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C'est la deuxième fois qu'il nous dérange en plein conversation, et qu'il apparaît dans les moments les plus opportuns. Il nous maudit, ou quoi ? Et puis, quelle conversation ! ça m'en bouche un coin de savoir que Leandro me connaissait avant même de me prendre pour épouse, et qu'il faisait affaire avec mon père. D'ailleurs, j'ai l'impression qu'il en sait plus sur nous et mon père que moi-même. Et de quel genre d'affaire parlait-il ? De drogue ? D'alcool ? De sexe ? De vente d'êtres humains ?! Non, tout de même pas. Maintenant que je connais un peu mieux Leandro, je suppose qu'il ne fais rien de dangereux. Il doit surement être dans la bourse, ou un truc du genre. Allez, n'en abusons pas...

"Alors ?

- C'est délicieux ! J'en ai goûté des épices, mais je n'ai jamais mélangé du cumin, du safran et du gingembre de ma vie.

- C'est bien pour cette raison que des cuisiniers existent.

- Serais-ce là une moquerie ?

- Pas du tout."


Je me demande bien ce qu'il voulait dire par "c'est dans ces moments-là que je te trouve adorable"...il n'a pas eu le temps de finir son "quand...", vu qu'un pingouin nous a dérangé (c'est de cette façon que je renomme les serveurs habillés en noir et blanc), et je n'ose pas lui demander de terminer sa phrase. Par contre, je pense pouvoir lui demander dans quel domaine il travail.

"Dites, ce n'est pas pour être indiscrète, mais...votre travail, il consiste en quoi ?

- Je suis dans l'import-export.

- C'est du commerce ?

- Exactement.

- De quoi donc ?

- ...de tout et de rien. Je m'occupe seulement de trouver des acheteurs, des investisseurs...des négociants."


La façon dont il l'a prononcé ne m'a pas plu. Il me cache quelque chose.

"Pour tout te dire, je ne sais pas ce que les colis contiennent. Je ne fais que les transmettre et les envoyer à bon port.

- Ah. Et tout ceci ne vous fais pas peur ? Ne pas savoir ce qu'ils contiennent peut être dangereux, vous prenez un grand risque.

- Je sais, mais je n'ai pas d'autres choix. J'aime les risques.

- C'est pour cette raison que vous avez risqué votre futur en m'épousant ?

- Ha ha, alors celle-là, je ne m'y attendais vraiment pas.

- Je suis douée pour surprendre les gens.

- Huuum....je pense que le jour où tu me surprendras réellement, ça sera quand tu me sauteras dessus et me demanderais à te faire l'amour...

- Nn...C'est très bon. Je me demande d'où viennent ces haricots rouges.

- Ahahahahahaha ! C'est ta façon à toi d'éviter le sujet ?

- Exactement.

- Je ne te forcerais plus, ne t'inquiètes pas. La fois où je t'ai forcé...j'en suis encore désolé. Je pensais qu'ainsi, tu comprendras qu'entre nous, il n'y aurait jamais rien et que tu n'avais aucun moyen de t'échapper. C'était ma façon à moi de te punir avant même que tu puisses commettre de bêtise. Mais...je ne m'attendais vraiment pas à ce que tu me reçoive le lendemain, avec un bain tout prêt, un excellent dîner et...les mains dans mes cheveux.

- Vous sentiez la framboise...et je ne vous en veux pas...enfin, je ne vous en veux plus. J'ai vu ma famille aujourd'hui...mon père a arrêté de boire, il s'est mis à manger, ha ha ! Ma mère fais les courses une fois par semaine, alors qu'avant, c'était une fois tous les deux mois...Ma petite sœur, Lisa, a pris 3 kilos en une semaine ! Et mes autres frères et sœurs aussi. D'ailleurs, je n'ai les ai pas reconnus...J'ai trouvé ça louche qu'ils ai utilisé tout l'argent pour se nourrir alors qu'on a énormément de dettes à payer, et, après en avoir posé la question à ma mère, elle m'a fait comprendre que vous avez payé tous les loyers impayés, qu'ils n'ont plus aucune dette, et que vous leur avez même acheté une nouvelle maison à Santa Ana, dans laquelle ils déménageront en fin de semaine...est-ce vrai ?

- Hé bien, disons que je suis découvert.

- Pourquoi vous faites tout ça ? Qu'est-ce que ça va vous apporter ?

- ...je n'ai pas pu aider mon frère, ni Esperanza. Je n'ai pas su les rendre heureux. Tout ce que je peux faire aujourd'hui, c'est TE rendre heureuse. Si c'est pour aider la famille de ma femme, je ferais n'importe quoi.

- Et si jamais je vous trompe à mon tour ?

- Je ne regretterais rien. Tu prends soin de moi, tu fais de la compagnie à Mira, femme en qui j'ai ma confiance intégrale et que je respecte depuis mon arrivée ici, et tu me respecte. Je ne peux que t'aider en retour.

- Vous...

- Sans oublier que tu me rendras ce qui m'ai dû en nature.

- En nature ? Avec des plantes, par exemple ?"


Leandro se met alors à railler soudainement, plus fort que la musique, ce qui nous fait remarquer.

"Hahahaha, tu es donc une comique.

- Non, je n'ai réellement pas compris votre blague...

- Blague ? ça n'en était pas une. Au contraire, je suis tout ce qu'il y a de plus sérieux.

- Et donc ?

- Et donc, me payer en nature, ça équivaut à me payer avec ton corps."


MON CORPS ? ! Il veut dire que je vais devoir le laisser me prendre dans tous les sens et faire tout ce qu'il veut de moi, sexuellement ?! Jamais, jamais, jamais !

Bon, d'accord, peut-être bien, puisque je ne pense pas avoir le choix, mais seulement quand je serais prête, c'est à dire dans quelques années...

"Ah, tiens ! Ne serait donc pas le très cher Leandro Da Salva."


Entre nous deux quelqu'un doit souffrir Où les histoires vivent. Découvrez maintenant