Entre nous deux quelqu'un doit souffrir

56¢

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Samedi 4 août :

Aujourd'hui, Leandro et moi allons au restaurant, afin de fêter mes 17 ans. On devait le fêter ensemble jeudi, le 2 août, jour de mon anniversaire, mais j'ai attrapé une grosse fièvre ce jour-là, due à l'excitation, et je viens à peine de m'en remettre. Je suis extrêmement réjouie. Le mois de juillet ne s'est pas passé comme on le désirait, et j'ai eu beaucoup de mal à me remettre de la perte de Leandra. Oui, nous étions censés la nommer Mira, mais Leandro m'a par la suite avoué avoir pensé à Leandra, un remix de Leandro et Sandra. On espère alors appeler notre future fille ainsi. Et si jamais le bon Dieu nous offre un petit garçon, alors ça sera Leanders, en l'honneur du frère de Leandro. Ce ne sont pas les seuls noms auxquels on a pensé, il y a aussi Abelardo, Sandro, Alejandro, Alejandra, Luiza, Carina, et Leonor...

« T'es prête ?
- Oui !
- La robe te va toujours aussi bien.
- C'est bien parce que c'est toi qui l'a choisit.
- Je me demande si...
- Si ?
- Si elle te serait allée mieux, si t'étais plus adulte, avec une poitrine plus grosse et plus ferme, et un arrière-train provoquant...
- Pervers !
- Hahahahahahaha ! Je te taquine...
- Ce que tu peux être...bête.
- Mais tu m'aimes tout de même.
- Il faut bien que quelqu'un le fasse.
- Ah, c'est donc ainsi ?
- Oui, oui.
- Alors, pour la peine, tu es privée d'amour.
- Dans quel sens ?
- Sexuellement.
- Ah, si ce n'est que ça !
- Oooh, je vois. Tu veux jouer à la bohème...
- Bohème ?!
- Oui, la bohème.
- Je ne suis pas une bohème !
- Veuillez m'excusez, mademoiselle.
- Madame, s'il vous plaît. Je suis mariée.
- ...Pfouahahahahahaha, t'es trop mignonne. Allez, viens dans mes bras, que je t'étreigne. »

Je saute dans ses bras, après quoi il me sert contre lui, tout souriant et complètement enchanté. Honnêtement, je n'aurais jamais pu penser qu'on pourrait survivre à la mort de Leandra. Il faut l'avouer, ça nous a bousculé, mais ensemble, on a su lever les yeux au ciel et se ressaisir.

« On y va ?
- Oui. »

Leandro me prend la main dans la sienne, et on s'avance lentement vers la voiture, dans laquelle on s'installe tous les deux, avant qu'il ne la démarre.

« Où va-t-on ?
- Dans un restaurant.
- Celui où l'on déjà allés en mars ?
- Non. Cette fois-ci, je t'emmène dans un restaurant de tacos.
- ...on dirait que ma mère t'as passé l'info.
- Haha, oui. Elle m'a dit que tu adorais les tacos et les quesos.
- Il ne faut pas abuser...j'aime, c'est tout.
- Au point de manger des tacos tous les jours, pendant une semaine ?
- La traîtresse ! Elle te l'as donc raconté ?!
- Oui, haha ! C'était plutôt amusant à entendre.
- Ce n'est pas drôle...j'étais en pleine crise d'adolescence.
- Je te crois.
- ça ne se voit pas du tout !
- Hahahaha !!
- Pff...
- Allez, ne boude pas. Je te promets de te faire livrer toute une cargaison.
- C'est honteux ce que vous dîtes !
- De toute façon, tu auras des envies plus tard, non ?
- Des envies ?
- Oui, quand tu retomberas enceinte.
- Oh...c'est vrai. »

Leandro pose une de ses mains, censée tenir le volant, sur la mienne, et me dit :

« Il y aura des milliers d'occasions...
- Oui...
- Et puis, si c'est pour te faire l'amour, je suis partant !
- Je m'en doutais, tu n'es qu'un fourbe vicieux.
- Hahahahahaha !!
- Et c'est peut-être aussi pour ça que je t'aime...
- Ah bon ? Moi, si je t'aime, c'est parce que tu es extrêmement mignonne quand tu rougis.
- ...je ne t'aime plus !!
- Pouahahahahaha !
- Je mangerais mes tacos sans toi.
- Peut-être, mais en attendant, tu m'aimes toujours.
- ...Je l'admets. »

Leandro me serre ensuite plus ma main dans la sienne, que j'attrape, attire vers ma bouche, et l'embrasse.