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Leandro cesse finalement ses attouchements et se lève, pour répondre au téléphone. J'assiste alors, encore une fois, à l'exposition totale de son corps parnassien, et mes yeux ont l'audace de le contempler jusqu'à ce qu'il se couvre d'une serviette tout aussi jolie. Après quoi, il sors de la salle-de-bain et me laisse ainsi, plaquée contre le bord de la baignoire, essoufflée et le corps fiévreux.
Qu'est-ce qui m'arrive, au juste ? Qu'est-ce qui LUI arrive ?!? S'il aurait voulu me faire du mal, il m'aurait directement pénétré, sans penser aux conséquences ni aux...comment on appelle ça déjà...les prili...préliminaires ! Oui, c'est ça ! Il n'aurait pas cherché à me détendre ou à m'exciter, pour que je ressente plus de plaisir. Non...alors pourquoi ? Pourquoi est-ce qu'il s'attardait autant sur mon corps ? Je n'en suis pas déçue, hein, ce n'est pas comme si j'étais masochiste, mais...c'est troublant. Il n'y a même pas une semaine, il était brutal, violent, froid et hostile, et voilà qu'il se met désormais à s'inquiéter pour moi, à chercher à me faire plaisir (même par la biais de Mira) et à prendre soin de moi...

"Sandra.
- O-oui ?"

Leandro revient dans la salle-de-bain, à moitié habillé, une chemise à la main.

"J'ai une urgence, je dois m'en aller de ce fait en France, pour arranger quelques affaires. J'ai prévenu Mira, elle logera ici jusqu'à mon retour, de sortes à ce que tu ne sois pas seule et que tu puisses sortir dès que l'envie t'en vient. Je t'ai déposé les doubles des clés près du vase, à l'entrée, et il y a de l'argent dans le coffre-fort, derrière le frigo à vin. Mira connaît le code, elle te le donnera et n'hésite pas à lui demander tout ce que tu veux. Ne sois pas troublée par le fait qu'elle s'y serve commodément, je l'en autorise aussi. Et n'oubliez pas d'aller chercher de quoi rendre la maison un paradis pour chats. Juste, fais attention à Abelino, il ne mange pas de poisson et digère très mal le lait. Qui pourrait croire que c'est un chat... Ah, et, si ma mère passe ici ou si vous la rencontrez malencontreusement, faites-lui savoir que je suis en "voyage d'affaire", et non pas pour raisons personnelles. Et l'accès à la maison lui est interdit, compris ?
- Oui, mais...vous...vous vous en allez comme ça, sans rien emporter ?
- Ce n'est pas l'argent qui manque, tu sais. Je peux très bien m'acheter des vêtements, de quoi me nourrir et survivre où que je sois. Et puis, Peter m'accompagne, il nous a déjà préparé toutes les affaires nécessaires.
- Pour combien de temps ?
- ...Je ne sais pas. 2 jours. Peut-être 3."

3 jours...ce n'est pas qu'il va me manquer, mais ça va faire vide, sans lui. Mira et les minous seront là pour me tenir compagnie, mais ça ne change rien au fait que l'absence de Leandro sera ressentie...


"Ne fais pas cette tête, je reviens très vite. Allé, à plus tard. Prend soin de toi, et reste à l'écoute de Mira. D'accord ?
- Je ne suis pas une enfant.
- Ne me le rappelle pas, cela fait de moi un pédophile. Allé, j'y vais."

Il se penche sur moi, pendant qu'il boutonne sa chemise, et m'embrasse encore une fois. Ce n'était pas déplaisant...mais il aurait pu m'en demander l'autorisation, tout de même ! D'accord, je lui aurais tout assurément refusé, mais ça aurait plus poli qu'il me le dérobe après.

Tout de même, je me demande bien quel genre d'urgence il a eu...honnêtement, je continue de douter de lui. Je ne réfute toujours pas l'hypothèse qu'il travaille dans un domaine où l'illégal rime avec vital. Il faut raisonner du bon côté, on ne devient pas riche aussi facilement et avec aussi peu de chances ici. Je suis même sûre que tous les "nobles" qui nous entourent dans ce quartier possèdent des entreprises de drogue et de sexe...
Regardez Luciano ! C'était un de mes voisins qui s'est transformé du jour au lendemain. Lundi, il était paysan, pauvre, et misérable. Le lendemain, je l'ai vu rouler dans une Auburn 851 SC couleur crème, comme celle de Leandro (qui est noire), avec une femme habillée avec classe et la moitié du corps à nu (une prostitué, quoi...). C'est troublant et évident à la fois. Leandro doit surement me cacher quelque chose...et pas qu'à moi !

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Entre nous deux quelqu'un doit souffrir Où les histoires vivent. Découvrez maintenant