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Il ne faut pas qu'elle doute de mes connaissances, et lui faire croire que j'en sais plus que ce qu'elle pense ne fera que m'aider d'avantage dans mes recherches.

« Si, il m'en a déjà parlé, mais pas à propos du jeune américain blond.
- Anglais. C'est un jeune londonien.
- Peut importe. Qu'en est-il de ce Monsieur ?
- Oh, vous savez, une fois que la clientèle est servie, elle se permet quelque fois de profiter de la facilité à vendre ce genre de stupéfiants pour en racheter, et demande ainsi à ce qu'on lui livre une autre cargaison. Mais vous voyez, ce n'est pas tout aussi facile. »

Désormais, elle me vouvoie, c'est quelque peu...curieux. Enfin, là n'est pas le plus important. Je suis en ce moment même troublée par ses paroles. Je n'avais pas tort à propos des fonctions de Leandro.

« Dites-moi, serait-il possible de rencontrer ce Monsieur ?
- Vous êtes folle !
- Pourquoi pas ?
- Leandro ne tient absolument pas à ce que vous faites part de ses affaires.
- Je ne m'adresse pas à vous en tant que « femme », mais en tant que « Sandra ».
- Cela ne change rien à ma réponse.
- Pourtant, n'étiez-vous pas la première à vouloir se débarrasser de moi ?
- C'est de mon fils que je vais me « débarrasser » si je vous suis dans ce genre de pétrin.
- Mais quel pétrin, bon sang ? Ce n'est pas comme s'il allait se faire tuer !
- C'est bien là ma crainte ! Que savez-vous à propos de la drogue et de ses principaux dangers ?
- J'en sais suffisamment assez !
- Vraiment ?
- Oui ! Mon père était un alcoolo qui se permettait d'y goûter de temps en temps.
- Oh, ma fille, que c'est triste. »

Elle l'a dit d'un ton ironique et vraisemblablement moqueur. Est-ce qu'elle se raillerait de ma situation ?

« Ecoutez, je n'ai pas de temps à perdre avec vous. Je vais rentrer chez moi. »

Elle se lève, piétinant par la même occasion la queue d'Abelino, qui l'attaque encore une fois. Elle lui prodigue alors un grand coup de talon dans les tripes, de quoi le faire voler jusqu'à la télé.

« Mais vous êtes folle ! Sortez d'ici !
- Là était mon but. »

Après quoi, je saute sur Abelino, pour m'assurer qu'il n'a rien de grave, et le prend dans mes bras, pour lui masser l'abdomen, pendant qu'elle quitte la maison, en laissant la porte grande ouverte.

« Qu'est-ce que c'était, ce bruit ? »

Leandro apparaît alors devant moi, furieux et confus. Je lui explique alors que sa mère a frappé Abelino avant de s'enfuir, ce qui le met encore plus en rogne.

« Putain, mais je vais me la faire, cette garce !
- Leandro, calme-toi, c'est ta mère, tout de même.
- Ce n'est que ma mère adoptive !
- Ah...
- Abelino va bien ?
- Euh, oui. Je pense...
- Je ne crois pas, il saigne de la mâchoire. Donne-le-moi et amène-moi ma veste, s'il te plaît. Je vais tout de suite l'amener chez le vétérinaire, pour être sûr qu'il n'a rien de grave. Je ne tiens pas à ce qu'un quelconque malheur lui arrive...Et pendant qu'on y est, je prends aussi les deux autres. Autant tous les diagnostiquer en même temps, ça fera moins de casse-tête.
- Oui. »

Leandro s'habille rapidement, avant d'attraper les trois chats et de les installer dans la voiture. Je lui donne alors sa veste, une bouteille d'eau, et de la viande pour les chats, pour pouvoir les calmer chez le vétérinaire et après leur auscultation. Après m'avoir déposé un dernier baiser sur la joue, il s'en va.

Moi, je reste alors plantée là, devant la porte, encore plus confuse que lui, après avoir entendu sa mère parler de drogue et que Leandro m'ai avoué qu'il s'agit de sa mère adoptive.



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Entre nous deux quelqu'un doit souffrir Où les histoires vivent. Découvrez maintenant