup violent me coupe le souffle et tout s'assombris...

AttractionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant