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"Alors, ce bain ?

- Intéressant."


Nous sommes, en ce moment, en train de déguster le fameux dîner que je lui ai préparé. Leandro est juste habillée d'une robe de chambre et, comme il ne parle pas, je le fais.

"Hum...et votre journée ?

- Je ne préfère pas en parler.

- Ah, je comprends."


De quoi est-ce que je pourrais lui parler ?!! Il est comme crispé, et j'ai l'impression que lui parler le dérange. Il a peut-être été éduqué de la sorte, à ne pas parler pendant le repas, mais moi, c'est tout le contraire. Avec ma famille, on profitait du repas pour se raconter nos journées, et parler de tout et de rien.

"Merci.

- Hum ?

- Pour le bain et le repas. C'est très bon. Je n'avais encore jamais goûté à des tortillas au haricots rouges.

- Ce sont des haricots noirs.

- Oh, je vois, d'où la différence de goût. Elle n'est pas énorme, mais tout de même, ça change !

- Et encore, vous n'avez pas vu le dessert.

- Aux haricots noirs ?"


Hahahahahaha !! Quel idiot, celui-là !

"Non, non. Au caramel.

- Ne te retiens pas de rire.

- Non, je ne...

- ça se voit sur ton visage.

- Je suis d..."


Non, il ne faut pas que je m'excuse. Il me l'a interdit et il n'est pas en droit de me priver de rire.

"...découverte.

- Exactement. Et ça, là, qu'est-ce que c'est ?

- Du laurier. Vous ne connaissez pas ?

- Non."


Le silence reprend directement place après ça, et on termine le plat sans prononcer de mots. Quand il finit son assiette, je me lève et la ramasse, avec la mienne, pour aller chercher le dessert. La crème caramel est un dessert banal, mais ça plaît toujours, en général.

"C'est toi qui l'a fait ?

- Oui."


A peine déposée devant lui qu'il se charge déjà de la goûter.

"C'est délicieux.

- Merci..."


Cool, je n'ai pas raté mon dîner ! Je n'ai même pas omis de lui ouvrir une bouteille de vin (au hasard) et de le servir proprement. Je ne peux qu'être fière de moi. Et puis, j'ai bien l'impression qu'il a été agréablement surpris par ma petite mise en scène. Il a passé trois quarts d'heure dans le bain, a tout mangé et n'a pas grogné une seule fois.

J'espère juste que ça va durer et qu'il ne tentera pas un quelconque jeu dangereux après cela...

"Merci pour le repas.

- J-je vous en prie..."


Il se lève alors et se dirige vivement vers la chambre. Quand à moi, je me presse de terminer ma crème, avant de débarrasser la table, de nettoyer la cuisine, et d'éteindre la musique. Je ne sais pas vraiment quoi faire, mais j'hésite à aller le rejoindre dans la chambre. Je devrais peut-être attendre qu'il s'endorme un peu, avant d'y aller...

"Je ne vais pas t'attendre éternellement, tu le sais. Éteins les lumières et vient te coucher.

- J-je vais me mettre en pyjama..."


Il m'a demandé de venir "me coucher", cela veut donc dire qu'il ne tentera rien, n'est-ce pas ?

Bon, espérons-le. Je ne suis pas prête à recommencer la douloureuse expérience d'hier, que ce soit physiquement ou moralement. Mon corps est encore faible, et il risque de me tuer, cette fois-ci...

Quand je pense qu'il y a des femmes qui font cela à longueur de journée, pour se payer leurs vivres, ça m'attriste.

"Dépêche-toi."


Leandro se débarrasse de sa robe de chambre, et se met en caleçon devant moi. Quand à moi, je me dévêtis honteusement de ma robe (celle d'Alicia, en quelques sortes), que j'ai spécialement mis pour attirer son attention, avant de mettre mon pyjama sur moi, en tremblant.

"Viens ici."


Il tapote la place à côté de lui de sa main, ce qui fait directement frémir mon corps de bas en haut. La peur prend alors place dans ma tête, et mon corps se paralyse de son propre grès.

J'arrive tout de même à le faire bouger jusqu'au lit, où je prend place à côté de Leandro. Lui se rapproche alors, et je sens sa main se poser sur mon ventre...

Le dîner a été parfait, mais désormais, j'ai peur.



*



Voilà, le chapitre 8 est terminé.

J'espère qu'il vous a plu, kiffez et commentez,

Mais surtout, donnez-moi vos avis, et n'oubliez pas que c'est une histoire vraie, donc que je ne pouvais pas changer certains détails, ha ha ! :P

En tout cas, pour cette partie-là, Mamie Nova m'a dit :


"Si je voulais le blesser comme qu'il m'avait blessé, il fallait d'abord qu'il tienne à moi et me porte de l'affection, pour qu'ainsi je puisse le rejeter et lui montrer qu'il est le seul coupable de ma souffrance. Je pensais que, de cette façon-là, il sera à son tour blessé de me voir le refuser, et qu'au fil du temps, ma famille gagnerait assez d'argent pour que je puisse finalement le quitter, un jour [...] Alors j'ai imaginé tout un plan. Lui cuisiner de bons petits repas, lui préparer des bains, le détendre, lui redonner confiance...tout cela dans le moyen de le berner [...] Mais, même si je le faisais pour le blesser, j'avais l'impression que je le faisais aussi parce que je le prenais de pitié."

Merci de votre patience !

A+, petites puces !

Entre nous deux quelqu'un doit souffrir Où les histoires vivent. Découvrez maintenant