57 : Fin

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L'explosion retentit au loin, et les débris atteignirent les maisons voisines. C'est ainsi que je pue être sauvée. Les pompiers et les secouristes débarquèrent moins de 15 minutes après l'explosion mais, apparemment, personne ne fut blessé parmi le voisinage, à mon exception. Plusieurs bouts de verre s'étaient logés dans mes membres supérieures et dans mon crâne, mais je m'en sortis saine et sauve. Si Leandro avait garé la voiture plus près de la maison, je ne pense pas que j'y aurais survécu...je l'aurais alors accompagné, car lui avait été emporté par l'explosion, et brûlé vif.
J'étais ainsi restée plus d'un mois à l'hôpital, et environ 6 mois enfermée chez mes parents, approchant du stade de la folie., après avoir appris que la maison avait été piégé avec de la dynamite.
Le 10 mars exactement, j'étais allée sur la tombe de Leandro. Il n'était plus là, mais il restait mon époux. S'il avait été à mes côtés, on aurait fêté nos 12 mois de mariage. D'ailleurs, en parlant de fête, Leandro est né le 4 août. Ce jour-là, on ne fêtait non seulement mon anniversaire, mais aussi le sien. Il est né le 4 août et est mort le même jour, 24 ans après.
Sa mère n'était pas vouée au hasard. J'en étais coupable. Si je l'avais prévenu à propose de Monsieur Turner, il aurait encore été à mes côtés. Mais j'ai mal joué et je l'ai perdu. Je l'ai perdu lui, mais aussi mes chats et mon enfant. Plus rien ne me restait, même sa voiture fut touchée par les débris et les flammes, et la robe qu'il m'avait offert fut détruite par le verre et le feu...
Je ne l'ai jamais oublié, et je pense à lui aujourd'hui encore. Je repense à lui et à son visage, à ses lèvres et son sourire, ses mains et ses caresses, et spécialement aux douces paroles qu'il me contait...
Je repense à lui, à nos rapports, aux moments où que l'on partageait un repas, tout en regardant un film, assis sur le divan de cette maison, les chats à nos côtés, et le bébé au centre de notre attention. Il me caressait souvent le ventre en priant pour que ça soit une fille, et pour qu'elle naisse en très bonne santé...son premier vœux fut exaucé, pas le deuxième.
Moi, le seul vœux qui fut exaucé fut un vœux non désiré par la suite. Avant, je priais pour qu'il disparaisse et me laisse seule et tranquille, afin de vivre ma vie. Désormais, je prie pour qu'il réapparaisse et reste à mes côtés pour le restant de mes jours. Mais, vois-tu, tout cela est impossible. On ne peut pas ressusciter les morts, et, comme me le disait plusieurs fois Mira, on naît pour mourir. C'est ainsi que j'ai vu mourir le premier homme que j'ai le plus détesté, et aussi celui que j'ai le plus aimé, et que tous les jours, je repense à lui, en écoutant « El Dia que me Quieras ».



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Fin

Entre nous deux quelqu'un doit souffrir Où les histoires vivent. Découvrez maintenant